Diables rouges: les 4 chantiers diaboliques de Roberto Martínez avant le coup d’envoi de la Coupe du monde
Il reste trois rencontres à disputer avant le début de la Coupe du monde au Qatar. Quels sont les problèmes pour lesquels le sélectionneur national doit encore trouver une solution ?
Le Pays de Galles (jeudi), les Pays-Bas (dimanche) et l’Egypte (le 18 novembre) seront les trois derniers adversaires des Diables rouges avant le coup d’envoi de leur Coupe du monde, le mercredi 23 novembre contre le Canada. Quels sont les dossiers brûlants sur lesquels Roberto Martínez doit-il encore trancher d’ici là ?
1. Une doublure (ou plus) pour Romelu Lukaku
Que notre meilleur buteur de tous les temps doive faire l’impasse sur un match de la Coupe du monde n’est pas inconcevable. Lors du dernier rassemblement de la Belgique pour la Ligue des Nations en juin dernier, Big Rom’ avait déjà dû déclarer forfait lors du premier match contre les Pays-Bas. Il sera aussi absent pour les deux prochaines rencontres de notre équipe nationale.
L’éternel second dans la hiérarchie de Roberto Martínez est Michy Batshuayi, qui soufflera bientôt 29 bougies. Tout le monde connait ses qualités de buteur indéniable, mais Batsman est aussi parfois réputé pour être « l’homme invisible ». Chelsea l’a cédé lors des dernières heures du mercato à Fenerbahçe. Il a fallu du temps pour que ce dossier se décante et il y avait déjà eu un premier échec à la fin du mois d’août avec son transfert non-abouti à Nottingham Forest. Batshuayi souffre surtout d’un manque de rythme et il n’a encore joué que 91 minutes pour ses nouvelles couleurs stambouliotes. De plus, il doit faire face à la concurrence d’un joueur connu pour sa vitesse: l’international équatorien Enner Valencia (ex-West Ham).
Ne serait-il dès lors pas plus malin d’accorder sa chance à Loïs Openda, 22 ans ? Titulaire incontestable au RC Lens, il a déjà inscrit quatre buts en huit rencontres dans un championnat plus prestigieux que la Süper Lig turque. Openda a déjà goûté aux joies de la compétition avec les Diables, mais il n’a jamais encore figuré dans le onze de départ. Est-ce le bon moment ?
2. Un rythme de jeu à retrouver
Si plusieurs Diables Rouges manquent de rythme (Batshuayi, Dendoncker…), c’est principalement le cas pour Eden Hazard. La Belgique compte toujours sur lui pour faire la différence contre n’importe quel adversaire coriace en 1/8e ou en quart de finale. Mais est-il encore capable de le faire ? mais peut-il encore le faire ?
Pendant un moment, il y a eu des espoirs (justifiés) de le voir finalement faire son trou au Real Madrid cette saison. Depuis lors, malgré un soubresaut lors du match de C1 au Celtic Glasgow, il est de nouveau la cinquième roue de la charette au Santiago Bernabeu. Y-a-t-il encore une place pour lui à Madrid ? Car, on ne voit qu’une épidémie ou une avalanche de blessures au sein du compartiement offensif merengue pour qu’Hazard bénéficie de temps de jeu dans les prochaines semaines. Ce qui est problématique pour un garçon qui a besoin d’enchaîner les matches en vue d’atteindre son rythme de croisière lors du prochain Mondial.
Bien sûr, la classe reste présente dans ses pieds et au vu de son parcours exemplaire chez les Diables rouges, Roberto Martínez lui accordera tout le crédit nécessaire. Pour l’instant, le capitaine n’a pas non plus de véritable rival à son poste. Jeremy Doku enchaîne plus les blessures que les dribbles depuis son excellente performance en quart de finale de l’Euro contre l’Italie. Un Doku en forme, avec du rythme et sa dynamite habituelle dans les jambes, a toujours sa place chez les Diables Rouges. En attendant, c’est au sein des espoirs, qu’il tentera de se remettre en évidence aux yeux du sélectionneur dans les prochains jours.
3. Une défense en perte de vitesse
En juin dernier, lors de la Ligue des Nations, Roberto Martínez a testé Leander Dendoncker sur le côté droit de la défense à trois. L’Espagnol a trouvé l’expérience convaincante en voyant le nouveau joueur d’Aston Villa compenser le manque de vitesse des expérimentés mais vieillissants Toby Alderweireld et Jan Vertonghen. Le sélectionneur national ne doit-il pas pour autant essayer quelque chose de différent.
Faire reculer l’éternelle sentinelle Axel Witsel d’un cran ne serait pas une solution à ce problème de l’arrière-garde. Au cours du derby madrilène, il est apparu douloureusement évident que Witsel ne pouvait rien faire s’il avait en face de lui des TGV’s comme Vinícius et Rodrygo. Ce n’est que si la ligne défensive reste basse que Witsel pourrait s’avérer une option intéressante en défense centrale, mais c’est rarement le cas avec les Diables Rouges. Et dans ce cas, il faudrait qu’il soit flanqué d’un ou deux défenseurs rapides. Cependant, contre les cadors, les Belges ont souvent joué moins haut sur l’échiquier. Peut-être que dans ce type de scénario, la piste de Witsel pourrait faire sens.
S’il y en a un qui a de la vitesse dans ses cannes, c’est Jason Denayer. Mais celui-ci n’a toujours pas de club et si Martínez l’a quand même convoqué pour se rassemblement, il a déjà annoncé qu’il ne jouerait pas. C’est pourquoi un Zeno Debast figure aussi dans le noyau. Le pur produit du centre de formation d’Anderlecht, âgé de seulement 18 ans, réalise un début d’exercice assez impressionnant. Mais que vaut-il vraiment au niveau international ? Le saurons-nous bientôt ? Ou est-ce que Martínez va finalement se tourner vers un Wout Faes, fraîchement transféré à Leicester City et/ou un Brandon Mechele, fort de son expérience et de son très bon début de saison au FC Bruges (notamment sur la scène europénne dans la plus prestigieuse des compétitions de club).
4. De la grinta au milieu du terrain
C’était l’une des conclusions que nous avions tiré après le championnat d’Europe en 2021 : nous n’avons pas de Marco Verratti dans notre milieu de terrain. Il nous manque d’un lapin Duracell qui s’immisce entre les lignes, qui est capable d’enchaîner les pressings et les contre-pressings avec le couteau entre les dents. L’effectif diabolique s’appuie sur trop de footballeurs de salon. D’excellents manieurs de ballon, mais qui manquent de grinta.
Avec le jeune Romeo Lavia (18 ans), la Belgique dispose d’un très grand talent en devenir, mais Amadou Onana (21 ans) réalise aussi d’excellents débuts à Everton pour sa découverte de l’exigeante Premier League. En juin dernier, ce dernier avait brièvement repris le rôle de Witsel contre les Pays-Bas. Lavia, est actuellement blessé et pourrait ne pas être rétabli pour le Mondial. Il risque aussi de n’avoir qu’une occasion de se montrer d’ici là, le 18 novembre. Onana peut apporter un électrochoc au coeur du jeu belge, mais aura-t-il l’occasion de le faire au cours des deux prochains duels ?
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