Frankie Vercauteren au sujet de Kevin De Bruyne: « Il me disait : « coach : pourquoi tel exercice ? Est-ce vraiment nécessaire ? »
Frankie Vercauteren fut le deuxième entraîneur chez les professionnels de Kevin De Bruyne. Même à l’époque, alors qu’il n’était qu’un jeune talent du RC Genk, il s’est révélé être un footballeur capricieux n’hésitant pas à dire tout haut ce qu’il pensait.
Kevin De Bruyne est un joueur qui, dès le début de sa carrière, n’a pas hésité à dire tout haut ce qu’il pensait. Et lorsqu’il estime que cela est nécessaire, il rappelle également les autres à l’ordre.
On dit que la première fois que c’est arrivé, c’est Franky Vercauteren qui a payé les pots cassés. Seulement âgé de 18 ans en décembre 2009 au moment de voir débarquer celui qui était encore intérimaire à la tête de l’équipe nationale quelques semaines plus tôt, Kevin De Bruyne, du haut de ses deux titularisations en carrière sous Hein Vanhaezebrouck, profite de l’arrivée d’un nouveau chef en ville pour marquer son territoire.
« Il s’est souvent fâché contre Vercauteren », acquiesce son ancien coéquipier de l’époque Jelle Vossen.« Il avait 18 ans, c’était encore un gamin, mais il n’avait aucun mal à s’en prendre à lui devant tout le monde. » Une assurance qui étonne plus qu’elle dérange, à en croire un autre grand bénéficiaire de l’arrivée progressive de KDB dans le onze type des Limbourgeois. « Au début, forcément, on était un peu surpris », se marre encore Marvin Ogunjimi, associé de Vossen à la pointe de l’attaque du Racing, puis des Diables. « On se demandait pour qui il se prenait pour s’en prendre comme ça au coach. Et puis, tu te rends compte qu’il est comme ça avec tout le monde et qu’il te fait gagner des matches. Qu’il te fait marquer des buts aussi. Et tu revois vite ton jugement (rires). «
Si rapidement que les deux hommes sont bientôt inséparables. En compagnie de Marvin Ogunjimi et du défenseur Brésilien João Carlos, Kevin De Bruyne devient à l’époque un habitué du Café Latino de Hasselt. « Il était comme nous », valide encore l’éphémère buteur diabolique. « Kevin, c’est un africain dans un corps de blanc. Quelqu’un d’assez nonchalant, de très calme. Ce n’était pas un stressé. Quelque part, je crois même qu’il s’en foutait de ce qui pouvait se passer autour de lui. Ce qui l’importait, c’était de faire son truc. »
Visiblement plus détendu quand il s’affale au bar que quand il chausse les crampons pour l’entrainement, De Bruyne reste un ovni dans l’effectif bientôt champion de Belgique de Vercauteren, en mai 2011. Et celui qui en parle le mieux est probablement le principal intéressé. « Kevin avait des émotions et des frustrations qu’il n’était pas encore capable de contrôler », rejoue aujourd’hui Frankie depuis sa résidence moscovite. Comprendre que le gamin était capable de s’arrêter en plein milieu d’un exercice pour demander ouvertement et devant tout le monde à son coach quel était le but de celui-ci. « Il était comme ça pour tout », valide encore l’homme aux trois titres de Champion de Belgique comme entraineur. « Il disait : « coach : pourquoi tel exercice, pourquoi tel assouplissement ? Est-ce vraiment nécessaire ? Moi, je n’en ressens pas le besoin en tout cas. » Pour le faire changer d’idée, il fallait des preuves de son bienfait. Alors seulement, il pouvait changer sa vision. »
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