Quelle direction vont prendre les échanges entre Lhoist et le Standard? © BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK

Le Standard racheté par Lhoist? Discussions secrètes et histoires de famille

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Autour du Standard, on ne parle plus que de Nicolas Lhoist. L’homme d’affaires peut-il devenir le sauveur de Sclessin? Ce n’est pas si simple que ça.

Aux yeux de Bruno Venanzi, une fois acté l’échec des négociations avec François Fornieri, le candidat de rêve pour une reprise du Standard ne faisait pas de doute. Certes, Lucien D’Onofrio avait évoqué un retour accompagné de fonds à la provenance mystérieuse. Autre ancien homme fort de Sclessin, Roland Duchâtelet avait même été sondé pour un retour en terres liégeoises en partenariat avec son successeur. Pourtant, l’espace de quelques jours au début de l’année 2022, c’est Nicolas Lhoist qui avait tenu la corde.

Grand supporter du Standard, l’homme est aussi l’un des héritiers de la riche entreprise familiale, devenue leader mondiale dans la production de chaux et présente dans des dizaines de pays sur plusieurs continents. De quoi s’asseoir sur un patrimoine si imposant que dans le giron des Rouches, on dit de lui qu’il «pourrait acheter le Standard avec sa carte Proton». L’idée avait d’ailleurs fait son chemin dans l’esprit de celui qui, depuis 2020, vit sa passion footballistique à travers le club de Rochefort, passé en quelques années de la première provinciale namuroise à la première division amateur du pays grâce à un impressionnant développement logistique, sportif et financier.

Connu par Alexandre Grosjean dans le cadre de sa présidence à la chambre de commerce et d’industrie au milieu des années 2010, Nicolas Lhoist est donc sondé une petite décennie plus tard dans le cadre d’une reprise du Standard. Enthousiaste, l’héritier accepte même un rendez-vous en catimini dans les loges de Sclessin lors d’un calme jour de semaine. A l’abri des regards, le club va jusqu’à préparer un traiteur pour faire en sorte que la rencontre se déroule dans le cadre le plus propice à la conclusion d’un accord. Elle n’aura finalement pas lieu.

Quelques jours avant le rendez-vous, Nicolas Lhoist fait volte-face. Il se dit que le reste de la famille n’aurait pas vu d’un bon œil l’importante exposition financière et médiatique d’une arrivée en grande pompe à Sclessin. S’ils avaient consenti à investir à Rochefort, dans des proportions financières bien moindres, c’était surtout pour compenser la publicité négative faite à leur entreprise suite aux conflits avec les moines de l’abbaye autour de la propriété de l’eau de la source de la Tridaine. Une réussite, tant l’image nationale de Rochefort grâce à la caisse de résonance de son club de football est désormais positive. Réussir la même prouesse à l’échelle du Standard demanderait toutefois d’autres moyens. A l’époque, Nicolas Lhoist justifiait son refus d’aller plus loin dans les négociations: «Nous n’avons pas désiré donner suite à ce dossier au niveau familial, dans un souci de discrétion. Nous sommes impliqués dans le projet de football à Rochefort, qui est davantage tourné vers le local, le social, dans une région qui nous est chère et dans un contexte moins médiatisé.»

Deux ans plus tard, son nom est pourtant à nouveau associé à celui de Bruno Venanzi dans le cadre du rachat d’un Standard aux abois sous pavillon américain. Selon la RTBF, les échanges entre les deux hommes à ce sujet seraient devenus réguliers. La situation familiale n’aurait pourtant pas évolué, laissant l’hypothèse d’une arrivée de Lhoist au Standard actuellement plus proche du rêve que de la réalité.

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