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« Je suis folle des transversales »

Matthias Stockmans Matthias Stockmans is redacteur van Sport/Voetbalmagazine.

Le foot, c’est de la passion. Pour les femmes aussi. À intervalles réguliers, nous donnons la parole à l’une d’entre elles, passionnée par le sport. Cette semaine: Caroline De Clercq (28 ans), mieux connue sous le nom de Madame Sven Kums et ancienne cheerleader du RSC Anderlecht.

« Ma mère a été PR d’Adidas. C’est elle qui fournissait les chaussures aux joueurs d’Anderlecht. Elle était souvent en contact avec Michel Verschueren et considérait vraiment Anderlecht comme son club car elle avait grandi dans son voisinage. Mon grand-père habite à côté du stade Constant Vanden Stock. Certains anciens du club m’ont connue toute petite ou connaissent mes parents.

Entre Molenbeek et Anderlecht

Mon père faisait partie de la direction du RWDM et la plupart de mes souvenirs sont donc liés à ce club. Ma soeur et moi assistions à tous les matches à domicile. Avant, on allait manger un vol-au-vent à la cafeteria de la piscine juste à côté. Ensuite, on jouait dans les business-seats. J’ai donc passé mes jeunes années dans le milieu du football bruxellois, avec le sympathique RWDM et le prestigieux Anderlecht.

Je n’ai jamais joué au football car je n’étais absolument pas douée. Je rêvais de tout autre chose : je voulais devenir cheerleader. Je l’ai été à Anderlecht tout un temps, au moment où Vincent Kompany débutait, quand Franky Vercauteren entraînait le Sporting. Sven y était déjà mais on ne se connaissait pas encore. Je n’avais que 14 ans.

Les footballeurs professionnels grandissent dans un univers très différent des autres. Ils gagnent beaucoup d’argent très jeunes. Quel adolescent s’intéresse aux placements ? C’est un milieu très dur, en plus. Un footballeur est constamment jugé. Et quand il a vraiment besoin de soutien, la presse le confronte encore plus aux faits. Sven est très serein à cet égard. Il contrôle pratiquement toujours ses émotions. Il a joui de beaucoup de crédit durant la période difficile sous les ordres de René Weiler. Des coéquipiers et des anciens ont volé à son secours. Ça m’a agréablement surprise car les places sont chères.

De grandes lunettes Prada, une sacoche Chanel très chère… Les femmes de joueurs vivent dans le luxe en Italie. Et moi, je suis arrivée en sneakers… » Caroline Kums

Je peux vraiment savourer un match, surtout quand les joueurs combinent bien. Pas comme en Italie où on procède par longs ballons et où on multiplie les duels. Par contre, je trouve qu’en championnat de Belgique, on joue parfois trop peu en avant. J’adore les transversales! Comme Kevin De Bruyne a l’art d’en adresser. Sven le faisait à Gand aussi mais c’était moins fréquent à son retour à Anderlecht. Depuis quelques semaines, je constate avec plaisir qu’il a retrouvé la patte pour faire des changements d’aile.

Vanhaezebrouck, le génie tactique

En fait, le football est une part importante de notre vie. On en discute donc à table. Je ne comprends pas tous les termes techniques mais je suis capable d’émettre un avis. Parfois, je pense : allez, joue avec deux avants. J’admire plus particulièrement les gens qui décèlent ce que d’autres ne remarquent pas ou qui osent aller à contre-courant. Sven a ça dans le sang. Hein Vanhaezebrouck aussi. C’est un génie tactique. Comme Lieven Maesschalck dans sa branche. Quand tout le monde prône une opération, il n’hésite pas à dire le contraire. Il a déjà aidé Sven à plusieurs reprises.

Mon meilleur moment footballistique a été le match du titre de Gand contre le Standard. Once in a lifetime, ai-je pensé au coup de sifflet final. C’est la chaleur de l’ambiance qui a fait la beauté de cet instant. Bernd Thijs a dit que ça lui rappelait l’effervescence qui régnait à Genk quand il avait été champion. Les femmes gantoises sont restées de bonnes amies, ce qui est plutôt unique. Je pense que les clubs sous-estiment l’importance de cet aspect. J’ai découvert le revers de la médaille à Udine, en Italie.

Une culture complètement différente, où l’apparence joue un rôle considérable. De grandes lunettes Prada, une sacoche Chanel très chère… Ces femmes de joueurs vivent dans le luxe. Et moi, je suis arrivée en sneakers, la première fois. ( Rires) Je ne m’y suis jamais vraiment sentie à l’aise, même si j’aime beaucoup l’Italie. Y vivre un jour était un de mes rêves et il s’est accompli.

Je suis consultante indépendante en communication et je donne des cours de yoga. Ils sont fréquentés par Sven comme par le responsable du matériel d’Anderlecht. En fait, on devrait obliger les footballeurs à suivre ces cours. Le yoga est une combinaison de force, de souplesse et d’équilibre, avec un accent particulier sur la respiration. On apprend à écouter son corps. Au début, ça rendait Sven fou mais il continue à venir.  »

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