Dernière danse mondiale: comment les « glorieux anciens » se sont comportés lors de cette Coupe du monde ?
Alors que la phase finale de la Coupe du monde va se terminer ce dimanche, jetons déjà un coup d’œil rapide sur les performances de certains joueurs qui ont plus que probablement disputé leur dernière Coupe du monde.
Gareth Bale (33 ans, Pays de Galles)
bilan: 3 matches, 225 minutes, 1 but
Ce qui était censé être une Coupe du monde historique pour le pays de Galles, qui n’avait plus participé à la compétition depuis 1958, s’est transformé en grosse déception. Les bons résultats obtenus par les Dragons lors du dernier Euro n’ont pas trouvé de prolongement au Qatar puisqu’ils ont dû plier bagage dès le premier tour. Deux défaites et un partage contre les Etats-Unis grâce à un pénalty converti par Gareth Bale, c’est évidemment trop peu. Le joueur de 33 ans n’est plus le même qu’il y a quelques saisons lorsqu’il était encore l’un des fers de lance d’un Real Madrid dominant l’Europe des grandes oreilles de la tête et des épaules. Le pays de Galles semble toujours dépendre de ses coups d’éclat qui sont devenus moins nombreux avec le temps, malgré un léger regain de forme du côté du Los Angeles FC, dernier vainqueur de la Major League Soccer. Ce soubresaut dans sa condition générale n’a pas été perceptible au Moyen Orient et a semblé déteindre sur le reste de l’équipe dont le niveau d’ensemble n’a pas atteint des sommets.
Olivier Giroud (36 ans, France)
Bilan: 5 matches, 383 minutes, 4 buts
Que peut-on dire d’autre sur Olivier Giroud ? L’homme vilipendé pendant des années par le public français parce qu’il était trop lent et/ou ne marquait pas assez a fait taire tout le monde au Qatar. Après sa Coupe du monde traversée sans but à la clé il y a quatre ans, le Savoyard est actuellement l’un des hommes qui portent les Bleus avec Antoine Griezmann et Kylian Mbappé. Quatre buts en cinq matchs, ça veut tout dire. Surtout quand vous en marquez un aussi important que le deuxième contre les Anglais en quart de finale. Giroud est aussi devenu le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe nationale française. En dépassant Thierry Henry. Maintenant, une deuxième étoile personnelle sur le maillot serait la cerise sur le gâteau de ce résilient.
Robert Lewandowski (34 ans, Pologne)
Bilan: 4 matches, 360 minutes, 2 buts, 1 passe décisive
Si le supporter neutre n’a pas apprécié une seconde du jeu très conservateur de la Pologne, le fan local peut se satisfaire du tournoi réalisé par ses Aigles Blancs. Ces derniers ont atteint le deuxième tour pour la première fois depuis 1986, où l’aventure s’est logiquement terminée contre la France d’un Mbappé déchaîné. Ce tournoi mondial aura également été satisfaisant pour Robert Lewandowski. En effet, l’attaquant du FC Barcelone a marqué son premier but en Coupe du monde et un deuxième par la suite. Finalement, son pénalty manqué contre le Mexique n’aura pas eu de grosse conséquence. Deux buts et une passe décisive, ce n’est déjà pas mal, même si l’attendait quand même beaucoup plus de l’un des meilleurs attaquants du monde. Mais après briller dans des équipes dominantes comme le Bayern Munich et le FC Barcelone, c’est beaucoup plus facile que dans une sélection de niveau moyen.
Sergio Busquets (34 ans, Espagne)
Bilan: 4 matches, 364 minutes
S’incliner contre le Maroc dès les 1/8e de finale n’était certainement pas le scénario que les Espagnols avaient en tête lorsqu’ils se sont rendus au Qatar. Les séries de passes interminables avec pratiquement aucune menace de but ont fini par tordre le cou à une Roja trop occupée à vouloir mourir avec ses idées. Sergio Busquets, qui a été l’un des symboles de l’Espagne triomphante du tiki taka, est peut-être le symbole le plus marquant de cette immense déception pour le champion du monde 2010. Il n’a jamais osé prendre sa chance, même quand il était libre (ce n’est de toute façon pas son style non plus) et a manqué la conversion du troisième tir au but de la Roja contre le Maroc. Un adieu en mode (très) mineur pour l’unique rescapé du titre mondial de l’Espagne.
Lionel Messi (35 ans, Argentine)
Bilan: 6 matches, 570 minutes, 5 buts, 3 passes décisives
Lionel Messi et l’Argentine n’ont qu’un seul objectif dans cette Coupe du monde : remporter le titre suprême. Dimanche, huit ans après la finale perdue au Brésil, ils aurons à nouveau leur sort entre les mains et surtout les pieds d’un homme. Messi est actuellement dans une forme éblouissante et porte une Albiceleste solidaire comme jamais autour de son leader vers les sommets. Il ne faudra pas que La Pulga se loupe contre la France, sous peine de voir l’équipe sombrer avec lui, même si des jeunes pousses comme Alvarez, Fernandez ou Mac Allister ont apporté un souffle nouveau. Au Qatar, le génial gaucher de Rosario a déjà inscrit cinq buts et délivré trois passes décisives. Il est définitivement l’un des meilleurs joueurs de cette Coupe du monde. Mais est-ce que cela sera suffisant pour se hisser à la hauteur de l’idole de tout un pays: Diego Armando Maradona ?
