Des Chinois convoitent l’Excel Mouscron
Le Suning Commerce Group, qui est notamment propriétaire de l’Inter, s’intéresse à l’Excel Mouscron.
Jeudi dernier, le quotidien sportif italien La Gazzetta dello Sport a révélé que le Suning Commerce Group allait reprendre l’Excel Mouscron. Le géant chinois veut mettre en place un écosystème footballistique international. Déjà propriétaire du club chinois de D1 Jiangsu Suning FC, il a acquis 70 % des parts de l’Inter, pour 280 millions d’euros, l’été dernier. Il veut maintenant ajouter l’Excel Mouscron et le club portugais de D2 Gil Vicente à son empire. Le championnat de Belgique présente l’avantage de ne pas limiter le nombre d’étrangers et au Portugal, les Brésiliens sont rapidement naturalisés.
Kia Joorabchain est impliqué dans les projets. Le manager d’investissement irano-britannique est ami avec l’agent international Pini Zahavi. Avec Fali Ramadani, un autre manager d’envergure internationale, il est aux commandes de la société d’investissement qui est actionnaire majoritaire de Mouscron. Il est représenté au conseil d’administration de l’Excel par des membres de sa famille, Gil et Adar Zahavi. Ramadani, qui parle couramment l’italien, a ses entrées à l’Inter et est ami avec le directeur sportif Pietro Ausilio. Joorabchain, marié à une avocate brésilienne, a un pied aux Corinthians, le grand club brésilien. Il y a d’ailleurs travaillé avec Humberto Paiva, l’ancien agent brésilien qui représente Pini Zahavi à Mouscron, dont il est un des deux directeurs sportifs, à côté d’un ancien agent, Yuri Selak, lié à Ramadani.
Le Suning ne manque pas de moyens. D’après le site italien Calciomercato, le holding chinois prépare une enveloppe de 129 millions d’euros pour transférer Antoine Griezmann de l’Atlético Madrid à l’Inter. Ça ne souffre aucun doute : si les Chinois veulent acheter l’Excel Mouscron, personne ne pourra les en empêcher.
Depuis sa faillite en 2010, l’Excel Mouscron dépend d’investisseurs étrangers. Le président Patrick Declerck l’a résumé ainsi dans nos colonnes en début de saison : » Sans bâilleurs de fonds étrangers, je crains qu’on ne puisse faire paître des vaches sur nos terrains. »
Pini Zahavi et Fali Ramadani ont aidé le club à enrôler des joueurs bon marché grâce à leurs relations, jusqu’à présent, mais pour la deuxième saison de suite, l’équipe est dans la zone rouge. Actuellement dernier, l’Excel Mouscron continue à lutter pour sa survie, sur tous les plans.
La question qui se pose, c’est : que compte faire le Suning du club ? Veut-il en faire une enclave étrangère ou veut-il vraiment aider le football de la région à se développer en investissant davantage dans le Futurosport ? Cette option constituerait une bonne nouvelle car le football belge ne retire aucun profit de clubs qui ne savent pas de quel bois se chauffer.
Par Christian Vandenabeele
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