Mouscron suspecté de blanchiment
Mercredi dernier, l’Excel a été placé sous administration provisoire et le compte courant du club a été gelé par la justice belge. Une affaire distincte du Footbelgate.
Telle une roulette de Selim Amallah, l’Excel Mouscron effectue des acrobaties pour passer entre les mailles du filet. Mercredi dernier, le 27 février, une partie du voile tombe. Le club hurlu voit son compte courant gelé par la justice belge, qui le place également sous la tutelle provisoire de deux administrateurs. La raison ? Le parquet fédéral soupçonne le REM d’être aux mains du super-agent israélien Pini Zahavi, notamment suspecté d’être le cerveau d’un système de blanchiment d’argent diligenté via des sociétés offshores. En 2015, Mister Fix-It, pièce maîtresse du transfert de Neymar du Barça au PSG, reprend l’entité hennuyère en compagnie de son collaborateur Fali Ramadani. Mouscron passe alors sous pavillon maltais jusqu’au rachat, l’année passée, par le businessman thaïlandais Pairoj Piempongsant, autre ami et partenaire de Zahavi. Le board mouscronnois, qui se dit désormais prêt à » coopérer avec la justice « , a toujours nié, en substance, être à la solde d’agents.
Pourtant, la nébuleuse autour de l’Excel a été exposée à maintes reprises ici, dans nos colonnes, ou dans Le Soir, notamment, grâce aux révélations des Football Leaks. Élément central de l’affaire : l’obtention des licences permettant au club de participer aux compétitions officielles du Royaume, dont le championnat de D1A. Des obtentions tour à tour contestées, entre autres, par Malines et Westerlo, tous deux descendus à l’étage inférieur, et qui pourraient être, de facto, irrégulières. » Des sociétés étrangères auraient permis de camoufler le contrôle du club de Mouscron par un agent de joueurs, le dénommé P.Z. « , écrivait le parquet en novembre, dans un communiqué, évoquant aussi un » financement illicite de plusieurs millions d’euros « . En janvier 2016, 90% des parts de l’Excel sont rachetées par Latimer, un fonds maltais, pour la modique somme de dix euros. Et ce, un mois après l’entrée en vigueur du règlement interdisant aux agents de contrôler des clubs.
L’enquête, ouverte depuis avril 2018, porte donc également sur de » potentiels faux, usage de faux et escroquerie « . À la mi-novembre, sept perquisitions se déroulent en ce sens au Canonnier ainsi que chez des dirigeants du club, mais aucune à la Pro League, où le CEO, Pierre François, semble être au fait de ces montages depuis un moment. Jeudi dernier, la Pro League a d’ailleurs réagi via un communiqué, expliquant que, suite à » une réunion extraordinaire du Conseil d’Administration « , l’institution allait suivre » attentivement l’évolution du dossier « , qu’elle » se constituera partie civile […] en vue de pouvoir solliciter le dossier répressif « , mais qu’elle prendra seulement une décision quant à l’avenir du REM » au terme de la saison et sans préjudice des décisions qui seront prises par les instances compétentes en matière de licences « . Jusque-là, Mouscron vivait une période historique, avec six victoires consécutives, terminée par un nul à Sclessin vendredi (1-1).
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