Kylian Mbappé : à grandes enjambées vers le trône de roi du foot à Madrid ?
Après un but, il croise les bras et regarde en silence les téléspectateurs derrière leurs écrans. A 23 ans, Kylian Mbappé espère pouvoir continuer à célébrer des centaines de buts de cette manière. Ambitieux et confiant, le Français court après les titres et les records. « Je suis heureux de courir quand Messi marche ».
Le 20 décembre 2008, il a fait une promesse à sa famille. Kylian Mbappé vient de déballer le cadeau de son dixième anniversaire. Avec de grands yeux, il regarde une réplique de l’Estadio Santiago Bernabéu. Vous ne pouviez pas le rendre plus heureux qu’avec une maquette du stade de son club préféré. Ce matin-là, c’était comme s’il tenait entre ses mains un morceau d’une autre planète. Le Real Madrid est quelque chose d’ancré profondément dans le coeur du petit Kylian dont les superstars ont émerveillé ses yeux d’enfant sur le petit écran comme ils ont décoré les murs de sa chambre d’enfant. C’était un rêve si grand que, lorsqu’on est enfant, on peut encore le fantasmer avec naïveté. « Un jour, je vous emmènerai tous à Madrid et nous nous assiérons ici dans le salon VIP », promettait le jeune Mbappé à sa famille.
Au début du mois d’octobre, le quotidien L’Équipe publie une interview de l’attaquant du Paris Saint-Germain. Bien sûr, l’attention se porte surtout sur les passages concernant son transfert de rêve au Real Madrid, qui a été annulé l’été dernier, et à ses relations avec Lionel Messi. À la moitié de l’entretien, le journaliste lui demande s’il aime toujours jouer au football, compte tenu des trophées et des titres individuels qu’il a déjà remportés, de son nouveau statut et du style de vie qui l’accompagne. « Je crois que ça me plaît plus qu’avant « , lui a répondu Mbappé, quelque peu surpris par l’interrogation du journaliste : « Avant, quand j’étais en formation dans les équipes de jeunes, ça ressemblait plus à un travail. À l’AS Monaco, je devais aussi combiner avec l’école et tenir compte de tout ce qui l’accompagne. Maintenant, jouer au football est tout ce que je fais. Le terrain est ma scène principale. Le week-end, personne ne me dérange non plus quand je regarde les autres matches. »
Le journaliste a ensuite demandé combien de matches de football Mbappé regarde. « A peu près tout ce qui a trait à la Ligue 1 », lui a répondu le joueur vedette du PSG. « Je dois analyser mes adversaires. Je connais presque tous les joueurs. Le dimanche, je regarde souvent le multilive pour les matchs de l’après-midi. Je regarde aussi tous les grands matches à l’étranger. Parfois, je ne suis pas très impressionné par un joueur à la télévision alors qu’il s’avère être bien meilleur sur le terrain quand je l’affonte. »
Quelques mois plus tôt, c’était son compatriote, lui aussi champion du monde très jeune et actuel adjoint des Diables rouges Thierry Henry qui recueillait les confidences d’Mbappé pour une exclusivité sur Amazon Prime Video, le service de streaming qui a acquis les droits de diffusion en direct du football français voici un an. La légende d’Arsenal était surprise de constater que l’attaquant parlait aussi bien l’espagnol que l’anglais. Cela surprend aussi Mbappé qui estime plus que naturel le fait d’être capable de parler dans plusieurs langues. « C’est parce que je veux être un grand footballeur, un personnage public et une personnalité importante. Vous ne pouvez pas être une star internationale et ne parler que le français. Ça n’a pas de sens. Je dois être capable de m’adapter à mes interlocuteurs et de savoir m’exprimer face à eux. Si cela s’avère utile plus tard, c’est une bonne chose. »
Son moment
Ce ne sont là que quelques impressions recueillies, mais elles donnent une idée de ses croyances, pensées et expériences. Mbappé est un phénomène qui n’a que 23 ans. Sûr de lui et de ses capacités. Amical et inadapté. Curieux et concentré. Trois fois meilleur buteur de Ligue 1, quatre fois champion national, champion du monde, lauréat du Golden Boy et le premier joueur à recevoir le Trophée Kopa en 2018 qui récompensait le meilleur joueur de moins de 21 ans. Nommé trois fois « Talent de l’année » par le syndicat des joueurs français et deux fois Footballeur de l’année. Depuis son éclosion, il est régulièrement présent dans l’équipe de l’année de la Ligue 1. Il est aussi le plus jeune joueur à avoir marqué plus de 30 buts en Ligue des champions.
