Les investisseurs étrangers au coeur des refus de licences
Sur les sept entités professionnelles qui se sont vus refuser leur sésame, quatre sont aux mains d’investisseurs étrangers (Mouscron, Roulers, Lommel et Virton). Aux étages inférieurs, le constat est similaire pour Tubize, Seraing ou le Patro Maasmechelen. Si le phénomène est mondial, la Belgique offre un marché qui défie toute concurrence. Sport/Foot Magazine l’expliquait dans ses colonnes, le 14 août dernier.
« Dans le football, tout va très vite. » Cette phrase bateau, lancée partout comme une bouteille à la mer, prend tout son sens le 5 mai dernier. Elle aurait même pu se glisser dans la bouche de Salar Azimi. Mais le businessman zélandais préfère les bons mots et les coups fumants. Ce jour-là, il s’échauffe, l’air de rien, le long de la ligne de touche du Patrostadion de Maasmechelen.
Depuis octobre 2018, le club limbourgeois lui appartient alors, en bon patron des lieux, il peut plus ou moins faire ce qu’il veut. Et même s’imposer sur la feuille de match d’une rencontre officielle. Tout de mauve vêtu, attirail de footballeur au complet, Azimi harangue la foule, blague sur la taille d’une chasuble de remplaçant qu’il avait oublié d’enfiler et qui, semble-t-il, serre de trop près son embonpoint.
Peu importe, l’heure est à la fête, pas aux restrictions. Le Patro Eisden s’attend à célébrer son titre de Champion de D2 Amateur, soit le quatrième échelon. Salar, qui a fui l’Iran à treize ans pour rallier les Pays-Bas et devenir multimillionnaire, s’offre son instant de gloire. Entré au jeu, il prend des kilomètres d’élan pour tirer un penalty, sous les yeux incrédules des visiteurs du Sporting Hasselt.
Plat du pied, efficacité. En plein dans le mille. Les filets tremblent, Salar Azimi exulte, saute sur à peu près tout ce qui bouge et laisse, par la même occasion, entrevoir son nombril. Une scène irréaliste rendue possible par le Royaume qui l’accueille. Car depuis quelques années, la Belgique du foot est le théâtre des allées et venues des investisseurs de la Terre entière.
Sur les vingt-quatre équipes qui composent la ligue professionnelle, la moitié renseigne l’adresse d’un pavillon étranger. Plus bas, l’AFC Tubize est détenu par des Coréens, le RFC Seraing par des Français, le Wavre Sports FC par un Australo-Camerounais et le RRC Waterloo par un Allemand. Tous évoluent chez les amateurs, respectivement affiliés au troisième, cinquième et sixième niveaux.
» C’est un phénomène mondial, qui n’est pas propre à notre pays. Les huit clubs les plus importants de notre première division – si on ajoute Charleroi, l’Antwerp et Zulte-Waregem au G5 – sont tous la propriété d’investisseurs belges. Ça, c’est une particularité de notre pays. Je ne suis pas sûr que cela soit le cas en France ou en Angleterre, par exemple « , tient à préciser Pierre François, l’indéboulonnable CEO de la Pro League.
» Jusqu’ici, nous avons pu faire en sorte que les clubs les plus importants, avec les bases de supporters les plus importants, soient détenus par des Belges. » Justement, au-delà de ce » top 8 « , les contextes de reprise frappent par leurs similitudes : des hommes et femmes d’affaires viennent s’enticher d’entités de seconde zone, souvent en mal de liquidités et peu soumis à la pression populaire des supporters du cru, pour leur promettre monts et merveilles.
» C’est clair qu’aucun d’entre eux ne vient faire de la philanthropie, mais ils sont tous séduits par le marché belge, qui offre un large panel d’avantages « , résume un agent. En clair, une somme d’arguments qui place la Belgique au carrefour de tous les possibles.
Financé par Ben Laden
Des uniformes militaires, des montres de luxe, des Duty Free, des fast-food, du potassium, de la pornographie ou encore des mouchoirs. Les secteurs d’activité des investisseurs étrangers propriétaires d’un club belge donnent l’impression de représenter l’ensemble de la chaîne alimentaire. Force est de constater qu’il y a de quoi faire croquer.