Luka Modric (37 ans, Croatie)
Bilan: 6 matches, 566 minutes
Après la finale perdue en 2018, le moment aurait pu être propice pour que Luka Modric prenne sa retraite internationale. Après tout, la chance de revoir le Damier à ce niveau au Qatar semblait faible et d’autres tauliers comme Ivan Rakitic avaient déjà pris cette décision. En vrai patriote qu’il est, le stratège de Zadar a voulu porter les Vatreni dans une dernière danse au Moyen Orient. Et regardez, lors de cette Coupe du monde, il a été une fois de plus l’un des maîtres du goût absolu. Sans doute à raison, en atteignant une deuxième demi-finale d’affilée, Modric est entré encore un peu plus dans l’histoire du football. Même à 37 ans, il reste toujours le cerveau, le cœur et les poumons de la Croatie. On ne peut que lui tirer notre chapeau. Modric Amen.
Cristiano Ronaldo (37 ans, Portugal)
Bilan: 5 matches, 290 minutes, 1 but
Cette Coupe du monde aura été le chant du cygne pour l’une des superstars du football mondial au XXIe siècle. Tout semblait pourtant bien commencer pour Cristiano Ronaldo au début du tournoi. Lancé par un but contre le Ghana, la suite de la compétition s’est ensuite transformée en un grand cauchemar. Au cours de la phase de groupe, l’on a appris que Manchester United avait résilié son contrat et, à partir des 1/8e de finale, CR7 a été relégué sur le banc de la Seleçao das Quinas par Fernando Santos. Ronaldo a ensuite plus fait l’actualité pour son comportement jugé agaçant par certains qu’autre chose. Sur le terrain, ses performances étaient loin d’être convaincantes. Mais n’attendait-on pas trop d’un joueur qui a tant fait rêver le monde mais qui se trouve au crépuscule de sa brillante carrière ? Ce n’était pas la Coupe du monde des Portugais, c’est certain. Mais c’était sans doute le dernier tournoi majeur du meilleur joueur de l’histoire de son pays. Que lui réserve l’avenir alors qu’on l’annonce désormais dans le modeste championnat d’Arabie Saoudite ?
Thomas Müller (33 ans, Allemagne)
Bilan: 3 matches, 204 minutes
Absent pendant deux ans de la Mannschaft lors de la fin de règne de Joachim Löw, après la décevante Coupe du monde 2018, Thomas Müller a repris du service juste avant le dernier Euro. Celui qui n’avait pas été décisif lors du Mondial russe ne l’a pas été plus lors de la fête des voisins européens et a appliqué la règle du jamais deux sans trois au Qatar. Hansi Flick, qui l’a bien connu au Bayern Munich vu qu’il figurait dans son équipe qui avait remporté la Ligue des Champions en 2020, a continué à maintenir sa confiance à l’attaquant de 33 ans. L’Allemagne a vécu une deuxième déroute en l’espace de quatre ans en rentrant à nouveau au pays dès le premier tour. Quand l’un de vos meilleurs joueurs attend un but dans un tournoi majeur depuis 2014, il est peut-être préférable d’essayer d’autres éléments. Le sélectionneur allemand, qui poursuivra sa mission pour le prochain championnat d’Europe organisé dans son pays, aura quelques choix forts à effectuer s’il veut redresser la barre. Et peut-être celui de demander à son ancien soldat de faire un pas de côté.
Luis Suárez (35 ans, Uruguay)
Bilan: 3 matches, 148 minutes, 1 passe décisive
La Coupe du monde était sans doute de trop pour Luis Suárez. Son retour dans le club de sa jeunesse au Nacional ne lui a visiblement pas profité. El Pistolero semblait l’ombre du joueur qu’il avait été au cours de cette Coupe du monde. Il n’a bien essayé de faire de son mieux mais son physique ne semblait plus en mesure de suivre pour ce niveau d’intensité. Ses deux titularisations apparaissent presque comme un miracle. A 35 ans, il tentera désormais de retrouver une équipe. Sans doute pour s’offrir une fin de carrière lucrative (on évoquait la MLS) car il semble difficile de l’imaginer retrouver tout son mordant et les sommets qu’il a connus jadis.
Neymar (30 ans, Brésil)
Bilan: 3 matches, 280 minutes, 2 buts, 1 passe décisive
Ce que l’on pouvait attendre de l’Argentine avec Messi et de la Croatie avec Modric a finalement été valable aussi pour le Brésil. Les Divins Canaris, malgré une opulence surréaliste à tous les postes sur le papier, semblaient plus dépendants que jamais des coups d’éclat et du flair de Neymar. Sa blessure à la cheville est même devenue une crise nationale après la victoire inaugurale contre la Serbie. Heureusement, la star du PSG a repris du service en 1/8e de finale, mais malgré un très joli but contre la Croatie, cela ne lui aura pas permis d’aller au bout de son rêve de gloire éternelle. Sa Coupe du monde 2022 restera marquée par son coup d’éclat contre les Vatreni, mais aussi par l’élimination cruelle qui a suivi. Un point positif cependant à ressortir : ce but contre la Croatie lui aura permis d’égaler le record de buts marqués par Pelé sous les couleurs de la Seleçao. Un bel hommage pour la légende qui lutte pour sa vie à l’hôpital, même si Neymar aurait sans doute préféré lui dédier la plus convoitée des Coupes.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici