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Manchester City: douze ans d’une ascension « impensable »

Des milliards investis mais un Graal qui leur échappe: douze ans après l’arrivée des propriétaires émiratis, Manchester City s’est transformé en poids lourd du championnat anglais mais reste en quête d’une première Ligue des champions.

Les Citizens sont entrés dans une nouvelle ère depuis le rachat du club en 2008 par le Cheikh Mansour, membre de la famille royale d’Abu Dhabi, dont les investissements massifs ont ébranlé la Premier League jusque dans ses fondations, le club passant d’une équipe éternellement décevante à un prétendant à la victoire finale en C1.

Depuis son arrivée, Mansour a dépensé plus d’1,5 milliard d’euros, avec un bilan de quatre Premier League, cinq Coupes de la Ligue et deux Cup.

Mais un titre leur échappe toujours: la Ligue des champions, trophée tant désiré par les propriétaires de City, encore en course cette saison pour une qualification en quarts.

Et s’il échoue à nouveau fin août, le club anglais pourra retenter sa chance l’an prochain, la suspension de deux ans des Coupes d’Europe prononcée par l’UEFA ayant été levée lundi par le Tribunal arbitral du sport (TAS).

Depuis l’arrivée du Cheikh Mansour et de Khaldoon Al Mubarak, nommé président du club, Manchester City a élargi son horizon, s’offrant certains des meilleurs joueurs de la planète dans sa quête d’une première C1.

« Toutes les équipes qui veulent vous faire signer ont les mêmes arguments: ‘Nous avons un grand projet, de grandes ambitions, on veut réaliser ceci, cela' », expliquait le Belge Vincent Kompany, ex-défenseur et capitaine emblématique de City, où il a évolué pendant plus d’une décennie. « J’ai juste eu de la chance, City est le seul club qui n’ait pas menti ».

Complexe d’infériorité

Pourtant l’horizon n’était pas tout bleu quand Mansour et son Abu Dhabi United Group ont racheté le club le 1er septembre 2008, au Thaïlandais Thaksin Shinawatra pour 210 millions de livres (232 millions d’euros). City vivotait alors dans l’ombre de son voisin United, qui avait terminé champion la saison précédente, 32 points devant.

Le complexe d’infériorité était bien ancré après des décennies d’échecs, ponctués par des épisodes croquignolesques comme cette fin de saison 1996-1997, quand l’entraîneur Alan Ball avait demandé à ses joueurs de défendre à la fin de la dernière rencontre du championnat, croyant, à tort, qu’un match nul les sauverait… Le club fut relégué avant de tomber au 3e niveau en 1998-1999.

La situation s’était stabilisée avant l’arrivée de Mansour, mais leur meilleur classement les six saisons précédentes en Premier League restait une anecdotique 8e place.

Et la composition de l’équipe pour le premier match après l’arrivée du Cheikh, une défaite 3-1 à domicile contre Chelsea, montre le chemin parcouru depuis, quand City comptait parmi ses titulaires des joueurs de seconde zone comme Michael Ball, Stephen Ireland, Richard Dunne, ou l’attaquant brésilien Jo.

Passation de pouvoir

« Les gens oublient qu’il y a dix ans il était impensable que City s’élève ainsi », rappelait en 2018 un ancien dirigeant du club au journal britannique Daily Mail. « A l’époque les joueurs soit n’avaient jamais entendu parler de nous, soit on ne les intéressait pas. »

Les nouveaux propriétaires avaient marqué leur arrivée en recrutant aussitôt l’attaquant brésilien Robinho, considéré alors comme l’un des joueurs les plus prometteurs du monde. Mansour poursuivait ensuite ses emplettes jusqu’à ce que les premiers trophées tombent, avec la première FA Cup en 42 ans remportée par les Citizens en 2011.

Et les changements ne sont pas intervenus uniquement sur le terrain, le club se dotant d’un centre de formation de premier plan, tandis que le « City football group » de Mansour possède aujourd’hui cinq autres clubs de par le monde.

Le titre de Premier League conquis en 2012 par l’équipe alors dirigée par Roberto Mancini a sonné comme une passation de pouvoir, quand City a succédé à United. Depuis, le paysage du football à Manchester a évolué, l’emblématique entraîneur des Red Devils Alex Ferguson prenant sa retraite peu après, signal d’un certain déclin pour United en championnat, dont a largement profité City.

Et avec Pep Guardiola à la barre de l’équipe et des ressources financières monumentales, la prochaine décennie pourrait même être encore plus spectaculaire.

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