Les Pays-Bas prêts pour l’Argentine : « Nous sommes de nouveau arrogants »
Les Pays-Bas affrontent l’Argentine de Lionel Messi en quart de finale de la Coupe du monde. À quel point nos voisins du Nord ont-ils la foi en un premier titre mondial ? Sport/Foot Magazine a posé la question à Simon Zwartkruis, observateur des Oranje pour Voetbal Internationa
Le Sénégal, l’Équateur, le Qatar et les États-Unis. Les adversaires des Pays-Bas jusqu’à présent n’étaient pas des plus prestigieux, mais les Néerlandais sont de retour en quart de finale d’une Coupe du monde. Le travail est fait, pourrait-on dire. C’est ce que pensent également Louis van Gaal et Simon Zwartkruis, l’homme qui suit de près les Oranje au Qatar pour nos confrères de Voetbal International. « Si nous sommes éliminés vendredi, personne ne dira que nous avons échoué », avance Zwartkruis. « Van Gaal l’a d’ailleurs dit plus tôt cette semaine, sans doute un peu pour se protéger. Contre les États-Unis, on a abordé la rencontre avec un sentiment complètement différent. Si on avait perdu à ce moment-là, on aurait pu parler d’échec total. Ce n’est plus vrai désormais, car une place parmi les huit meilleurs pays du monde est tout simplement top pour un petit pays comme les Pays-Bas. On peut se demander ce que ça va donner au niveau du jeu, car ce n’est pas flamboyant pour l’instant. Cela suffira-t-il à éliminer les grandes nations qu’on va maintenant affronter ? »
Une Argentine pas si forte
Car c’est désormais au tour de l’Argentine, une nation de très haut niveau. Les Pays-Bas sont-ils suffisamment armés ? « Les matchs précédents se sont tous déroulés plus facilement que prévu, mais c’est quand même devenu difficile parce que nous n’étions pas assez bons nous-mêmes. Les joueurs eux-mêmes le disent : si on arrive à gagner à 50-60% contre ces pays, ça promet pour la suite du tournoi. »
L’Argentine était encore considérée en début de tournoi comme l’une des grandes favorites pour la victoire finale, mais elle a quelque peu déçu en phase de groupe et attend toujours un match référence contre un adversaire de premier plan. Cependant, Zwartkruis pense que gagner contre Messi et ses coéquipiers n’est pas impossible. « Cette semaine, j’ai eu au téléphone l’ancien international Ron Vlaar qui a joué la demi-finale contre les Argentins il y a huit ans. Il m’a dit que cette Argentine était tout simplement beaucoup moins forte que celle de 2014. Il y avait à l’époque plusieurs joueurs du top niveau absolu avec Agüero, Higuaín, Mascherano, … Un Messi plus jeune de huit ans aussi. À cet égard, je suis d’accord avec lui. Cette équipe était d’un niveau bien supérieur. Je remarque cela aussi auprès des journalistes argentins qui ne sont pas confiants. Ils savent que si Messi n’y est pas, il ne reste plus grand-chose derrière. »
La confiance est bien là et Zwartkruis le remarque aussi chez les supporters au Qatar. « Lors de tournois précédents – et je pense à 1974 ou 1998 – on a déployé un football extraordinaire. C’était beau, mais ça ne nous a rien rapporté. C’est différent maintenant. Sous la direction de Van Gaal, la victoire passe avant le style et les Néerlandais s’y conforment progressivement. On veut enfin amener cette coupe à la maison. Et l’optimisme est en hausse. On se dit qu’on va le faire On pourrait même dire que nous sommes redevenus arrogants. »
Un groupe fort
Une arrogance extérieure qui pourrait rendre l’équipe un peu trop confiante. Cependant, Zwartkruis ne le craint pas. « Il est frappant de constater que les joueurs sont encore plus critiques que les journalistes. Un exemple : après le match contre les États-Unis, j’ai lu dans les journaux espagnols que Frenkie de Jong était le meilleur homme des Pays-Bas alors qu’il m’a dit qu’il avait été mauvais. Ça en dit long sur ce groupe. Van Gaal ne voit pas non plus tout à travers des lunettes roses. Il pense lui-même que les choses peuvent et doivent être bien meilleures si on veut continuer dans le tournoi. »
Peut-on dès lors dire que le groupe est la grande force de ces Pays-Bas ? « Avant, les leaders sur le terrain avaient le dessus. Maintenant, tout le monde est égal et tout le monde prend la parole. Ils disent eux-mêmes que le groupe s’amuse et ça semble vrai. Les nouveaux se sont également intégrés au groupe en un rien de temps et ça fait plaisir à voir. C’était très différent dans le passé. »
« Ce qui est plus préoccupant, c’est que l’équipe n’est pas cohérente dans ses performances », poursuit Zwartkruis. « Ils disent eux-mêmes qu’ils doivent encore s’améliorer, mais ça n’a pas vraiment encore été le cas lors de cette Coupe du monde. Par exemple, la première mi-temps contre les États-Unis a été compliquée. Mais je me réfère à nouveau à Van Gaal. On peut faire mieux et on devra faire mieux, sinon on rentrera à la maison.»
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