Encore deux mois avant le coup d’envoi de la Coupe du monde: où en sont nos adversaires lors de la phase de groupe ?
A deux mois du coup d’envoi de la Coupe du monde, les équipes nationales se sont rencontrées une dernière fois avant de se rendre au Qatar en novembre prochain. Comment le Canada, le Maroc et la Croatie se sont-ils débrouillés pendant ces deux semaines de matches internationaux ? Où en est leur préparation pour les matches contre les Diables rouges ? Petit tour d’horizon.
Canada : des doutes après l’euphorie
Forme sur les cinq derniers matchs (2 victoires et 3 défaites) : D – V – D – V – D
Pour la première fois depuis 1986, le Canada va participer à la Coupe du monde. Nike a subtilement fait comprendre qu’il s’agissait d’une grande surprise. En effet, Jonathan David et ses coéquipiers ont été les seuls des 32 nations participantes à ne pas recevoir de nouveau maillot pour l’évènement de la part de leur équipementier. Le processus de création et développement doit apparemment être mis en place 18 mois à l’avance, et à l’époque, le Canada n’occupait seulement que le 78e rang au classement FIFA et devait commencer le premier tour de qualification de la zone CONCACAF – les meilleurs pays n’entrent en lice que plus tard. La marque à la virgule ne voyait donc pas le pays se qualifier pour la Coupe du monde et lui a donné des maillots standard de couleur rouge pour les rencontres à domicile, blanche pour celles à l’extérieur et noire (le troisième maillot).
Pourtant, les Canadiens sont parvenus à décrocher leur billet qualificatif pour le Qatar et sont devenus l’une des équipes les plus médiatisées de ce début d’année. Cependant, cette euphorie est vite retombée pendant la période internationale de juin. Les joueurs ont alors protesté auprès de la ligue car ils souhaitaient une prime plus élevée pour la Coupe du monde. Cet argent devait être utilisé pour moderniser les infrastructures de football du pays. L’accord initial prévoyait que les joueurs recevraient 10 % de la somme, mais ces derniers ont exigé 40 % pour les hommes et le même montant pour les femmes, laissant la fédération avec seulement 20 %. Finalement, la recontre amicale contre le Panama a été annulée. C’était le moment de promouvoir le football dans un pays où le hockey sur glace est roi et maintenant la fédération et les joueurs sont en désaccord. « Quelle honte », a déclaré le journaliste canadien Thomas Nef à Het Laatste Nieuws.
La tempête s’est finalement calmée pour la série des deux matches qui se déroulaient en septembre. Les Canucks en sont sortis avec des sentiments mitigés. Ils ont quand même gagné facilement 0-2 contre un faible Qatar, mais ont ensuite reçu une leçon d’efficacité contre l’Uruguay. Le Canada a dominé la recontre et s’est procuré la majorité des occasions, mais grâce à sa classe individuelle et son efficacité la Céleste a trouvé la faille à deux reprises en autant de possibilité. Le prochain grand test aura donc lieu lors de la Coupe du monde, dans les maillots qui leur auront permis de se qualifier pour l’événement.
Maroc : le café sous la houlette du nouvel entraîneur
Forme sur les 5 derniers matchs (3 victoires, 1 défaite et 1 partage) : N-V-V-V-D
Changer de sélectionneur national à trois mois du coup d’envoi de la Coupe du monde n’est pas la meilleure idée du monde, mais le Maroc l’a fait. La Fédération en avait assez du sélectionneur national Vahid Halilhodzic, qui était en charge des Lions de l’Atlas depuis 2019 avec un certain succès. Mais comme c’est déjà arrivé dans d’autres sélections par le passé, le Bosnien tapait un peu trop sur les nerfs du président de la Fédération Fouzi Lekjaa et de certains joueurs. Ainsi, Hakim Ziyech et Noussair Mazraoui, deux des stars de l’équipe, ont été exclus de la sélection pour avoir prétendument simulé des blessures et fait preuve d’un « mauvais comportement » pendant les séances d’entraînement. Le président de la Fédé n’a pas aimé ces problèmes et après plusieurs tentatives frénétiques de réconciliation entre les deux parties, il a choisi de se séparer du technicien de 70 ans.
