L’Antwerp, Vermeeren le héros et Van Bommel « l’Italien »
Analyse du bilan parfait de l’Antwerp lors de la phase aller des play-offs.
Mark van Bommel a les gencives retroussées comme les manches. La dégaine des victoires conquises sous le soleil. Dans un Bosuil aux gradins caniculaires, son Antwerp vient de retourner son meilleur ennemi brugeois, passant d’un début de match catastrophique à une euphorie finale. Un retournement de situation qui s’explique par une intervention précoce du banc de touche quand le coach a remplacé le jeune Mandela Keita par le déroutant – et plus offensif – Calvin Stengs au milieu de terrain. Voire par un Bruges devenu plus fébrile au fil de la cure de rajeunissement imposée par son entraîneur Rik De Mil à chaque changement.
Pourtant, les entraîneurs n’avaient pas tout prévu. Mark van Bommel l’a avoué dans un éclat de rire : « Je me demande ce qu’il faisait dans le rectangle, il ne devait pas être là. » Il, c’est Arthur Vermeeren, milieu défensif et révélation du championnat qui s’est trouvé au bon endroit, à l’orée de la surface et des arrêts de jeu, pour inscrire son premier but chez les pros et offrir les trois points à l’Antwerp contre Bruges.
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Si Arthur Vermeeren ne devait pas être là, c’est parce que Mark van Bommel est méticuleux. « Parfois, je dis à Mark qu’il est un coach italien », rit d’ailleurs Mark Overmars dans Het Laatste Nieuws. « Tout doit toujours être bien en place, il est très concentré là-dessus. » Un sens de la structure qui a permis à l’Antwerp d’accumuler quinze clean-sheets depuis janvier. Depuis l’entrée dans l’équipe de Vermeeren, un soir de Coupe de Belgique face au voisin de Beveren, le Great Old n’a encaissé que 17 buts en 26 sorties, toutes compétitions confondues. Des chiffres « à l’italienne » grâce à l’insertion d’un milieu de terrain aux airs espagnols.
L’Antwerp du voyageur Van Bommel
L’histoire est sans doute celle des influences de Mark van Bommel, coach passé par différentes écoles lors d’une carrière de milieu de terrain où il devait forcément comprendre le jeu. Champion d’Europe avec le Barça très joueur de Frank Rijkaard, encore finaliste de la Ligue des Champions sous les ordres précis de Louis van Gaal avec le Bayern Munich, le Batave a encore passé une saison et demie en Italie, dans un Milan AC vieillissant mais champion d’Italie coaché par le pragmatique Massimiliano Allegri. Une dernière aventure à l’étranger mémorable : « On avait une équipe assez âgée, et on savait parfaitement comment gagner quand on n’arrivait pas à bien jouer », rembobine Mark van Bommel pour Eleven en début de saison.
Est-ce une source d’inspiration pour son Antwerp ? Le matricule 1 version batave donne surtout l’impression d’être une équipe pleine de malice. Un acteur qui sait jouer tous les rôles et s’adapte aisément au scénario que lui dicte la rencontre. Parfois agressive au pressing pour malmener la relance adverse avant de se replier pour piquer en contre, elle peut tout aussi bien faire circuler le ballon grâce aux relances précises de Toby Alderweireld pour combiner avec Vermeeren et Stengs que rechercher directement le puissant Vincent Janssen, impressionnant dos au but et au duel. Une équipe qui semble avoir le luxe de choisir son itinéraire à l’heure de fixer les filets adverses comme destination. Sept buts en trois matches de play-offs : c’est désormais devant que la forteresse du début de l’année civile impressionne.
Surtout, le Great Old dégage un épatant sentiment de puissance physique et athlétique. Une force capable d’étouffer l’Union sur son étroit ring du Parc Duden avant d’essouffler ses autres concurrents sur la plaine du Bosuil. Si la course au titre est éreintante, cet Antwerp semble avoir les poumons pour la mener jusqu’au bout. Avec un accent batave mais un look à l’italienne.
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