Les soucis dans les deux rectangles de Charleroi contre la confiance retrouvée du Cercle
Les journées de championnat s’enchaînent à un rythme effrené actuellement et n’offrent pas le temps de l’analyse et du travail en profondeur. Charleroi, qui a dû revoir ses ambitions à la baisse se déplace au Cercle Bruges en lever de rideau de la 14e journée de championnat. Contre une équipe qui a retrouvé des couleurs depuis la reprise en main par Miron Muslic, le très pointilleux Edward Still saura-t-il retrouver la recette de la victoire ?
Avec un bilan de 7 sur 24, Charleroi doit revoir ses ambitions à la baisse. La colère gronde dans les travées du stade du Pays de Charleroi où les partisans zébrés ont fait part de leur mécontentement pour la réception de Courtrai. Alors que leurs favoris semblaient partis pour renouer avec la victoire en menant 2-0, ils ont été rejoints au score. La place d’Edward Still semble de plus en plus menacée et les éléments transférés pendant le dernier mercato peinent à répondre aux attentes.
Les problèmes zébrés se trouvent des deux côtés du terrain. En 13 journées, l’arrière-garde carolo a concédé 21 buts, soit 1,61 par rencontre. Offensivement, ce n’est pas mieux avec seulement 19 roses plantées, soit une moyenne d’1,46 but, ce qui place cependant Charleroi à la 9e place des divisions offensives les plus efficaces du Royaume, à égalité avec le Standard par exemple.
La fragilité défensive est donc bien réelle puisque la saison dernière, les ouailles d’Edward Still concédaient en moyenne 1,35 buts par rencontre au terme de la phase classique. Cette carence s’explique en grande partie par la baisse de niveau de certains éléments car leur taux d’expected goals concédés n’est pourtant pas l’un des plus importants de l’élite. A titre de comparaison, ils n’en ont concédés que 14,42 xG pour 14,38 xG à l’Antwerp et 15,84 au FC Bruges, les deux meilleures divisions défensives de la compétition. La différence, c’est que le Great Old a vu ses filets secoués 10 fois de moins que Charleroi et le Club 9 fois. L’efficacité des hommes sur certaines phases défensives est clairement à remettre en question.
Le gardien Hervé Koffi encaissait plus qu’attendu en fonction de cette statistique lors des premières rencontres de la saison. Il a donc cédé le relais à Pierre Patron qui n’a pas résolu à lui seul tous les problèmes. Stelios Andreou est orphelin de l’élégant suisse Stefan Knezevic et l’ancien Unioniste Jonas Bager n’a pas compensé l’absence de celui-ci au sein d’un trio défensif complété par Loïc Bessilé ou Joris Kayembe. Brillant la saison dernière, Jules van Cleemput est également confiné à l’infirmerie.
Ces soucis défensifs ressortent d’autant plus que les Zèbres peinent à marquer. Et le contraste avec la saison dernière est encore plus frappant. Là aussi on passe de 1,46 but par match lors de cet exercice à 1,61 lors du dernier. Depuis le départ de Shamar Nicholson pour le Spartak Moscou, le contraste est encore plus frappant. Les Zèbres trouvaient même la faille 1,80 fois par rencontre. Le prêt de Vakoun Bayo a permis de faire illusion. Mais après avoir été acheté lors de l’été, l’Ivoirien a été revendu à Watford pour près de 6 millions avec un nouveau petit bénéfice à la clé, bien aidé par les bonnes relations de Mogi Bayat avec le club londonien.
Avec les conséquences sportives que l’on connaît puisqu’un seul attaquant de formation a trouvé la faille cette saison… Youssouph Badji a marqué une fois tandis que la recrue algérienne Nadhir Benbouali reste pour l’heure muette. Le départ de Bayo a aussi entraîné moins de profondeur dans le jeu carolo qui s’appuie principalement sur une domination autour d’un milieu de terrain technique, capable de redoubler les passes jusqu’à chercher la différence à l’intérieur du jeu, mais qui semble parfois en manque de changement de rythme pour transformer une brèche en occasion. C’est là qu’interviennent les flancs, et particulièrement un Ken Nkuba, invité à profiter l’espace dans le dos des latéraux adverses dès que la possession est arrivée entre les lignes.
Les meilleurs artificiers carolos se trouvent toujours au milieu avec Ryota Morioka et Daan Heymans. Même Marco Ilaimaharitra en est déjà à deux réalisations alors que c’est son meilleur total par saison depuis son arrivée au Pays noir depuis cinq ans.
Bref, les chantiers d’Edward Still pour que Charleroi redresse la barre semblent nombreux. Le jeune technicien est-il encore l’homme de la situation alors que son noyau ne semble pas disposer de toutes les qualités nécessaires pour qu’il puisse mettre en place ses idées ? Sera-t-il capable de revoir sa copie ? Le match de ce vendredi pourrait donner certains éléments de réponse.
Et la tâche ne sera pas facile contre un Cercle Bruges qui a retrouvé des couleurs depuis que le T2 Miron Muslic a enfilé le costume de T1 laissé vacant par Dominik Thalhammer. L’Autrichien né en Bosnie a su trouver les mots et a effectué les ajustements nécessaires pour que la seconde entité de la Venise du Nord retrouve de sa superbe. Depuis lors, le Cercle a empilé trois victoires en quatre rencontres, mais a surtout retrouvé son efficacité offensive. En effet, les hommes de Muslic ont marqué onze fois pendant ce laps de temps et auront à coeur de profiter des problèmes défensifs de leur prochain adversaire pour confirmer leur remontée au classement.
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