Les années mauves de Denis Odoi: « Ces deux saisons à Anderlecht m’ont changé… et pas nécessairement en bien »
À 33 ans, Denis Odoi casse la baraque au Club Bruges et s’apprête à disputer sa première Coupe du monde avec le Ghana. Sa fin de carrière n’a rien d’une dernière ligne droite mais dans son cas, ce n’est pas tellement étonnant. Portrait d’un footballeur atypique dont la carrière a aussi été marqué par un passage peu fructueux chez le rival de son club actuel, le RSC Anderlecht.
À 23 ans, plus rien ne semble devoir arrêter Denis Odoi. Anderlecht, le club où il a passé la plupart de ses années de formation, lui fait une proposition. Il se dit que ça ne se refuse pas, mais ne sait pas encore que ce sera le pire choix de sa carrière. Ses débuts chez les Mauves sont un mauvais présage: Anderlecht s’incline 2-1 face à OHL et il est exclu dès la première mi-temps pour un tacle sévère. Il écope de trois matches de suspension et voit ainsi Marcin Wasilewski et Guillaume Gillet passer devant lui dans la hiérarchie des arrières latéraux. Ça ne changera plus.
Au cours de cette première saison, Ariël Jacobs lui donne encore du temps de jeu, notamment en play-offs 1, mais l’arrivée de John van den Brom lui est fatale. Entre l’entraîneur néerlandais et son défenseur, qui n’a pas sa langue en poche, le courant ne passe pas. Odoi découvre l’envers du décor. Lors d’une interview à coeur ouvert accordée à Sport/Foot Magazine, il ne tourne pas autour du pot: « Ces deux saisons à Anderlecht m’ont changé… et pas nécessairement en bien. Je suis plus rancunier, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose pour un sportif de haut niveau, mais je constate qu’à l’entraînement, je suis parfois découragé, alors qu’en temps normal, je me donne toujours à 100%. » Il doute de lui-même et n’éprouve plus aucun plaisir sur le terrain. À Anderlecht, il découvre qu’au plus haut niveau, l’argent et la hiérarchie jouent un grand rôle. « J’étais habitué à dire ma façon de penser ou à demander des explications lorsque c’était nécessaire mais au Sporting, je n’étais que réserviste et un réserviste n’a pas le droit de faire ça. » Dans le vestiaire, on le surnomme Le Professeur et on le prend pour un prétentieux. « Denis, tu dois connaître ta place », lui dit un jour le manager, Herman Van Holsbeeck. En 2013, malgré deux titres de champion, il quitte le Parc Astrid avec un sentiment d’inachevé.
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