Guillaume Gautier
La chronique de Guillaume Gautier | Le foot belge peut-il encore progresser sans de nouveaux stades?
Les stades belges ont encore fait parler d’eux, souvent à cause de leur pelouse. Le problème, c’est que les nouveautés à l’horizon sont rares.
Dans les travées flambant neuves de celle qu’on appelait alors encore la Ghelamco Arena (désormais rebaptisée Planet Group Arena), tous les dirigeants de passage ouvraient de grands yeux. Il ne leur fallait pas longtemps pour faire le lien entre l’inauguration de la nouvelle enceinte gantoise en juillet 2013 et le premier titre des Buffalos conquis moins de deux ans plus tard. Tous rêvaient alors de leur futur écrin. Pourtant, près de douze ans plus tard, aucun autre stade de football professionnel n’a été inauguré.
Il existe bien des projets. Celui de Charleroi, annoncé par Mehdi Bayat en 2019 à l’occasion du lancement de son plan global «Horizon 2024», promettait alors un stade multifonctionnel dans le Pays Noir dans les années à venir. Près de six années ont passé, et l’enceinte carolo attend toujours la pose de sa première pierre sur le site de Marchienne où l’heure est toujours à la dépollution.
C’est presque pire pour Bruges. Dès son arrivée à la présidence du club il y a plus d’une décennie, Bart Verhaeghe affirmait la nécessité de quitter le vétuste stade Jan Breydel pour changer de dimension. Depuis, le Club Bruges possède, à Westkapelle, un centre d’entraînement futuriste digne des clubs européens de sa stature, mais vit encore ses matchs dans un stade qui n’était déjà pas le plus clinquant du pays lors de sa remise au goût du jour pour l’Euro 2000.
Partout, la question se pose et nulle part, ou presque, la réponse ne se trouve. L’Union Saint-Gilloise aimerait savoir comment faire, elle qui vit à l’étroit dans son parc Duden au charme désuet, et qui doit s’exporter à chacun de ses rendez-vous européens. L’éternel voyage a presque tourné à la farce quand les Unionistes ont dû attendre jusqu’à la dernière minute pour savoir s’ils seraient bien en mesure d’accueillir l’Ajax Amsterdam en Europa League sur la pelouse presque injouable du stade Roi Baudouin. Car si l’enceinte nationale leur sert de refuge temporaire, l’état du «green» prouve à la fois que la solution est loin d’être idéale et que le pays est incapable de faire briller sur la scène internationale ce qui devrait être son plus bel écrin.
Certes, les dernières années ont vu l’installation de nouveaux sièges, d’une nouvelle piste et de nouveaux vestiaires sur le site du Heysel, mais la comparaison avec les stades nationaux de pays européens d’envergure semblable reste un contraste qui pique autant les yeux que la couleur du gazon quand on passe d’un match de Premier League joué sur un pré bien verdi à un duel de Pro League sur des pelouses trop souvent ternes.
Il existe de rares exceptions, dont La Louvière qui prépare un stade de 8.000 personnes à côté de l’ancien Tivoli. Parce que la RAAL a de l’ambition, mais aussi qu’elle s’est sortie du labyrinthe budgétaire et politique que représente l’édification d’un stade. On dit souvent que le football belge a besoin d’argent, mais dans les méandres des nouveaux stades, l’aide-t-on vraiment à en créer?
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