Le grand bilan de la JPL (12/18) : Zulte Waregem touche presque le fond
Suite de notre bilan de la saison des 18 clubs de Pro League. Ce samedi, on s’arrête à Zulte Waregem où l’arc-en-ciel n’a pas été au rendez-vous entre piètres prestations en championnat et licenciement de l’emblématique Francky Dury qu’il est difficile de remplacer.
Le résultat
Plus que celle d’un classement décevant, le pire depuis l’arrivée du club au sein de l’élite en 2005, cette saison sera celle de la fin d’une ère pour le Essevee. La très longue collaboration avec Francky Dury a atteint son terme, sans doute parce qu’elle est enfin devenu payable pour un club qui ne pouvait que constater ses frayeurs de plus en plus systématiques au retour du printemps. Timmy Simons et Davy De fauw ont pris le relais, actant dans les faits un passage de témoin déjà effectif depuis plusieurs mois sur les terrains d’entraînement, sans pour autant faire souffler un vent de modernité sur le Gaverbeek. Le maintien est acquis presque par défaut, et semble plus dû à la faiblesse de la concurrence qu’aux atouts d’une équipe qui place néanmoins deux hommes au-delà de la barre des dix buts avec Zinho Gano et Jelle Vossen.
Le jeu
Plus qu’un signe de flexibilité tactique, les allées et venues entre arrière-garde renforcée à cinq et défense à quatre sont les témoins d’une quête d’équilibre jamais assouvie. Ni Dury, ni ses successeurs ne sont parvenus à offrir au Essevee une assise défensive digne de ce nom, notamment à cause d’un recrutement qui ne laissait que peu de place à une approche moderne du jeu. Pas assez vif devant pour presser, trop insécurisé derrière pour installer un bloc bas et compact, Zulte Waregem a nagé dans un entre-deux qui rendait ses matches souvent fous, parfois spectaculaires mais jamais maîtrisés.
Au bout de la saison, il ne reste donc que des éclairs individuels pour sauver une équipe qui n’a jamais trouvé de fil narratif collectif pour raconter l’histoire de son maintien. La domination aérienne de Zinho Gano, le flair dans la surface de Jelle Vossen et les coups de génie de Jean-Luc Dompé sur le flanc ont suffi aux Flandriens pour marquer 42 fois sans pour autant planifier minutieusement leurs attaques. Par contre, la faiblesse de leurs transitions aura démesurément exposé à l’autre bout du terrain des défenseurs pas armés pour défendre de grands espaces et insuffisamment protégé par un milieu sans profils énergiques.
Le joueur : Jean-Luc Dompé
Longtemps, son numéro 17 a été cerclé d’or, témoignant de son étonnant statut de meilleur passeur du championnat. Le signe, aussi, que l’essentiel des offensives de ses couleurs reposait entre ses crochets et ses coups de patte. Cinq passes décisives pour Zinho Gano, une foule de coups de rein dans son couloir pour transformer un ballon anodin en occasion de but : Jean-Luc Dompé aura joué sa partition du mieux possible. Avec ses faiblesses, qui étaient finalement aussi celles de son équipe. Un joueur d’apparitions dans une équipe irrégulière, un homme d’actions dans un onze sans constance.
Le jeune : Dion De Neve
L’avantage des équipes chaotiques, c’est qu’elles permettent plus facilement à de jeunes joueurs élevés à l’énergie et à la discipline de se distinguer. Souvent lancé en cours de match, débordant d’enthousiasme et d’audace à défaut d’étaler sa justesse technique, Dion De Neve a offert des points à ses couleurs pour s’installer dans le onze, avant d’en disparaitre à nouveau en fin de saison quand son futur a semblé se dessiner ailleurs. Son apparition au plus haut niveau est certes à signaler, mais elle est autant la preuve des limites du vivier waregemois que de la pauvreté du jeu proposé par ses couleurs.
Le chiffre : 14,31
Si Sammy Bossut en est venu à faire quelques miracles malgré une carrière sur le déclin, c’est sans doute la preuve que le troisième gardien diabolique du Mondial 2014 a été sollicité bien plus que prévu. Les chiffres le confirment puisqu’avec 14,3 tirs concédés de moyenne par rencontre, Zulte Waregem affiche la pire protection défensive de l’élite belge. La faute à une défense souvent surexposée par l’organisation générale, et dénuée de pompier capable d’éteindre les incendies provoqués aux abords de la surface.
Le futur
Le club du Gaverbeek souhaite faire le grand saut vers la modernité après de longues années passées sous l’omnipotence d’un Francky Dury qui ne s’est pas toujours renouvelé aussi vite que le jeu. Le résultat, c’est une équipe remplie d’anciennes « gloires » de Pro League, qui trône sur le podium des noyaux les plus âgés de l’élite sans associer la performance à l’expérience, contrairement à ceux qui s’y installent à ses côtés (Gand et Bruges). Le rajeunissement des cadres et la quête de profils plus en phase avec les réalités du football actuel sont à prévoir dans les mois à venir, pour éviter que la lente descente au classement des dernières années finisse par se transformer en dangereuse bascule. Ce sera Mbaye Leye, qui reste sur un bilan contrasté pour sa première expérience sur un banc de touche au Standard, qui aura la lourde tâche de succéder à Timmy Simons et d’accompagner les premiers pas du Essevee dans sa nouvelle histoire.
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