Federico Valverde : comment le petit oiseau est devenu faucon 
Il a fallu du temps à l’un des plus grands talents uruguayens pour percer, mais Federico Valverde montre enfin cette saison qu’il est l’un des meilleurs milieux de terrain du monde. « Et il n’est pas encore à son plafond. »
Avant, certains disaient parfois qu’un terrain de football était trop petit pour Federico Valverde, c’est dire l’espace qu’il couvrait. « Mon travail consiste à courir jusqu’à ce que je tombe », déclarait-il il y a deux ans. Une déclaration qui minimisait son potentiel. Car l’Uruguayen de 24 ans a bien plus à offrir qu’une capacité pulmonaire impressionnante.
« Quand il a fait ses débuts au Real Madrid, je lui ai demandé pourquoi il ne tirait pas plus souvent au but et n’entrait pas plus dans les seize mètres, pourquoi il ne faisait pas ce que nous avions vu de lui ici. Il avait vraiment une frappe fantastique », s’est récemment souvenu Alejandro Garay, son entraîneur chez les U15 uruguayens, au journal espagnol El País.
Tenter plus souvent sa chance, c’est ce que Zinédine Zidane lui demandait déjà et ce sur quoi Carlo Ancelotti insiste depuis un moment. L’entraîneur italien a placé la barre très haut pour Valverde en début de saison : au moins dix buts. Un objectif déjà presque atteint : il en est à huit réalisations. Auxquelles il faut ajouter ses quatre passes décisives, Valverde est le joueur le plus décisif du Real cette saison après Vinícius júnior (dix buts et cinq assists), à égalité avec Rodrygo (sept goals et cinq passes décisives).
Top 3 mondial
Pourquoi n’est-ce pas arrivé plus tôt ? C’est surtout une question de confiance, Valverde l’a admis lui-même. L’Uruguayen est connu pour être un gars très timide qui n’aime pas se mettre en avant. Depuis son arrivée au Real Madrid en 2016, il n’a pas changé. Lorsque Toni Kroos a tweeté après le Clasico du mois dernier (victoire 3-1 du Real, grâce notamment à un but de Valverde) que Valverde était « top 3 mondial » à ce moment-là, l’Uruguayen a répondu : « J’ai le meilleur professeur ».
Valverde a commencé sa carrière au C.A. Peñarol, un club de première division de Montevideo, la capitale uruguayenne. Là, son talent a immédiatement sauté aux yeux, mais on s’est aussi aperçu qu’il était très maigre. D’où son surnom « pajarito » (petit oiseau) : en tant que poids plume, il semblait voler sur le terrain. En 2015, avec les U17 de l’Uruguay, il a terminé cinquième de la Copa América de cette catégorie d’âge. Avec sept buts en neuf matchs, il est entré dans le radar de plusieurs grands clubs européens. Et c’est finalement le Real Madrid qui a décroché la timbale en le transférant de Peñarol pour cinq millions d’euros en juillet 2016. Un an plus tard, ‘il a emmené l’Uruguay à la quatrième place de la Coupe du monde U20, où le Ballon d’argent lui a été décerné, le Ballon d’Or revenant à Dominic Solanke, champion du monde avec l’Angleterre.
Sainte Trinité
Durant la saison 2017/18, le Real a prêté son prodige de la course au Deportivo La Corogne, avant de lui offrir progressivement du temps de jeu lors des saisons suivantes. Aujourd’hui, Valverde n’est plus appelé « pajarito », mais « halcón » (faucon). Pourra-t-il également trouver le chemin des filets à la Coupe du monde avec la Celeste ? La ligne d’attaque, composée de Luis Suárez, Edinson Cavani et Darwin Núñez, est bien sûr la principale source de goals. Mais le danger pourrait aussi venir de la deuxième ligne. Les statistiques de Valverde – quatre buts en 44 matches – pourraient être meilleures. « Il n’a pas encore atteint son plafond », est convaincu Garay. L’Uruguay et le Real peuvent se frotter les mains…
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