La chronique de Guillaume Gautier: faut-il vraiment gagner le titre pour réussir sa saison?

De Manchester City à l’Union Saint-Gilloise en passant par le PSG ou Anderlecht, examen de fin d’année d’une saison réussie malgré tout.

Le temps des titres est aussi celui des bulletins. Des bonnes et des mauvaises saisons, souvent évaluées au regard des trophées engrangés. De l’autre côté de la Manche, le bilan de Manchester City est ainsi terni par la défaite contre le voisin rouge de United en finale de la FA Cup. Puisque la campagne de Ligue des Champions s’est arrêtée au stade des quarts, suite à une défaite aux tirs au but contre le Real Madrid, certains consultants en viennent à se demander si la saison des hommes de Pep Guardiola est vraiment réussie. Certes, ils sont champions d’Angleterre pour la quatrième fois consécutive, un exploit qui n’avait jamais été réalisé dans l’histoire du football anglais. Au sortir d’une saison bouclée avec un prestigieux triplé, d’aucuns prétendent cependant que ce n’est pas assez.

Au PSG, Luis Enrique a un trophée de plus que son compatriote. Pour le dernier match de Kylian Mbappé sous le maillot parisien, le club a ajouté la Coupe de France à son titre national. Pourtant, beaucoup ne parlent que de l’élimination sans gloire en demi-finale de la Ligue des Champions face à une inattendue équipe de Dortmund. A la veille du match contre Toulouse qui suivait l’élimination, le coach du PSG s’est d’ailleurs emporté sur un journaliste qui lui parlait d’un «échec» en conférence de presse: «Je suppose que la question a été bien traduite, car le traducteur est un crack. Le mot échec a été prononcé? Je vais essayer d’être poli: combien il y a d’équipes en Ligue des Champions? Je te le demande.» Le journaliste ne répondra pas, Luis Enrique non plus, mais le constat est clair: pour la majorité des observateurs, faire partie des quatre derniers participants d’une compétition à 32 équipes n’est visiblement pas assez.

Sur les pelouses belges, c’est pour Anderlecht et l’Union que se pose la question. Les Mauves ont fini à la troisième place, comme il y a deux ans lors de la dernière saison sous les ordres de Vincent Kompany. Certains jugent l’exercice raté, parce que les investissements conséquents sur le mercato auraient dû emmener les Bruxellois plus haut, et réclament ainsi la tête de Brian Riemer. Le CEO Sports, Jesper Fredberg, confirme son coach et parle, par conséquent, de saison réussie. Il est incontestable que contrairement au scénario de la saison 2021-2022, le script de l’année a longtemps permis aux supporters du Sporting de croire au titre. Le bilan est le même, mais Anderlecht a participé à une lutte qu’il avait suivie à distance deux ans plus tôt.

L’Union, elle, s’y mêle toujours et ne la gagne jamais. Sur la pelouse du parc Duden, on a habilement contourné la déception en dressant un podium après la rencontre pour fêter la Coupe de Belgique, remportée 17 jours auparavant au stade Roi Baudouin. Est-ce que sans ce trophée, la saison aurait été manquée? L’an dernier, Teddy Teuma l’affirmait: «Pour marquer toutes ces années, il faut graver notre nom sur un trophée. Là, on aura marqué l’histoire. Pour le moment, c’est beau ce qu’on fait, mais il n’y a rien.»

Il y a quand même les souvenirs. Les trois luttes consécutives pour le titre. Parce qu’au coup d’envoi d’une saison, rares sont ceux qui peuvent affirmer qu’ils seront champions. Ce qu’on peut promettre, c’est d’être compétitif. Et là, l’Union ne rate jamais sa cible.