« Je pense avoir montré pendant la Coupe du Monde que l’on pouvait compter sur moi »
Du bling-bling monégasque aux briques rouges des maisons anglaises, du fond de tableau de Ligue 1 aux joies de la Premier League, des critiques aux louanges : l’univers de Youri Tielemans a totalement basculé en quelques mois. Rencontre avec un Diable en pleine bourre.
Youri Tielemans à propos…
…de son adaptation au jeu de Leicester : « En France, c’est un jeu assez physique, assez statique. En Angleterre, ça bouge tout le temps, il y a pas mal d’espaces. Et j’ai la chance d’avoir un attaquant (Jamie Vardy, ndlr) qui plonge dans tous les espaces, dès qu’il y a une ouverture tu peux être sûr qu’il y est. C’est très facile de jouer avec ce type de joueur. Moi je n’ai plus qu’à glisser les bons ballons…On joue avec un système assez offensif avec un milieu défensif et deux milieux offensifs. Et le fait que je joue plus haut, ça me donne davantage de liberté. Dans le dernier quart, je sens que j’ai plus d’espace pour m’exprimer, pour faire la dernière passe ou armer une frappe. »
…de son passage à Monaco : « Ce n’était pas une claque la première saison. J’ai vécu ça comme une bonne expérience pour la suite de ma carrière. Ce qui était le plus difficile pour moi, c’était de moins jouer, de me retrouver sur le banc, même si j’ai toujours fait partie du groupe. J’ai aussi connu ma première vraie blessure, et mentalement ça te travaille. À Monaco, on m’a sorti de mon cocon. C’est pour ça que j’avais envie de quitter Anderlecht parce que je sentais que c’était le moment d’évoluer, de faire le pas. Et cet hiver, j’ai senti que c’était le moment pour moi de sortir de tout ça, de connaître un autre championnat. Mais je pense avoir évolué à Monaco, comme joueur et comme homme. Et il vaut mieux connaître ce coup d’arrêt assez tôt. Dans ma tête, je n’ai pas 21 ans. J’ai envie que les choses se passent bien. Je me mets de la pression, une pression positive, car j’ai certaines ambitions – que je garde pour moi -. Je sais où je veux aller, je veux sortir le maximum de ma carrière. »
…de la Coupe du monde : « Cette victoire contre le Japon, ça a été incroyable. Moi, je m’échauffais le long de la touche, mas je m’échauffais au rythme du match, j’avais presque des crampes à la fin. J’étais avec Marouane, Michy. Quand Marouane est monté, je lui ai dit qu’il allait marquer, c’était pas possible autrement, car les Japonais étaient petits, Marouane faisait deux têtes de plus qu’eux. Et puis, il y a eu cette contre-attaque incroyable. Avant cette action, j’étais prêt à monter, j’avais retiré mon survêtement. Dès ce but libérateur et le coup de sifflet final qui a directement suivi, le coach est venu, il m’a pris dans ses bras et m’a dit : Excuse-moi Youri, désolé si t’es pas rentré. Moi je m’en foutais, on avait gagné. Et puis face au Brésil, j’ai connu le plus beau match de ma carrière. On était dans la légende. »
…de son rôle chez les Diables : « Je pense avoir montré pendant la Coupe du Monde que l’on pouvait compter sur moi, que j’avais ma place dans cette équipe. Et c’est sûr que j’ai l’ambition de devenir titulaire à part entière en équipe nationale mais je ne me dis pas que maintenant c’est mon moment. Depuis la Coupe du monde, j’ai été titulaire à tous les matches. Je pense que ça va venir tout seul. »
Par Thomas Bricmont à Leicester
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