
Edward Still: « Si on regarde les chiffres, plus on joue sur les transitions et plus on augmente la probabilité de marquer des buts »
Le benjamin des bancs belges Edward Still débarque sur les terres de Marc Brys, doyen de la saison à venir. Quand un jeune trentenaire rend visite à son collègue sexagénaire, la rencontre peut souvent prendre des airs de grand écart.
Les play-offs à quatre ont compliqué la tâche de vos clubs?
STILL: « C’est mathématique: quatre sur 18, c’est beaucoup plus petit que six sur seize. Mais l’Union a prouvé que ce n’était pas impossible. Statistiquement, il y a toujours une équipe du top qui performe en-dessous des attentes et une équipe du subtop qui vient déranger les équipes du top. »
BRYS: « C’est quand même beaucoup plus difficile maintenant. À six, il y avait toujours quelqu’un. »
STILL: « Même parfois deux équipes! »
BRYS: « C’est un peu devenu la chasse gardée des grandes équipes, et c’est dommage parce qu’on a vu l’impact qu’une histoire comme celle de l’Union pouvait avoir sur le grand public. »
L’histoire de l’Union, c’est une source d’inspiration? Vous en tirez des enseignements?
BRYS: « C’est incroyable, mais ce n’est pas non plus une petite équipe. Il y a plusieurs joueurs qui coûtaient quand même pas mal d’argent. Mais ça reste fantastique, de la part des joueurs et surtout de Mazzù. Dans le football, on a besoin de ça. »
STILL: « Inspirer, c’est en tout cas un grand mot, mais c’est un beau cas d’école de plusieurs éléments: une grande stabilité entre l’équipe de D2 et celle qui est montée, un peu comme l’avait fait le Beerschot un an plus tôt ; des profils-clés qui ont été très performants, aussi, parce qu’on cherche tous un attaquant qui marque, et eux en avaient deux ; et puis, c’est aussi un exemple intéressant du style de jeu déployé. Si on regarde les chiffres, plus on joue sur les transitions et plus on augmente la probabilité de marquer des buts. Les outsiders qui performent en haut de classement le font souvent sur ce modèle, comme Leicester l’avait fait en Angleterre il y a quelques années. »
C’est difficile de créer cette efficacité dans la transition?
BRYS: « C’est entraînable, en tout cas. D’un autre côté, cette façon de jouer n’est pas toujours très agréable à regarder, donc il y a pas mal de négativisme autour de ce plan de jeu. Pourtant, chaque système a le droit d’exister. Notre travail, c’est de trouver une manière de jouer qui nous rend le plus efficace possible. Et quand on regarde l’historique des dernières années en Belgique, les invités-surprise des play-offs sont souvent des équipes de transition. »
STILL: « Il y a toujours une connotation négative aux équipes performantes qui jouent en transition. Toujours. Pourtant, les chiffres montrent qu’une occasion après moins de trois passes est généralement plus qualitative qu’une occasion qui arrive après plus de cinq passes. C’est aussi une question qu’on doit se poser comme entraîneur: pourquoi est-ce qu’on se casse la tête à vouloir un jeu de possession quand on sait que la qualité d’occasion qu’on aura au bout sera généralement moins bonne? Le seul but de notre approche, ça doit être de se permettre de gagner le plus de matches possible. »
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