Walid Regragui, qui entraînait le Wydad Casablanca, l’un des deux grands clubs du Maroc, s’est alors vu confier la tâche très difficile de préparer le Maroc pour la Coupe du monde en quelques mois. Mais surtout un seul rassemblement pour transmettre ses idées et ses principes à son groupe de joueurs. Il a promis de grands changements, notamment le retour de Ziyech après 15 mois d’absence. Halilhodzic avait auparavant fait appel à Mazraoui.
C’est sous la direction de l’ailier de Chelsea que le Maroc a facilement pris la mesure du Chili (2-0) lors de la première de ses deux joutes amicales de septembre. L’histoire fut toute autre lors du match suivant contre le Paraguay, qui s’est terminé sur un score nul et vierge. Dans ce duel, ce sont pourtant les Sudaméricains qui auraient mérité de l’emporter. « Nous avons manqué de vitesse, de résistance, nous avons manqué des occasions et nous n’avons pas été assez précis dans notre construction. Sans la bonne performance du gardien Yassine Bounou, nous aurions pu nous incliner », rapportait l’autre jour le magazine Actu-Maroc. Il semble donc que le plus chantier qui attendra Regragui se trouvera en défense, mais parviendra-t-il à résoudre tous les problèmes en si peu de temps ?
Croatie : une confiance renforcée en Ligue des Nations
Forme sur les cinq derniers matches (4 victoires et 1 partage) : V-V-V-V-N
L’âge d’or de la Croatie semblait terminé après la médaille d’argent inattendue lors de la Coupe du monde en Russie. Dans la Ligue des Nations qui a suivi, la sélection au damier s’était même pris un set de tennis contre l’Espagne (6-0) et devait être reléguée dans le groupe B en tant que dernière du groupe, comme l’Angleterre cette année. Cependant, l’UEFA a sauvé la Croatie (et les autres derniers) en élargissant le Groupe A à quatre équipes par poule. Mais ce changement n’a pas permis aux Vatreni de faire mieux lors de l’édition suivante. Ils ont terminé à l’avant-dernière place avec seulement 3 points, à égalité avec la Suède. La Croatie a sauvé sa peau grâce à une meilleure différence de buts (-7 contre -8). Une fois de plus, c’est passé tout près. Lors du dernier Euro, l’année dernière, elle n’a pas été plus loin que les 1/8e de finale, où elle a été éliminée par l’Espagne au terme d’un duel spectaculaire (3-5).
Au début du mois de juin de cette année, la sélection au damier semblait au plus mal. Pour cette troisième édition de la Nations League, elle a subi un lourd revers (0-3) à domicile contre l’Autriche pour son entrée dans le tournoi. Le public croate présent au stade Maksimir a sifflé massivement ses joueurs et son entraîneur. Ce qui semblait alors impossible s’est alors produit. L’équipe de Zlatko Dalic a redressé la barre et n’a plus perdu une fois dans les cinq rencontres suivantes. Les Croates ont d’abord partagé l’enjeu contre les champions du monde français avant de s’offrir quatre victoires à la suite, dont deux contre le Danemark. Résultat : la Croatie s’est qualifiée pour le Final Four pour la première fois. Celui-ci se déroulera en juin prochain aux Pays-Bas. « Il y a quelques mois, personne n’aurait parié sur ce scénario », a écrit le journal croate INDEX HR. C’était donc une grande surprise pour tout le monde.
Le cœur de l’équipe est toujours formé par un milieu de terrain solide. On y retrouve les rocs Mateo Kovacic et Marcelo Brozovic qui épaule le génial meneur de jeu Luka Modric. Le joueur du Real Madrid, aujourd’hui âgé de 37 ans, compte déjà 154 sélections à son compteur et veut poursuivre sa carrière internationale (au moins) jusqu’à l’Euro 2024, en Allemagne. La sélection croate avait un besoin urgent de sang neuf et ces derniers mois, des jeunes comme Josko Gvardiol (20 ans), le milieu de terrain Lovro Majer (24 ans), le défenseur Dalic Martin Erlic (24 ans) et le meneur de jeu Luka Susic (24 ans) ont été régulièrement intégrés à l’équipe. Pourront-ils porter la Croatie à un niveau encore plus élevé lors de la prochaine Coupe du monde ?
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