Il y a un an, le prince Abdullah Bin Mosaad achète 50% des parts du Beerschot. Une copropriété que le petit-fils du fondateur de l’Arabie saoudite expérimente déjà depuis 2013 à Sheffield United, institution ramenée cet été dans l’élite du football anglais, douze ans après sa chute.
Sur la route, un petit accrochage : le Telegraph révèle à la mi-mai que les Blades ont bénéficié d’un prêt de trois millions de livres fourni par la famille d’ Oussama Ben Laden, grâce à l’intermédiaire du prince Abdullah. Ce qui, à Anvers, ni ailleurs, semble n’effrayer personne.
Le 26 juin dernier, l’homme qui base sa fortune, entre autres, sur la fabrication de papiers mouchoirs, rend visite aux joueurs et au board anversois. À cinquante bornes de là, leurs homologues du KVC Westerlo choisissent de confier les clés du coffre à un actionnaire turc.
Le rachat des Campinois, officiel mi-juin, est l’oeuvre d’ Oktay Ercan, patron de SUR International, entreprise de textile qui fournit les armées soudanaises et qataries en uniformes.
En janvier 2017, le quinquagénaire s’assoit à Khartoum, son camp de base et point de départ de sa richesse, entre le ministre des Affaires étrangères du Qatar et le Président du Soudan afin d’assister à la cérémonie d’ouverture d’une nouvelle usine, symbole d’un puissant partenariat tripartite.
Par ici la sortie
Deux ans et demi plus tard, il tarde à envoyer un mail à Herman Wijnants. » Je ne suis plus le grand manitou de Westerlo, c’est fini « , grince ce dernier début juillet, suite à quarante ans de service.
» J’attends d’avoir un rendez-vous avec M. Ercan. Il m’a promis qu’on se verrait au mois de mai, mais je n’ai pas de nouvelles de lui depuis avril. Je n’ose rien dire pour le moment, parce que je ne sais pas ce qu’il veut. »
Si le désormais ex-collègue de Wijnants, Wim Van Hove, conserve la gestion » journalière « , Ercan prend déjà ses marques. La rubrique ‘organigramme’ du site du club a beau afficher un ‘404’ majuscule, pour signaler une erreur et surtout une large restructuration en cours, l’ami des puissances pétrolières nomme Hasan Cetinkaya à la vice-présidence.
Actif pendant près de dix ans dans le directoire des stambouliotes de Fenerbahçe, le relais d’Oktay Ercan transmet le message, un brin réchauffé : Westerlo doit retrouver la D1A, tout en gardant ses valeurs familiales et en mettant l’accent sur la formation.
» Par rapport à la saison dernière, on voit bien la différence. Il y a plus d’ambitions. Les infrastructures de Westerlo n’avaient pas trop bougé depuis mon départ ( en 2011, ndlr) mais là, il y a déjà un nouveau terrain d’entraînement et des vestiaires remis à neuf. Cela montre qu’ils travaillent de manière correcte « , place Christian Brüls, qui vient de prolonger son bail en Campine, rassuré par le discours du repreneur.
La souplesse belge
À l’heure où il décroche, Brüls revient à peine d’un stage à Bolu. Engluée entre Ankara et Istanbul, la localité acte la naissance d’Oktay Ercan, qui préside également l’équipe du coin, inscrite dans l’antichambre de la Süper Lig et défaite par Westerlo en amical, le 9 juillet. Au Soudan, il possède une académie et pourrait utiliser le Kuipje comme plaque-tournante. Un schéma classique.
Udi Shochatovitch, lui, est sûr de son fait. Le Lommel SK, écurie qu’il s’est offerte en mai pour un euro symbolique et la promesse d’éponger les dettes, va voir débarquer plusieurs éléments de la Superstars Academy FC, basée en Gambie.
» Quand je suis arrivé, les gens avaient peur que j’amène avec moi vingt ou trente Africains « , rigole l’Israélien, avocat historique de l’influent agent Pini Zahavi, qui a plutôt choisi Mouscron comme port d’attache.
