Euro de football féminin 2022: que peut-on attendre des tenantes du titre néerlandaises ?
Les Pays-Bas avaient remporté à domicile la dernière édition de l’Euro, en 2017. Cette fois, les Oranje ne semblent pas favorites pour rester sur le toît de l’Europe. Trop de choses ont changé en cinq ans : voici les quatre plus grosses différences que l’on peut constater.
1. En 2017, les pièces du puzzle s’étaient toutes imbriquées à la perfection
Dans leur pays, poussées par des supporters fanatiques, avec la meilleure joueuse du monde dans leurs rangs et un esprit d’équipe impressionnant , tout était réuni pour que les lionnes oranges décrochent le Graal en 2017. Leurs rencontres se sont disputées à guichets fermés et le football féminin a connu un véritable engouement aux Pays-Bas, avec de véritables processions à la gloire des joueuses oranje tant dans les rues que sur les grands-places.
Avec Lieke Martens, la sélection néerlandaise pouvait s’appuyer sur la grande star du football féminin de l’époque. L’élégante numéro 11 avait d’ailleurs troqué son maillot du club suédois de Rosengård contre celui du FC Barcelone cet été-là. En plus d’elle, Jackie Groenen, jusqu’alors inconnue, était devenue l’une des révélations du tournoi dans son rôle de Frenkie de Jong du football féminin.
Lorsqu’en quart de finale, Vivianne Miedema a aussi commencé à marquer des buts dans des matches couperets, plus rien ne pouvait arrêter des Pays-Bas, qui ont également bénéficié de la fameuse « chance » du champion lors de certaines rencontres.
2. La guide Sarina Wiegman est partie pour l’équipe nationale anglaise
En 2021, l’entraîneuse à succès des Bataves a quitté les Lionnes oranges pour d’autres Lionnes évoluant de l’autre côté de la Manche. Après avoir remporté le titre européen, décroché une place en finale de la Coupe du monde en France en 2019 et un quart de finale aux Jeux olympiques en 2021, la native de La Haye avait fait le tour de la question et était prête à relever un nouveau défi. Elle a immédiatement marqué les esprits en Angleterre en ne reprenant pas la capitaine Steph Houghton dans sa sélection définitive pour le tournoi. Elle affirmé que cet Euro arrivait tout simplement trop tôt pour une joueuse de 34 ans qui revenait d’une grave blessure au tendon d’Achille. Lors du dernier match amical avant l’Euro, son équipe a balayé son ancienne sélection sur un cinglant 5-1. Wiegman est rapidement devenue très populaire dans la Perfide Albion et son équipe sera la grande favorite (avec la France) pour la victoire finale.
3. Le nouveau sélectionneur national cherche un équilibre entre romantisme et résultat
Lors de ce match contre l’Angleterre, il est également apparu que le nouveau sélectionneur national des Néerlandaises, Mark Parsons, est un véritable passionné de football. Il est même plutôt un idéaliste dans ce domaine.
L’Anglais a mis en place une tactique que ses joueuses n’avaient pas encore bien assimilé et les espaces sur le terrain sont devenus si grands que l’Angleterre a déferlé ensuite par vagues sur la maison oranje. Il y a vraiment du pain sur la planche pour le staff s’il espère que son équipe puisse de nouveau aller très loin dans la compétition.
4. Un football féminin plus compétitif avec plus de rivales sérieuses
Le football féminin est en plein essor ces dernières années. On y investit de plus en plus d’argent et cela permet au niveau global d’augmenter. De nombreuses compétitions de clubs sont en plein essor à travers le monde et l’écart entre les meilleures nations n’est plus aussi important qu’il y a encore quelques années. L’Angleterre, la Suède (qui a remporté l’argent aux Jeux olympiques l’année dernière derrière le Canada), la France et l’Espagne sont les nations favorites pour soulever la Coupe à Wembley.
Ces dernières proposent sans aucun doute le jeu le plus attrayant, mais elles seront surtout privées de deux joueuses d’une importance capitale: Jennifer Hermoso et la Ballon d’or Alexia Putellas qui ont dû renoncer à cause de blessures. L’Angleterre a progresser à vitesse grand V depuis l’arrivée de Wiegman sur son banc et bénéficiera à la fois du soutien mais de la pression de ses supporters. Il faudra donc voir comment le tournoi va se dérouler pour commencer à y voir plus clair.
Tenantes du titres, les Néerlandaises peuvent-elles encore teinter d’orange le trophée de championnes d’Europe ? Elles n’apparaissent plus que comme des outsiders si l’on se fie à leurs dernières sorties. Mais c’était aussi un peu le cas voici cinq ans, donc il ne faut certainement pas les enterrer. Dans un tournoi, on ne joue que des finales après la phase de groupes. Chaque match est un duel en soi. Alors reste la glorieuse incertitude du sport.
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