L’Union Berlin, révélation de la Bundesliga entre « Bomber » Becker et un doigt d’honneur à la Super League
Pour son dernier match en phase de groupe de l’Europa League, l’Union Saint-Gilloise affrontera son homonyme allemand, l’Union Berlin. Une équipe habituée à faire souvent parler d’elle ces derniers temps.
Avez-vous déjà regardé le classement de la Bundesliga cette saison ? Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas le Bayern Munich qui caracole en tête. Ce n’est pas non plus le Borussia Dortmund, mais l’Union Berlin. Cette dernière devance le Rekordmeister d’une unité. Le 1. FC Union a entamé sa quatrième saison au plus haut niveau de compétition du football allemand et a déjà réalisé un parcours remarquable jusqu’à présent. La première saison, tout le monde était sur le pont pour rester en première division allemande, mais ensuite les pensionnaires d’An der alten Försterei ont déjoué tous les pronostics en décrochant deux qualifications consécutives pour la Ligue Europa.
Cette année encore, l’Union rivalise avec les grands d’Allemagne. « En route vers la Super League », a tweeté le club il y a quelques temps lorsqu’il est monté sur le trône provisoire de leader de la Buli. Un message ironique qui se veut un doigt d’honneur aux grands clubs du continent qui veulent créer cette ligue fermée qui exclurait les petits clubs comme l’Union. Après tout, si la formation est aussi bassée dans une grande capitale, elle n’est en rien comparable à un Real Madrid ou un Chelsea.
En effet, pour les supporters locaux, la mégalomanie ambiante dans le monde du football est inutile. Le club est géré comme un petite formation de province et donne une attention particulière aux détails et à des supporters très loyaux et qui n’hésitent pas à revendiquer des messages politiques. Par exemple, en 1988, ils scandaient « le mur doit tomber » parce que l’Union Berlin se trouvait du côté est lors de la division de l’Allemagne et de sa capitale. Les fans n’hésitaient pas non plus à critiquer la politique de la RDA malgré les risques qu’ils encouraient.
Autre particularité, ils sont fans de chansons de Noël au stade An der alten Försterei. Les 30 000 supporters s’y réunissent à Noël pour fraterniser et chanter ensemble.
Contrairement à ces autres clubs de haut niveau, l’Union Berlin a également fait le choix, il y a seulement trois ans, de penser plus en termes économiques et d’investir des millions pour attirer des joueurs à Berlin. Avant cela, l’Union était en proie à des problèmes financiers et a même été sauvé de la faillite par ses supporters comme ce fut le cas au début du siècle avec ceux du FC Malines. C’est le fameux « esprit de fer » des supporters.
‘Bomber’ Becker
Depuis lors, l’Union a fait son retour en Bundesliga après 30 ans d’absence et continue de tracer sa voie à sa manière. Les Berlinois ne suivent pas les modes, ne dilapident pas l’argent et les fans continuent de les soutenir et de leur faire confiance. Tout cela est le fruit du travail du président Dirk Zingler, un homme qui garde les pieds sur terre et est un vrai supporter de son club. Il est aussi assisté dans sa mission par le directeur technique Oliver Ruhnert et l’entraîneur Urs Fischer. Le premier est à la base de l’excellente politique de recrutement, avec notamment la venue de Taiwo Awoniyi, acheté pour 6 millions et qui a été l’une des grandes révélations de la saison écoulée en Bundesliga. Les Berlinois ont réalisé un bénéfice de 14 millions d’euros sur le joueur en le vendant cet été à Nottingham Forest.
La force de l’Union Berlin est qu’elle peut vendre des joueurs vedettes et les remplacer par des joueurs moins cher mais tout aussi qualitatifs. Le successeur d’Awoniyi, Sheraldo Becker en est le parfait exemple. Le Surinamien, né à Amsterdam, a été formé à l’Ajax avant de partir voici trois ans à ADO La Haye, où il s’est révélé chez les adultes. Il s’est envolé pour la Buli cet été et n’a pas eu besoin de période d’adaptation avant de s’illustrer. En 12 rencontres de Bundesliga, il a déjà marqué six fois et délivré quatre passes décisives. Un maître achat.
En lever de rideau de la nouvelle saison, il a été d’une efficacité redoutable en secouant les filets à six reprises sur seulement dix tentatives au but. Mais depuis fin septembre, le Néerlandais, qui a choisi de défendre les couleurs de l’équipe nationale du Suriname l’an dernier, est devenu muet. Cette disette n’a pas empêché les fans berlinois de le surnommer « Bomber » Becker, référence au vrai « Bomber » Gerd Müller. Peut-il retrouver son sens du but dans l’Union européenne en venant à bout d’une autre Union basée à Bruxelles ? Ensuite, il pourra toujours essayer de mener le club de Berlin vers des sommets inégalés en Allemagne.
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