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Mieke De Clercq, administratrice de Zulte Waregem: « Je ne le cache pas: j’ai de l’ambition »

Matthias Stockmans Matthias Stockmans is redacteur van Sport/Voetbalmagazine.

Le foot, c’est de la passion. Pour les femmes aussi. À intervalles réguliers, nous donnons la parole à l’une d’entre elles, branchée sur le sport. Cette semaine : Mieke De Clercq (57), administratrice de Zulte Waregem et première femme à faire partie du Conseil d’administration de l’Union belge.

« Ça fait très longtemps que je vais au football à Waregem. J’y ai d’abord accompagné mon père, qui assistait aux matches pour la Croix Rouge, puis j’y suis allée avec des collègues. En 2001, je suis devenue administratrice de Zulte Waregem. Mon meilleur souvenir, c’est l’exploit européen de Waregem face à l’AC Milan, puis la demi-finale à Cologne (en Coupe de l’UEFA 1986 ndlr).

Peu après, j’ai pris mon premier abonnement. Au cours des trente dernières années, j’ai rarement manqué un match. Un jour, j’y suis même allée avec une grosse entorse et ce n’est qu’après la rencontre que je suis allée à l’hôpital : je suis restée six semaines dans le plâtre. Ma soeur m’a dit que j’étais folle.

A force de rester collée après les matches, j’ai fait la connaissance des dirigeants. À la fin des années ’90, Waregem a eu des problèmes financiers et le club est descendu en promotion. A ce moment-là, les dirigeants m’ont demandé de vérifier le budget et le plan financier. Ils voulaient interjeter appel concernant le retrait de licence du club mais je trouvais que c’était une mauvaise idée, qu’il valait mieux repartir de zéro que de continuer avec les problèmes.

La fusion avec Zulte a très bien fonctionné : nous avions un stade, une histoire et des supporters, ils avaient un beau projet sportif, une meilleure direction et un bon entraîneur : Francky Dury. Comme tout a très bien fonctionné dès le début sur le plan sportif, ça a arrondi les angles en interne.  »

Acceptée dans un monde d’hommes

 » Je ne vous le cache pas : j’ai des ambitions. Pourquoi ne dirais-je rien ? Au Comité exécutif, j’assiste à quatre réunions par an, j’approuve les budgets et les comptes, c’est tout. Mais au Conseil d’administration, nous prenons des décisions, nous développons des projets. Grâce à mes vingt ans de présence au sein de la direction de Zulte Waregem, j’ai été vite acceptée dans ce monde d’hommes.

Mais j’ai dû me battre car, au début, lors des réceptions d’avant match, on m’indiquait une autre table ou on me prenait pour l’épouse de quelqu’un d’autre. C’était même devenu un jeu : mes collègues se demandaient si j’atterrirais à la bonne table (elle rit). La plupart du temps, c’était le cas. Aujourd’hui, plus personne ne me considère comme une femme mais comme une dirigeante.

J’investis beaucoup de mon temps dans le football. Je peux me le permettre car je n’ai pas de famille. Je me demande parfois si c’est à cause du football ou si c’est l’inverse. Je suis directrice financière pour un certain nombre de PME. En football, je suis bénévole. Mieux : j’ai des actions dans le club, j’ai ainsi la sensation qu’il m’appartient un peu. Les matches me rendent nerveuse. Ou euphorique, comme après notre victoire au Standard. J’en ai souri pendant trois jours.

Les derniers mois ont été agités avec le scandale qui a secoué le foot et la crise sportive traversée par Zulte Waregem. Ça m’a tracassée. Heureusement, nous avons prouvé qu’on pouvait aussi résoudre les problèmes en restant calme. En ce qui concerne le scandale : les politiciens nous forcent à présent à changer les choses rapidement mais il faut quand même bien réfléchir à l’impact de telles mesures. Ça n’a d’ailleurs pas beaucoup de sens de changer les règles au niveau national si la FIFA et l’UEFA ne suivent pas, c’est se tirer une balle dans le pied.

Soudain, on vise les avantages fiscaux dont bénéficie le football belge mais si on les retire, ce sera la catastrophe pour de nombreux clubs. Ils seront alors encore une proie plus facile pour les investisseurs étrangers. Il ne faut pas prendre cela à la légère. Ceci dit, il est clair que nous devons intervenir pour changer certaines choses. Nous sommes en train de reconsidérer le règlement et d’adapter les statuts tout en introduisant un code d’éthique. Je faisais d’ailleurs partie du groupe de travail. Mais le scandale nous a pris de vitesse.  »

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