La FA Cup, une usine à rêves
Lincoln City FC est la sensation de la coupe d’Angleterre. Samedi, l’équipe d’amateurs affronte Arsenal en quarts de finale.
C’est la compétition de coupe nationale la plus suivie du monde. Pourtant, elle permet à des facteurs et à des ouvriers de fouler les pelouses d’Old Trafford, d’Anfield ou de Stamford Bridge. La Football Association anglaise affiche cette tagline pour vanter le statut de sa coupe. Elle n’a pas tort. Alors que les budgets de la Premier League prennent des proportions extraterrestres pour muer ce championnat en jouet de l’élite, la FA Cup fait rêver l’homme de la rue et les petits clubs. Même les amateurs. Comme Lincoln City FC, qui a réalisé un exploit au tour précédent sur le terrain du Burnley de Steven Defour : les amateurs ont inscrit le 0-1 dans les dernières minutes de jeu, un but qui a été validé grâce à la technologie de la ligne de but.
Lincoln avait déjà éliminé des clubs de D2, Brighton & Hove Albion et Ipswich. C’est la première fois en plus d’un siècle, depuis QPR en 1914 très exactement, qu’un club non professionnel atteint les quarts de finale. Les Imps affrontent Arsenal samedi, à l’O2 Arena. Depuis cette année, les quarts de finale se disputent en un seul match, ce qui favorise les exploits des petits poucets. Lincoln City peut-il réaliser un nouvel exploit ? Les frères Danny et Nicky Cowley, qui l’entraînent, vont procéder selon leur concept habituel à Londres : ériger un mur et inciter leurs » hommes à barbe » à se battre jusqu’à la dernière minute.
Lincoln City, qu’il ne faut pas confondre avec l’autre club de la ville, Lincoln United, développe le bon vieux football britannique, basé sur l’engagement et les longs ballons. Ce style de jeu les a placés en tête de la première division amateur, la National League, une division cinq. Quel que soit le résultat contre Arsenal, cette campagne a déjà modifié le statut du club, situé à l’est de l’Angleterre, dans le Lincolnshire. Il a déjà perçu des primes d’un montant de 1,2 million d’euros, auxquelles vont s’ajouter les droits TV. La saison prochaine, il peut briguer le niveau professionnel. Comme quoi, la FA Cup est bien une usine à rêves.
Par Matthias Stockmans
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