
La rétro du samedi: Arie Haan: « Avec Zetterberg, on ne franchira pas de palier »
Chaque samedi, Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine, se replonge dans ses archives.
Lorsque Arie Haan a été licencié de son poste d’entraîneur d’Anderlecht en 1998, il a directement téléphoné à la rédaction de Sport/Foot Magazine pour raconter son histoire. Ce serait quelque chose d’impensable aujourd’hui. Mais l’époque était différente et Haan cherchait un endroit où il pourrait donner sa version des faits et exposer ses arguments.
Dans cette interview mémorable, Haan a raconté combien il était difficile de jouer au football à Anderlecht avec deux meneurs de jeu, Pär Zetterberg et Enzo Scifo et certainement au plus haut niveau. Il leur manquait à tous les deux trop de choses. « Ces lacunes », expliquait-il, « se manifestaient encore plus lorsqu’ils étaient alignés de concert dans le onze de base. » Donc l’un d’entre eux devait partir et pour Haan, c’était Zetterberg. On a alors procédé à un vote dans les bureaux des dirigeants du Parc Astrid. Cinq personnes étaient d’accord avec le technicien néerlandais et seul Roger Vanden Stock s’est opposé à la majorité. Au vu du rôle de ce dernier, le Suédois est donc resté et Arie Haan a dû travailler la mort dans l’âme avec ses deux numéros dix.
Ce fut une période compliquée pour le Néerlandais qui avait été victime d’un home-jacking à son domicile. Ce fait divers a été un tel traumatisme pour lui qu’il ne s’endormait plus qu’au lever du jour. Il n’avait pas dès lors l’air pas très frais quand il arrivait sur les terrains d’entraînement.
Arie Haan a aussi expliqué dans notre interview qu’il était impossible qu’Anderlecht franchisse un palier avec Zetterberg parce qu’il ralentissait le jeu. Ces propos ont provoqué un tsunami de réactions. Notamment du joueur lui-même qui a affirmé que Haan ne se présentait jamais sobre à l’entraînement. Alors, Roger Vanden Stock s’est énervé sur le comportement du Néerlandais. Le comportement de quelqu’un avec qui il avait pourtant travaillé pendant huit ans.
Haan est resté fidèle à son opinion sur Pär Zetterberg. Il se demande comment un club peut accepter un joueur qui n’a rien prouvé sur le plan international et qui n’est qu’un gentil footballeur. « L’équipe nationale suédoise », avait-il noté, « n’avait pas besoin de lui. « Avant de revenir également sur sa propre contribution en temps que joueur sous le maillot mauve. « Lorsque je suis arrivé, Anderlecht n’avait rien gagné au niveau international ; lorsque je suis parti, ils avaient un prestige international. » En effet, entre 75 et 81, les Bruxellois ont remporté leurs deux premières Coupes des vainqueurs de Coupe ainsi que deux Supercoupes de l’UEFA.
Arie Haan contre Pär Zetterberg, c’était un choc des égos dont les journaux se sont régalés pendant des jours et des jours.
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