Faes meilleur passeur, 3 buts pour nos “buteurs”, pas d’assist pour KDB: les tristes chiffres des Diables en 2024
Les quatorze matchs des Diables en 2024 n’ont accouché que de quinze buts. Un problème offensif qu’on scrute à travers les chiffres plus détaillés d’une année noire.
La défaite contre Israël dans le brouillard hongrois a mis un terme à l’année 2024 des Diables, incontestablement la plus difficile depuis une bonne décennie. En dix matchs officiels, les Belges n’ont gagné que deux fois (contre la Roumanie et Israël) et connu six fois la défaite.
C’est surtout face au but adverse que le bât a blessé, contraste étonnant avec la première année passée sous les ordres de Domenico Tedesco. En 2023, ses Diables avaient ainsi marqué 26 buts en dix sorties (2,6 buts par match, contre 1,07 en 2024) dont quinze pour le seul Lukaku. «Big Rom» a donc marqué autant de buts pour les Diables en neuf apparitions en 2023 que l’ensemble de ses compatriotes, lui compris, sur les quatorze matchs de 2024.
La chute libre du meilleur buteur de l’histoire du pays lors des mois écoulés résume une bonne partie des problèmes offensifs traversés par une équipe qui peine à renouveler son danger dans la surface adverse. Lors de la récente Ligue des Nations, la Belgique a ainsi joué 193 ballons dans le rectangle de ses opposants (32,2 par match), bien plus que les 122 (20,3 par match) joués par la France, l’Italie ou Israël dans sa zone de vérité. Les Diables n’ont pourtant trouvé le chemin des filets qu’à trois reprises lors de leurs cinq dernières sorties. La campagne de Ligue des Nations est ainsi conclue avec 9,16 expected goals, mais seulement six buts inscrits.
Auteur de deux buts seulement, marqués contre le Luxembourg en match amical peu avant l’Euro, Romelu Lukaku ne pointe même pas sur le podium du classement des buteurs de la Belgique en 2024. Il devance pourtant Loïs Openda, souvent sa doublure et parfois son associé, censé représenter l’avenir offensif du pays mais seulement pointé à un but, inscrit contre la France en octobre. Sur le podium national des buteurs de l’année, on trouve donc des milieux de terrain. Youri Tielemans et Kevin De Bruyne ont inscrit quatre buts chacun, devançant Leandro Trossard. «KDB» a signé trois de ses réalisations en match officiel, presque une anomalie pour le «meilleur passeur décisif du monde» qui ne place pas une seule fois son nom dans le classement belge des donneurs d’assists de 2024.
Le signe, une fois de plus, d’une Belgique qui cherche sa route, ne parvenant pas à faire marquer son buteur historique ni à placer son passeur de génie au rang des distributeurs de caviars. Là, ce sont Jérémy Doku, Romelu Lukaku et même l’étonnant Wout Faes qui se signalent, avec deux passes décisives chacun. Parfois brillante sur phase arrêtée, notamment pour revenir au score contre l’Italie lors du match de Ligue des Nations à Rome, la Belgique peine ainsi à se mettre en évidence «de plein jeu».
Privé de fil conducteur collectif pendant l’Euro, puis de joueurs importants au fil de la Ligue des Nations, Domenico Tedesco ne peut que constater l’ampleur du désert offensif de ses couleurs: six des dix matchs officiels de l’année se sont conclus sans trouver le chemin des filets. Certes, cette Belgique a des talents offensifs spectaculaires, capables d’actions individuelles qui font chavirer les réseaux sociaux. Ses 48 dribbles réussis en six sorties depuis la fin de l’été sont, par exemple, presque le triple des chiffres de l’Italie (19 dribbles réussis en Ligue des Nations). Le Diable dribble partout, mais ça ne le mène nulle part.
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