Mazzù au taquet, Riemer à l’arrêt : les leçons du week-end de Pro League
Retour tactique en trois temps sur le week-end de Jupiler Pro League. Au menu : les changements de Mazzù, les phases arrêtées d’Anderlecht et le pied de Mike Trésor.
Le sprint final de la Pro League est lancé. Quatre rencontres dans le viseur, et une course à tous les étages : Genk et l’Union ont émergé en fin de rencontre dans leur course à la tête du championnat, Bruges et Gand sont au coude-à-coude pour la quatrième place, avec en embuscade un Standard qui s’installe un peu mieux dans le top 8. Les European Play-offs sont très prisés, avec des victoires précieuses pour Anderlecht, Charleroi et le Cercle, alors qu’aucun des six derniers n’a pris de de point lors d’un week-end qui maintient le suspense intact en bas de tableau, même si Seraing est presque condamné. Focus sur les victoires des Zèbres et des Mauves, ainsi que sur la palette de Mike Trésor.
Mazzù, changer pour communiquer
Pas facile de dialoguer avec ses joueurs dans le feu de l’action. Encore moins quand elle se déroule sous un déluge qui claque les oreilles. Alors, pour faire part de ses intentions à ses joueurs, Felice Mazzù utilise son banc. De plus en plus malmenés par un Westerlo conquérant, les Zèbres reculent dangereusement sur la pelouse du Kuipje. Un peu trop aux yeux de leur coach, qui sait comment leur rappeler d’à nouveau enclencher la marche avant.
Pourtant toujours devant au tableau d’affichage, les Carolos sont bousculés depuis les montées au jeu de Nacer Chadli et Dorgeles Nene. Mazzù envoie alors Youssouph Badji prendre la place de Daan Heymans. L’entraîneur sambrien joue là l’une de ses cartes préférées, ajoutant un deuxième attaquant pour refroidir un adversaire qui ne pense qu’à dominer quitte à oublier de fermer les espaces. Si Westerlo finit tout de même par égaliser, l’audace de Felice est récompensée dans les arrêts de jeu par une météorite propulsée par Badji dans le plafond du but de Sinan Bolat.
Charleroi voulait un attaquant supplémentaire pour mieux se défendre, le choix a fini par être utile pour faire basculer la rencontre dans les derniers instants. La réussite n’est certes pas négligeable, mais elle se provoque.
Riemer amène Brentford en Pro League
C’est l’une des recettes favorites de Brentford, belle surprise de la saison de Premier League. Une équipe qui ne peut pas transférer les meilleurs joueurs de la planète, et mise donc à fond sur les gains marginaux pour remporter des matches. Les phases arrêtées sont l’un de ces aspects qui peuvent faire la différence quand on les travaille. À Brentford, on l’a bien compris. Brian Riemer vient de Brentford, et ça devient difficile de le cacher.
Pour la cinquième fois consécutive, c’est via une phase arrêtée qu’Anderlecht a déverrouillé le tableau d’affichage sur la pelouse hostile du Kehrweg, au cœur du piège tendu par les Pandas d’Edward Still. Après un doublé d’Islam Slimani, sur corner puis sur coup franc contre le Cercle, puis un penalty du même Slimani et un but d’Arnstad au bout d’un long coup de botte de Verbruggen à Den Dreef, c’est cette fois Benito Raman qui s’y est collé. Déjà buteur mais hors-jeu en première période et en première zone, l’attaquant de poche d’Anderlecht a remis ça au retour des vestiaires en coupant la trajectoire d’un coup franc de Kristian Arnstad.
Le Sporting capitalise au maximum ses possibilités offensives grâce à cette efficacité sur phase arrêtée, et se repose à l’autre bout du terrain sur une défense hermétique et un Bart Verbruggen en grande forme. La recette n’a pas la saveur du spectacle, mais est nourrissante en points avec un 9/9 en cours et une troisième clean-sheet de rang. Brentford a bien atterri en Pro League.
La boîte à outils de Mike Trésor
Son absence de la liste de Domenico Tedesco a fait fulminer toute la partie bleue du Limbourg. Jusqu’au sprint final de la rencontre face à OHL, Mike Trésor n’avait pourtant pas fait grand-chose pour démentir le choix du nouveau sélectionneur des Diables. Puis, il y a eu ce coup franc direct, déposé au-dessus du mur avec le calme de ceux qui n’ont pas peur d’être décisifs.
S’il n’a plus le front de Paul Onuachu pour transformer en occasion de but la moindre de ses phases arrêtées, Mike Trésor peut toujours faire parler son coup de patte d’exception. Wouter Vrancken a rapidement compris que ce pied droit téléguidé était l’un de ces atouts dont on ne se prive pas, et l’a généralement placé au coin gauche de la surface, là où le meneur de jeu peut combiner – comme sur le ballon qu’il offre à Joseph Paintsil à la base du 1-0 – ou centrer vers le deuxième poteau, zone de prédilection du défenseur-infiltreur Daniel Muñoz.
C’est là, dans ce que Vrancken appelle les « pocket zones », que Trésor vit le mieux. Sa technique lui permet de briller par intermittences entre les lignes, et de se retrouver assez souvent en position d’être décisif malgré des productions parfois inégales. Le volume de possibilités est tel que le bon ballon finira toujours par passer. Parce qu’un pied fiable est un pied qui ne rate pas trop souvent sa cible, et que le droit de Mike Trésor est une boite à outils à lui tout seul, capable de bricoler un but quelle que soit la situation, à l’arrêt ou en mouvement. De quoi en faire l’homme le plus décisif de Pro League.
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