La victoire qui a placé Carl Hoefkens sur la carte de l’Europe

Steve Van Herpe Steve Van Herpe est rédacteur de Sport/Voetbalmagazine.

Avec le plan de jeu parfait et de bons changements, l’entraîneur du Club Bruges a mené son équipe à une brillante victoire à Porto (0-4). Celle-ci est donc largement à mettre à son crédit. Analyse.

« Nous avons même demandé à Carl Hoefkens s’il voulait monter au jeu comme « remplaçant » ». Alfred Schreuder en a bien ri après le match du titre de la saison dernière à l’Antwerp. Le technicien néerlandais, désormais à la tête de l’Ajax, faisait allusion à la façon dont son assistant était encore occupé à gesticuler sur la ligne de touche jusqu’à quelques minutes avant le coup de sifflet. La victoire et le titre étaient pourtant déjà dans la poche pour le Club de Bruges.

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Ce n’était pas la première fois que l’on voyait de telles images. Lors des play-offs, Hoefkens sautait régulièrement du banc de touche comme si une guêpe l’avait piqué pour crier des instructions à ses joueurs. Parfois, on avait l’impression qu’il était le T1 du Club. Schreuder n’a pas hésité à le laisser faire : « Carl est un Clubman après tout », estimait l’ancien adjoint de Ronald Koeman et Julian Nagelsmann.

La retenue avec laquelle Hoefkens se tient désormais en bordure de terrain depuis qu’il endossé le costume d’entraîneur principal est d’autant plus interpellante. Il lui arrive de donner des instructions en criant et de faire de grands gestes à ses joueurs, mais tout cela est beaucoup plus réservé qu’il y a encore quelques mois. Lors des buts de son équipe, il reste calme et stoïc, même en Ligue des champions. Même lorsque le Club réalise une prouesse exceptionnelle comme ce mardi à Porto. Seul le chewing-gum qu’il a en bouche doit être un peu plus machouillé à ce moment-là.

Après le match de Porto, Hoefkens a déclaré qu’il ne voulait tout simplement rester maître de ses émotions. « Je ne veux pas tomber dans l’euphorie quand on gagne, mais je ne veux pas qu’un but encaissé soit vécu comme une désillusion. Je continue à regarder comment joue mon équipe, continuer à analyser l’adversaire, communiquer avec mon banc, regarder ce qui se passe dans le stade… Je veux continuer à tout voir et vous ne pouvez pas faire cela si vous commencez à applaudir parce que vous avez marqué. »

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Carl Hoefkens continue de donner des instructions à ses joueurs, mais il est beaucoup moins expansif qu’auparavant. (Photo by Diogo Cardoso/DeFodi Images via Getty Images)

Seulement deux buts encaissés

Depuis quelques semaines, le Belge de 43 ans a dissipé pratiquement tous les doutes entourant sa nomination en juin dernier. Après les premières rencontres de championnat – souvenez-vous de la défaite contre Eupen et du partage à domicile contre Zulte Waregem – les dents grinçaient dans le stade, surtout que la qualité de jeu laissait aussi à désirer. Depuis lors, Hoefkens et ses hommes ont enchaîné avec une série de sept victoires consécutives, dont deux en Ligue des champions.

L’entraîneur a pu compter sur des briscards qui sont présents depuis quelques saisons en Venise du Nord. La colonne vertébrale reste constituée par le trio de Diables rouges Simon Mignolet- Brandon Mechele et Hans Vanaken. Pour le reste, Hoefkens a dû intégrer pas mal de nouveaux venus. Mais ces nombreux changements dans le onze de base ne se sont pas vus sur la pelouse de Porto. Le FC Bruges a donné l’impression d’un collectif bien huilé, difficile à bouger et qui semblait jouer ensemble depuis plus longtemps. Défensivement les Blauw en Zwart sont devenus une véritable forteresse puisque Mignolet n’a été repêché que deux ballons au fond de ses filets au cours des sept dernières rencontres.

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Le choix de la jeunesse

Avant le coup d’envoi de la saison, Carl Hoefkens a déclaré dans l’une des rares interviews qu’il a accordées qu’il donnerait des opportunités aux jeunes. Il a tenu sa parole. L’éclosion d’Abakar Sylla, 19 ans et qui a évincé Owen Otasowie, également âgé de 21 ans, porte la griffe du nouvel entraîneur principal.

Des joueurs comme Bjorn Meijer (19 ans), Raphael Onyedika (21 ans), Kamal Sowah (22 ans), Andreas Skov Olsen (22 ans) et Ferran Jutglà (23 ans) étaient également présents dans le onze de base aligné à Porto. A un quart d’heure du coup de sifflet final, Antonio Nusa, 17 ans seulement, est aussi monté au jeu. Il a marqué le quatrième but des siens, devenant ainsi le deuxième plus jeune buteur de l’histoire de la Ligue des champions derrière Ansu Fati. C’est aussi le premier joueur né en 2005 à marquer dans la prestigieuse compétition.

En Jupiler Pro League, les jeunes Lynnt Audoor (18 ans), Cisse Sandra (18 ans) et Noah Mbamba (17 ans) ont aussi reçu du temps de jeu de la part d’Hoefkens.

A Seraing, Hoefkens avait fait le choix de faire souffler Andreas Skov Olsen et d’autres joueurs. Le Danois a montré que c’était un bon choix avec son goal de ce mardi. (Photo by BRUNO FAHY/BELGA MAG/AFP via Getty Images)

Des rotations payantes

Samedi dernier, contre Seraing, Jutglà, Sowah et Skov Olsen ont débuté sur le banc. Trois jours plus tard, ce sont ces trois joueurs qui ont marqué les buts à Porto.

Avec un score de 0-1 à la mi-temps, il y avait quelques craintes dans le camp de Bruges. Après tout, Onyedika, Casper Nielsen et Denis Odoi avaient déjà écopé d’un carton jaune. Mais ce trio est finalement resté sur la pelouse jusqu’à la fin. Il a su conserver le même calme que celui affiché par son entraîneur sur la touche.

Cependant, lorsque Sylla a bêtement pris un carton jaune avant de flirter brièvement avec le rouge, l’entraîneur du Club Brugeois est immédiatement intervenu et a remplacé l’Ivoirien, logiquement déçu, par un Dedryck Boyata, monté au jeu avec beaucoup de conviction et d’efficacité.

La montée au jeu tonitruante de Nusa a encore mis à mal la défense locale. Le Norvégien a apporté beaucoup de vitesse, ce qui était un bon choix à ce moment du matches. Tout comme le choix, en seconde période, d’adresser de longs ballons en direction d’Hans Vanaken. Les déviations de la tête du Diable Rouge ont été précieuses, ainsi que le point de départ de plusieurs attaques dangereuses.

Carl Hoefkens réalise donc un excellent travail depuis qu’il a pris place sur le petit banc des champions de Belgique. D’abord sur la scène nationale et maintenant aussi en Europe. Nous n’aurons pas à lui dire de ne pas s’emballer après ces résultats. Il le fera tout seul.

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