Les grandes icônes du football féminin: Wendie Renard, la Virgil van Dijk made in France
À l’occasion de l’Euro de football féminin, nous allons évoquer les carrières de quelques stars qui ont contribué au développement de ce sport. Aujourd’hui, pour le huitième épisode de cette série, on braque nos projecteurs sur l’une des prochaines adversaires de nos Red Flames.
Wendie Renard est un membre essentiel de l’équipe de l’Olympique lyonnais et de l’équipe nationale française. Depuis 16 ans (!), elle est le roc de son club. La Française de 31 ans, d’origine martiniquaise, compte déjà 263 apparitions avec les octuples championnes d’Europe, au cours desquelles elle a marqué 85 buts. Des statistiques plutôt pas mal pour une défenseuse.
Pour ranger ses trophées avec les Gones, Renard a acheté une très grande armoire. Et pour cause, elle a remporté 15 titres nationaux, 9 Coupes de France et, comme déjà mentionné plus haut, 8 fois la Ligue des Champions.
Une dure à cuire car… à 15 ans, elle a pris l’avion depuis la Martinique pour rejoindre la France en vue d’un stage à Clairefontaine, le centre national du football hexagonal. Elle était considérée comme une intruse et dans cet environnement, la confiance dont elle jouissait en Martinique lui manquait. Elle n’a pas été capable de montrer le meilleur de ses qualités et n’a donc pas été admise au programme national de formation. Elle a ensuite pris le train pour Lyon où, après une période d’essai plus réussie, elle s’est érigée année après année comme la grande taulière de l’Olympique Lyonnais.
Quelques faits intéressants sur sa carrière
1. Un an après sa formation à l’OL, elle quitte la Martinique pour définitivement s’installer en bordure de Rhône. Sa mère a eu honte que quelqu’un d’autre s’occupe de sa fille et Wendie Renard a également mal vécu cette situation. Elle se sentait seule, pleurait pendant les cours de français et se demandait si on cesserait un jour de se moquer d’elle car elle avait un accent martiniquais très prononcé. Après avoir signé son premier contrat professionnel, elle a directement téléphoné à sa mère qui était ravie de la voir pouvoir gagner son propre argent. La suite de l’histoire, on la connaît. Il ne lui manque plus qu’un trophée avec les Bleues pour que sa carrière soit une totale réussite.
2. Wendie Renard est une personne secrète qui est vraiment parvenue à ne pas médiatiser sa vie privée. On ne sait pas si elle a un(e) partenaire dans la vie. Elle n’a d’ailleurs jamais exprimé publiquement une préférence sexuelle.
Vie privée
Wendie est la plus jeune des quatre filles de la famille Renard. Elle a vu le jour au Prêcheur, sur la côte nord de l’île française de la Martinique qui est bordée par la mer des Caraïbes. Son lieu de naissance se trouve à une heure de route d’un village ou d’une ville. Son père est décédé des suites d’un cancer du poumon, alors qu’elle n’avait que huit ans.
Dans sa biographie, elle raconte les circonstances de ce drame familial. « Mon père était politicien et pendant une conférence, il a respiré quelque chose qui lui a brûlé les poumons. Il n’y a pas prêté attention, pensant que cela passerait« , révèle-t-elle.
La défenseuse avait un lien très fort avec lui, même s’il n’était pas très intéressé par le football. « Je me suis juste accrochée à lui », confie-t-elle à The Players Tribune. « Où qu’il aille, je devais y aller. J’étais son ombre. Chaque jour, quand il allait à sa voiture pour partir au travail, j’étais toujours derrière lui. « Papa ! Papa ! Je ne peux pas venir avec toi ? » Lors des dîners de famille, je devais avoir le siège à côté de mon père ; pour qu’il soit toujours près de moi », raconte-t-elle. Sa mort a évidemment été un désastre pour Wendie Renard. « Quand tu as huit ans, ton papa devrait être là pour toujours. Grandir sans lui a été très difficile, mais je sens qu’il me guide toujours », pense-t-elle.
La mer et le football : c’est tout ce qui comptait pour Renard. En Martinique, il n’y avait pratiquement pas de filles qui jouaient au football, alors elle jouait avec les garçons. Elle se rendait compte qu’elle devait être deux fois plus forte et plus intelligente pour être respectée. Sa tante était arbitre sur l’île et sa mère jouait également au football et aimait regarder les matches. Au décès de son père, elles se sont assises ensemble devant la télévision et ont regardé l’équipe de France. C’est à ce moment qu’est apparue Marinette Pichon à l’écran. « Honnêtement, je ne me souviens d’aucune des autres joueuses, seulement d’elle. Puis j’ai regardé ma mère. « Un jour, tu me verras avec ce maillot à la télé », lui ai-je dit.
Que fait-elle maintenant ?
Elle joue toujours pour l’OL et l’équipe nationale française et retrouvera les Red Flames jeudi pour la deuxième rencontre de groupe à l’Euro. Les ambitions seront d’ailleurs grandes pour des Bleues qui ne visent qu’un titre de championne d’Europe.
Citation et statistique
« J’étais un peu différente des autres filles : un garçon manqué et obsédé par le football. »
1.87 : C’est la taille de Wendie Renard. Elle est très forte dans le jeu aérien, possède une bonne technique et impressionne physiquement. Elle n’est pas seulement appelée « la Virgil van Dijk du football féminin » en raison de son physique.
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