» Je vais, bien sûr, en faire venir tous les ans, mais il ne s’agira que des deux ou trois meilleurs. S’ils peuvent nous aider à obtenir de meilleurs résultats, pourquoi ne le ferait-on pas ? »
En la matière, la Belgique a l’avantage de proposer un système assez conciliant. La seule contrainte étant de coucher six noms estampillés noir-jaune-rouge sur les dix-huit de la feuille de match.
Une » restriction inversée » et l’argument le plus notoire, selon Jacques Lichtenstein, conseiller de Thomas Meunier et intermédiaire dans les rachats de Roulers par la Chinoise Xiu Li Hawken, ainsi que de l’Union par l’Anglais Tony Bloom.
» Au niveau européen, la Belgique doit être de loin le pays le plus souple. Si vous voulez aligner dix Argentins ou dix Sénégalais, c’est possible chez nous « , dit-il. À titre de comparaison, l’Angleterre impose des conditions dantesques. Un joueur extra-communautaire doit avoir disputé, sur les deux dernières années, 75% des rencontres officielles et internationales lors de ses convocations en sélection.
Une sélection qui doit, elle, faire partie des 70 meilleures au classement FIFA, pour espérer décrocher un permis de travail et fouler les pelouses de Premier League.
Des antennes de partout
» C’est la raison pour laquelle les clubs anglais cherchent des satellites en Belgique « , poursuit Lichtenstein. » Cela leur permet de faire venir et travailler des jeunes talents extra-communautaires en espérant qu’ils décrochent un passeport qui les rendrait éligible. » Résultat : Reading a son antenne à Roulers, qui s’apprête à changer de mains, Brighton à Saint-Gilles, Leicester à Louvain, tandis que Monaco prête des joueurs à la pelle au Cercle Bruges et qu’Aspire utilise Eupen afin de réaliser des plus-values.
» La Belgique est une très bonne plate-forme. Les chiffres des transferts sortants ne font qu’augmenter « , explique un agent. » Les joueurs peuvent prendre beaucoup de valeur alors qu’ils viennent pour rien. Ils en prennent même plus ici que dans le bas de tableau en France ou en Espagne. »
En injectant directement de l’argent dans les clubs et non plus seulement dans les footballeurs, les investisseurs étrangers trouvent peut-être enfin le moyen d’enregistrer des retours significatifs, soit une quasi-utopie pour la plupart de leurs prédécesseurs.
Roland Duchâtelet, lui, n’y croit pas trop. » Gagner de l’argent dans le football, ce n’est pas tellement évident. Ceux qui en gagnent, ce sont les agents, les entraîneurs et les joueurs. Les propriétaires de club, eux, ils en perdent. »
Avant, le Limbourgeois nourrissait de grands rêves. Il voulait créer des ponts entre la Belgique, l’Allemagne, la Hongrie, l’Espagne et l’Angleterre. Aujourd’hui, il veut surtout quitter ce milieu de requins et vient de lâcher, cet été, ses dernières billes de l’AD Alcorcon, situé dans la banlieue de Madrid.
Scène porno au Stayen
En juin 2017, il invite les Japonais de DMM à reprendre 20% d’abord, puis les 80% restants, cinq mois plus tard, de son STVV chéri. Dur en affaires, il garde la main sur le complexe du Stayen, qui comprend un café, un centre commercial et un hôtel, le tout avec vue sur le stade.
De là, les spectateurs d’un Saint-Trond-Lokeren d’août 2011 avaient pu apercevoir une escort s’adonner à ce qui ressemblait, de loin, à une relation sexuelle. Si la principale intéressée nie les faits huit ans après, Roland Duchâtelet s’emporte quand la presse flamande présente le patron de DMM, Keishi Kameyama, comme le » Roi du porno » au Japon.
» C’est l’exemple-type d’une fake news. Dans tout ce qu’il pouvait vendre, il y avait effectivement ce type d’offres, mais comme beaucoup d’autres sociétés le font. » DMM.com, société d’e-commerce, désormais sponsor maillot des Canaris, fait effectivement dans la téléphonie, l’achat en ligne, l’impression 3D ou la vidéo à la demande.
Mais c’est dans ce dernier domaine que Kameyama, désireux de cacher son visage et que les rumeurs les plus folles lient au célèbre gang nippon des Yakuza, lance sa fulgurante ascension. Attiré par la réussite des Diables rouges, le tremplin que constitue la JPL, par les facilités linguistiques et la position stratégique que permet le Royaume, le fondateur de DMM cherchait à investir en Belgique.
Après avoir visité Mouscron et Lokeren, il s’installe donc dans le Limbourg et laisse les commandes à Takayuki Tateishi, ancien joueur et dirigeant du FC Tokyo, fanion désormais partenaire des trudonnaires au même titre qu’Oita Trinita et le Fagiano Okayama FC.
Hommes-sandwichs
» Contrairement à d’autres investisseurs, nous ne cherchons pas le profit à court terme « , glisse un employé canari, qui se félicite du départ du défenseur Takehiro Tomiyasu, arrivé début 2018 pour moins d’un million d’euros et reparti récemment pour huit de plus à Bologne, mais aussi de la signature de Nguyen Cong Phuong.
Une transaction diligentée depuis le Vietnam et communiquée lors d’une conférence de presse organisée en grande pompe à Hô Chi Minh-Ville, diffusée en live sur les réseaux et suivie par des milliers de followers, début juillet.
» Il ne vient pas juste pour prendre des photos, mais il faut bien sûr considérer tous les clients potentiels que DMM peut toucher avec ce transfert. » Celui qui est surnommé grossièrement le » Messi vietnamien » paraît ainsi destiné à jouer un rôle d’homme-sandwich, à l’instar de Kawin Thamsatchanan, portier d’OHL, dont les premiers pas sous le fanion de King Power, début 2018, avaient rassemblé autant de Thaïlandais derrière leur écran.
La clé sous le paillasson
Fin décembre, la Commission des licences de l’Union belge interdit à l’AFC Tubize de transférer qui que ce soit. Les Sang et Or sont dans l’impossibilité de prouver le règlement des salaires dus à ses joueurs, entraîneurs et personnel. À un jour de la fin du mercato hivernal, le board coréen profite de la levée de l’interdiction pour annoncer, à Jakarta, la signature d’un espoir indonésien, accompagnée d’un accord de sponsoring avec le groupe Northcliff.
Firza Andika, vingt printemps, attend toujours sa chance à Tubize, où les pensionnaires du stade Leburton connaissent de graves difficultés financières et sportives. Une situation qui n’est pas sans rappeler l’aventure des Bakrie au RCS Visé. En 2011, la puissante famille venue d’Indonésie acquiert l’entité de D2. En 2015, les » Gars de la Basse-Meuse » mettent la clé sous le paillasson. Ils retrouvent la troisième division par le biais de fusions, cette saison, où ils croiseront Tubize fin novembre prochain.
» En Belgique, il y a beaucoup de clubs à vendre pour un euro parce qu’ils accumulent parfois des pertes opérationnelles de plusieurs millions. Beaucoup d’investisseurs se sont cassé les dents, avant de revendre les mêmes clubs pour la même somme, parce qu’ils pensaient qu’il suffisait du plus gros budget pour devenir champion « , analyse Philippe Bormans, » plus jeune directeur général » du pays au sein du STVV étiqueté Duchâtelet.
L’actuel CEO de l’Union version Bloom fixe le budget des gars de la Butte à huit millions pour une saison de D1B, considérée comme un véritable gouffre, en particulier pour la difficulté à s’en extraire. Pour ses prestations remarquées en PO2, le matricule 10 a touché environ 300.000 euros de bonus sur une enveloppe d’un million relatif aux droits TV, équivalent au total à quatre-vingt millions par exercice, destiné à l’ensemble des équipes professionnelles. Ce qui, en soi, ne permet pas de délier les cordons de la bourse, mais indexe à la baisse le montant des tickets d’entrée dans l’actionnariat d’un club.