À grandes enjambées comme celles qui caractérisent ses courses sur le terrain, il se dirige vers le trône, la plus haute marche du football. Il n’avait que trois ans lorsque son idoleCristiano Ronaldo effectuait ses débuts avec le Sporting Portugal et cinq lorsque Lionel Messi disputait ses premières minutes sous les couleurs du FC Barcelone. Mbappé a regardé tous leurs matchs, les a étudiés, les a encouragés, les a adorés, s’est émerveillé de leurs records et a été inspiré par ce duo. Aujourd’hui, il est convaincu que son heure est venue. Mbappé est prêt à conquérir le monde. Le garçon de dix ans a désormais 13 ans de plus sur sa carte d’identité. Un footballeur de haut niveau n’a jamais peur de dire qu’il veut être le meilleur.
Arsène Wenger s’est souvenu de Pelé la première fois qu’il a vu Mbappé jouer. Il a toujours eu l’oeil pour repérer les talents, mais cette fois-ci, il est resté ébahi et surpris. Wow’ était tout ce qu’il pouvait dire. Dans le passé, dans son costume de manager d’Arsenal, il a essayé à quelques reprises d’attirer le jeune prodige en Angleterre. Il s’est même rendu une fois à Monaco, un club qu’il connaît bien pour y avoir été son entraîneur de 1987 à 1994, pour expliquer, chez les parents d’Mbappé, comment il voyait son avenir à Londres. L’expérimenté technicien français sait que le développement des talents peut être erratique. Il a formé d’innombrables jeunes dont beaucoup n’ont jamais répondu aux attentes.
Fort de ce vécu, Wenger est devenu beaucoup plus sage. Il a compris pourquoi un talent pouvait s’arrêter à l’âge de vingt ans et pourquoi le joueur que personne n’attendait continuait à se développer. La motivation intrinsèque est sans doute le grand secret. Selon Wenger, c’est un aspect que l’on voit rarement chez les jeunes footballeurs. Mbappé dispose de cette qualité selon ses dires. « Il est dans la dernière phase de son chemin vers le sommet absolu du monde », analysait l’ancien entraîneur voici six mois lors d’un entretien dans The Athletic. « Il est meilleur que les autres et a continué à se développer. Mbappé possède toutes les pièces du puzzle: une énorme motivation avec cette volonté de tout sacrifier pour sa carrière avec une certaine intelligence ».
Trop d’allures de star ?
Mbappé aime avoir le contrôle des décisions qu’il prend. Il y a quatre ans, il aurait déjà pu partir au Real Madrid. Le club espagnol venait de trouver un accord avec l’AS Monaco en échange d’une indemnité de transfert de 180 millions d’euros. Lorsque Zinedine Zidane lui a dit, lors d’un entretien individuel, que le jeune attaquant ne pouvait pas automatiquement revendiquer une place de titulaire dans l’équipe, Mbappé a pesé le pour et le contre du transfert et a décidé d’un autre choix. Un peu comme quand il avait conclu l’été dernier qu’après six saisons en Ligue 1, il était temps de découvrir autre chose. « Je pense que je n’ai pas mal réussi à Paris », déclarait-il dans L’Équipe il y a quelques mois, quelques semaines après que le PSG ait rejeté fermement une offre de 180 millions du Real Madrid. « Je pense que venir dans un club à dix-huit ans et accomplir ce que j’ai fait est quelque chose de spécial. Chacun peut avoir sa propre opinion à ce sujet, mais c’est ainsi que je vois les choses. Partir était la suite logique. » Comme on le sait, il n’est pas parti et sera libre de tout contrat l’été qui arrive.
En août et septembre, des articles sont parus en France dans lesquels il était dépeint comme une starlette arrogante. La faute à un Championnat d’Europe raté où les Français se sont inclinés aux tirs au but contre la Suisse en huitième de finale. Mbappé a été désigné responsable de cet échec, notamment parce qu’il avait manqué le dernier tir au but. Après un incident avec Neymar en septembre, où il a traité le Brésilien de « clochard » parce qu’il ne lui avait pas adressé une passe lors du match contre Montpellier, les colonnes des journaux et les sites web se sont remplis et enflammées à son sujet. Des commentaires cyniques sur un joueur clairement frustré qui n’était plus heureux au PSG. Des incidents qui touchent tout le monde, y compris le jeune Mbappé, mais dont il parvient aussi à se détacher assez facilement. Dès que le coup de sifflet retentit, c’est un footballeur. Ensuite, il veut marquer. Il l’a encore prouvé en novembre lors du premier match international suivant le championnat d’Europe au Parc des Princes. Mbappé a marqué à quatre reprises contre le Kazakhstan et a été ovationné par le public.
Une motivation sans limites
Il a rapidement gagné sa place dans les livres d’histoire. Il n’avait que 22 ans et 10 mois lorsqu’il a marqué son 24e but en novembre de l’année dernière. Thierry Henry, meilleur buteur de l’EDF avec 51 réalisations, en avait presque 26 ans lorsqu’il a atteint ce nombre. Le 3 janvier dernier, Mbappé a commencé le match de Coupe de France à Vannes, modeste pensionnaire de quatrième division, avec une grosse motivation. La nouvelle année civile commençait avec un triplé pour le gamin de Bondy.
Le fait que Messi et Neymar soient absents, que d’autres joueurs soient au repos et qu’il y ait un certain nombre de jeunes joueurs sur le terrain ne semble pas le déranger. Mentalement, il est capable de tourner le bouton, de boucher ses oreilles et de performer. Au PSG, il note même ses buts à l’entraînement, racontait un jour Thomas Tuchel. L’entraîneur allemand l’a découvert lorsque le Français a soudainement sorti un maillot portant le numéro 50. Il s’est avéré que Mbappé venait de marquer son cinquantième but à l’entraînement, selon son propre décompte.
Mbappé garde une motivation intacte notamment parce que le football reste une passion. Ensuite, il est stimulé par les records, les séries et les titres. Par d’autres joueurs aussi. Il organise des concours pour se comparer à d’autres talents prometteurs et à d’autres célébrités. Le soir, lorsque l’hymne de la Ligue des champions retentit, il se souvient en même temps qu’Erling Haaland a marqué trois buts la nuit précédente. Au printemps 2019, Mbappé apprend que cles autres grands font aussi comme lui. « Je me suis dit que je pourrais peut-être gagner le Soulier d’or de meilleur buteur des championnats européens », a-t-il déclaré à France Football. « J’ai essayé de tout faire pour y arriver lors des derniers matchs, mais j’avais la concurrence de Messi. Si j’en marquais deux, lui en mettait trois. Si j’arrivais à réussir un triplé, il marquait alors quatre fois. C’était tellement fou que j’ai demandé à Ousmane Dembélé ce qu’il en pensait. « Bien sûr qu’il te regarde », m’a-t-il répondu. « Ah, Messi m’espionne, me suis-je dit. C’est flatteur de voir qu’un tel joueur vous observe. »
L’importance de la famille
Pour mieux comprendre le phénomène Kylian Mbappé, il faut s’intéresser aussi à sa famille. Son père Wilfried, qui était lui-même footballeur amateur, garde un oeil attentif sur son fils lorsqu’il parle aux journalistes. Il s’occupe également de ses affaires. Chaque décision sportive passe par lui. Sa mère Fayza, ancienne star du handball au plus haut niveau, est chargée de ses relations publiques et de son bien-être personnel. Elle détermine à qui il accorde des entretiens, si un sponsor potentiel en vaut la peine et lui met le frein dès qu’elle se rend compte que son fils a besoin de repos ou d’un coup de pouce sur le plan mental.
