Thorgan Hazard est l'un des hommes forts de cet Anderlecht nourri aux talents © Gettyimages

Des stars à défaut de jeu: le retour de l’autre Anderlecht

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

De retour pour jouer les premiers rôles, Anderlecht a retrouvé la version de son ADN dont on parle le moins: celle qui accumule les talents.

Si Anderlecht aime se raconter avec un jeu dominant et léché, celui qu’avait ramené au Lotto Park le passage de Vincent Kompany, l’histoire récente des Mauves est plutôt faite de titres gagnés avec des talents individuels majeurs plutôt qu’une symphonie collective accomplie. Plus amoureux du football énergique de Jürgen Klopp que des possessions minutieuses de Pep Guardiola, le coach danois Brian Riemer rappelle surtout aux fans bruxellois le passage dans la capitale de René Weiler. Un entraîneur suisse qui avait emmené le Sporting jusqu’au titre (son dernier) et aux quarts de finale de l’Europa League en 2017 avec une organisation défensive stricte et des talents capables de faire la différence devant.

La recette semble avoir inspiré Jesper Fredberg, le directeur sportif qui a empilé les grands noms dans le noyau mauve cet été. Le buteur Kasper Dolberg, le Diable rouge Thorgan Hazard, le milieu de terrain Thomas Delaney ou le gardien Kasper Schmeichel ont fait passer Anderlecht du top 5 des équipes les plus jeunes à celui des équipes les plus âgées du championnat. Surtout, ils ont permis au Sporting de prendre une autre dimension, défiant les statistiques avec six buts marqués hors de la surface adverse ou un ratio de tirs cadrés insolents pour Dolberg (69,2%), déjà auteur de neuf buts.

Anderlecht défend en nombre et attaque en comité réduit, mais cela suffit aux Bruxellois pour s’inviter de façon crédible dans la course au titre. Tant pis si la télégénie du jeu proposé fait encore grincer de nombreuses dents chez ceux qui estiment que le Sporting se doit d’offrir une certaine qualité de jeu. Joueurs et dirigeants répondent que le club de la capitale est surtout synonyme de titres, et que la disette de sept longues années en cours doit prendre fin dès que possible. Si en possession de balle, ce RSCA n’est pas encore une machine, amener le ballon aux talents qui s’accumulent aux abords de la surface adverse semble largement suffire pour faire trembler les filets.

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