» On parle de montants qui, comparés à certains voisins, restent relativement faibles et représentent un avantage conséquent « , affirme Lichtenstein, appuyé par l’un de ses congénères, spécialiste du biotope chinois. » Pour vendre des joueurs, le marché est basé sur un marché mondial. À l’inverse, pour acheter un club, le marché est national. Donc, si les joueurs sont bien formés et qu’ils accèdent à une dimension internationale, c’est bingo. »
Sur un territoire restreint, qui réduit les dépenses de fonctionnement, les dirigeants 2.0 d’un foot belge plus que jamais globalisé bénéficient également d’avantages en termes de charges patronales, vis-à-vis d’autres secteurs, et de salaire minimum pour un extra-communautaire.
Des émoluments qui doivent atteindre un peu plus de 80.000 euros par an, soit huit fois le seuil salarial annuel fixé par arrêté royal pour un sportif rémunéré, et qu’il faut multiplier drastiquement dès le passage de la frontière. Le coût du travail, peu élevé, permet d’envisager de potentiels bénéfices, d’autant que les plus-values effectuées à la revente d’un club ne sont pas taxées.
Les génies de la lampe
Pour toutes ces raisons, Udi Shochatovitch décide de mettre un pied à Lommel. » J’aurais pu investir au Portugal, qui est un très bon endroit pour faire du business, mais le seul problème là-bas, c’est qu’il est impossible d’y détenir 100% des parts d’un club « , confesse-t-il. Celui qui siège au Maccabi Haïfa, téléphone depuis le quatrième étage d’un building de Tel-Aviv et assure avoir étudié au préalable l’essentiel des entités de D1B.
Traduction : le système belge, particulièrement dérégulé, laisse les clubs au bon vouloir de leurs propriétaires. Si l’octroi des licences est du ressort de la Fédération, la Pro League peut effectuer un » screening « , mais uniquement de façon postérieure à l’officialisation d’une reprise. Le point, » évoqué en fin de saison au conseil d’administration » d’après Pierre François, révèle un certain laxisme des instances.
» La Pro League a fait beaucoup de progrès dans ce domaine « , tempère Philippe Bormans. » On doit toujours montrer patte blanche, prouver qui est la personne physique qui se cache derrière la société propriétaire du club. La ligue est même devenue plus sévère que la Banque Nationale. »
En parallèle, des agents se reconvertissent en VRP et font de la mise en relation entre investisseurs potentiels et clubs vendeurs un business florissant, opérant tels des génies de la lampe à coups de mandats. Côté allemand, la règle du » 50+1 » protège l’intégrité des écuries professionnelles en imposant le contrôle de leurs propres supporters, systématiquement détenteurs de 51% des actions.
Une » bêtise » pour Roland Duchâtelet, fatigué par la pression populaire : » Chaque repreneur fait une analyse avant d’acter une reprise. Si vous avez un club avec des supporters impossibles, il est beaucoup plus difficile de l’acquérir qu’un autre, avec des supporters convenables. C’est évident « .
À Virton, les velléités immobilières du patron luxembourgeois, Flavio Becca, qui n’a pas hésité à changer les couleurs traditionnelles de l’Excelsior pour mieux mettre en valeur ses marques de montres et de boisson énergisante, provoque l’animosité des fervents suiveurs des Gaumais, qui craignent pour leur identité.
» Si le top 6 n’est pas détenu par des étrangers, c’est qu’il y a une raison. En Belgique, tu n’as pas le bassin de supporters suffisant pour avoir vingt clubs de tradition. Les six grands clubs sont intéressants pour les gros investisseurs belges. Les autres sont soutenus par des entrepreneurs locaux et quand un étranger arrive avec quelques millions, ils sont soulagés et la vente se fait vite.
D’autant qu’il n’y a pas de supporters mécontents, parce qu’il n’y a personne », tente un manager qui rappelle le côté excitant et le caractère spéculatif d’un monde irrationnel, où il suffit d’un joueur pour attirer les regards, d’un bijou pour faire briller l’argenterie, d’un pari pour rapporter gros. À ce niveau-là, le penalty de Salar Azimi aurait pu valoir très cher chez les bookmakers…
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