Le clan Mbappé est proche et très protecteur, il l’a toujours été. Ses parents gardent leur prodige de fils les deux pieds sur terre. Il y a quelques années, son père avait déclaré au Parisien que dans leur club amateur, l’AS Bondy, on ne savait même pas que Kylian était son fils. Alors qu’il était lui-même associé à cette équipe en tant qu’entraîneur depuis des années. « Dès l’âge de trois ans, Kylian insistait chaque jour sur le fait qu’il voulait jouer au football. Je l’ai d’abord repoussé pendant un moment. Quand je l’ai emmené pour la première fois, j’ai vu qu’il était vraiment passionné. Nous avions une règle : ce qui se passe sur le terrain ou dans le vestiaire, reste là. À la maison, j’étais son père et au club, son entraîneur. Le plus drôle, c’est qu’il ne m’a jamais appelé papa. Lorsque, après dix-huit mois, il m’a accidentellement appelé papa une fois, les autres enfants ont été complètement choqués. »
L’éducation stricte et aimante qu’il a reçue est le fil conducteur de sa vie. Comme de nombreux autres internationaux français, Mbappé a grandi dans une banlieue de Paris, à Bondy, dans le département de la Seine-Saint-Denis. Dans son cas, l’histoire du pauvre garçon qui, grâce à son talent, a échappé à l’un des quartiers les plus pauvres et les plus densément peuplés de France ne tient pas la route. Ses parents avaient un certain comfort financier pour lui faire découvrir d’autres sports. Mbappé a d’ailleurs pratiqué le tennis et la natation. Il a également appris à jouer de la flûte à l’école de musique. Sa mère a insisté pour qu’il apprenne un métier à l’école. Elle aurait préféré que son fils étudie quelque chose comme l’économie ou la philosophie.
Mbappé a choisi la direction qui lui coûterait le moins d’énergie et d’efforts en tant que jeune talent du football. Il passe son baccalauréat technologique avec option en gestion en 2016. Il avait le niveau pour suivre des études universitaires, sa mère en était convaincue. Il n’en avait juste pas envie. Cela est devenu clair lorsque, sur l’insistance de sa mère, il a effectué un test de QI qui a prouvé qu’il était très doué, mais aussi très facilement distrait. Il s’est avéré qu’il avait sauté certains problèmes du test après avoir entendu la cloche de l’école et qu’il en avait vu que la classe était vide. Souvent, il ne faisait pas ses devoirs et était si nonchalant que les enseignants ne savaient pas quoi faire de lui. Il peut aussi devenir irritable s’il n’obtient pas ce qu’il veut. Sa mère a essayé de l’épauler du mieux qu’elle pouvait pendant cette période. En soulignant constamment son mauvais comportement, en demandant aux enseignants d’être stricts avec lui et en le plaçant sous la supervision d’un psychologue pendant un an.
Kylian l’incompris
Sur le terrain aussi, il a connu quelques problèmes de compréhension avec ses entraîneurs chez les jeunes à Monaco. Dans l’équipe des moins de 17 ans de Monaco, Mbappé a rencontré un formateur qui avait du mal à gérer son attitude à l’entraînement. Sans explication, le gamin s’est retrouvé sur le banc de touche et pendant les entraînements, on lui a dit d’aller jouer pour le Real Madrid s’il pensait que les règles étaient différentes pour lui. Après une énième réprimande cynique à l’encontre de Mbappé, âgé seulement de quinze ans, on a failli en venir à une bagarre entre la famille et l’entraîneur.
Le jeune Français a vécu une expérience similaire en tant qu’international junior. Le sélectionneur national des moins de 17 ans le trouvait frimeur et ne l’a pas repris dans ses sélections en 2015. Un an plus tard, il a été ignoré par le même entraîneur dans la catégorie des internationaux de moins de 18 ans. Cela a abouti à une situation embarrassante lorsque l’entraîneur de l’équipe nationale des moins de 19 ans, qui cherchait un remplaçant à Ousmane Dembélé pour le championnat d’Europe, a finalement convoqué Mbappé. La France a remporté le tournoi. Mbappé a marqué cinq fois et a été la grande vedette des demi-finales et de la finale.
Numéro 10
Mbappé n’est donc ni timide ni craintif. En tant que talent de haut niveau de seulement 18 ans, il a été repris pour la première fois en équipe nationale française en mars 2017 . Il avait du respect pour les joueurs plus âgés de l’équipe, mais son statut de plus jeune titulaire chez les Bleus depuis 62 ans s’est directement fait ressentir. Un an plus tard, alors qu’il n’était toujours qu’un adolescent à l’approche de la Coupe du monde 2018, il a osé demander le numéro 10 bleu, un chiffre emblématique en France lié à des stars comme Karim Benzema, Zinedine Zidane et Michel Platini.Le sélectionneur national Didier Deschamps a honoré cette demande à la surprise générale quand on connaît son caractère parfois conservateur.
Ce type de confiance en soi peut vite être confondu avec un égo surdimensionné ou de l’arrogance mal placée. Mbappé semble pourtant être très doué pour sentir les relations dans un vestiaire. Après la Coupe du monde, il serait allé voir Neymar pour le rassurer et lui dire qu’il n’allait pas soudainement exiger tous les ballons parce qu’il était devenu une star mondiale pendant l’été. Trois ans plus tard, il semble avoir cédé sa place à Messi également. « C’est plus que logique », expliquait-il récemment dans L’Équipe. « Avec Messi dans l’équipe, vous savez qu’il doit défendre un peu moins pour avoir plus d’énergie pour marquer. Alors je défends un peu plus. Ce n’est pas un problème, la hiérarchie est claire. Je suis heureux de courir quand Messi marche. Pas de problème du tout. C’est Messi, allez ! »
Mbappé est capable d’évoluer à plusieurs postes. Au PSG, il joue parfois sur le côté gauche lorsque Neymar est absent, mais peut aussi occuper l’axe ou le flanc droit. Sa vitesse est son arme principale. Il est orienté vers le but, rate peu d’occasions et s’est amélioré dans dans son jeu de combinaisons ces dernières années. Jouer avec Neymar l’a obligé à se reposer davantage et d’avoir meilleure vision de jeu dans les périmètres restreints. « Il commence aussi à devenir efficace dans le jeu de tête », a déclaré Deschamps en novembre lors de la dernière trêve internationale.
Il voit un joueur qui fait de meilleurs choix sur le terrain et qui ne veut plus sprinter vers le gardien à 180 kilomètres à l’heure. Mbappé lui-même affirme qu’il a dû apprendre à ralentir lors d’un sprint afin de mieux conclure ses actions.
Le jeune homme écoute les conseils et les astuces de ses entraîneurs. Tuchel a vite compris que Mbappé a besoin de peu de mots. Mauricio Pochettino a vite compris qu’il était facile à coacher sur le plan tactique et qu’il assimilait rapidement les instructions qu’on lui donnait. Pour un joueur possdéant ses caractéristiques, c’est d’ailleurs remarquable. Bien que Mbappé ait déclaré dans un entretien accordé à Esquire l’année dernière que ce n’est pas si étrange. Lorsqu’il était enfant, il traînait toujours dans le vestiaire avec son père et son oncle. « J’ai écouté leurs discussions tactiques. J’ai appris à regarder le football sous différents angles. En tant que formateur, vous essayez toujours de vous mettre à la place de quelqu’un d’autre. Je pense que j’ai aussi ce don. Cela peut être une bonne chose dans le football, car en tant que joueur, on ne pense souvent qu’à soi et à sa propre carrière. Je peux, par exemple, voir quand quelque chose dans un match entraîne la frustration d’un coéquipier.«
Mbappé possède depuis toujours une imagination débordante. Pour son troisième anniversaire, il a reçu un camion motorisé. Chaque jour, le véhicule l’emmenait de l’autre côté de la rue. De la fenêtre de sa chambre, il pouvait voir les terrains de l’AS Bondy. Dans son imagination, c’était un peu comme le stade Santiago Bernabéu.
D’ailleurs, il a déjà tenu sa promesse à sa famille. Quand il avait treize ans, Zinedine Zidane lui a fait visiter le complexe d’entraînement. Le même jour, il s’est assis avec sa famille dans la loge d’honneur et a assité au partage 2-2 des Merengue contre l’Espanyol. Le vrai rêve suivra-t-il bientôt ? Ce n’est en tout cas qu’une question de temps avant de voir Mbappé revêtir le célèbre blanc immaculé du club de Madrid.
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