Coupe du monde : pourquoi le Cameroun veut absolument renouer avec la victoire ?
Assez réguliers lors des compétitions africaines, les Lions indomptables ne semblent pas retrouver leur niveau d’antan en Coupe du Monde malgré de belles prestations. Pour retrouver un Cameroun décisif dans la compétition, il faut remonter à 1990, durant l’ère Roger Milla. Depuis, la sélection se reconstruit et espère, malgré les difficultés, revenir sous leurs meilleures couleurs.
Cela fait 20 ans que les Lions indomptables n’ont pas connu la victoire en Coupe du monde. Leur dernière remonte à 2002 en Corée du Sud sur le score de 1-0 contre l’Arabie Saoudite. Il faut dire que l’exploit au Mondial 1990, lorsque le Cameroun est devenu la première équipe africaine à atteindre les quarts de finale, à marquer les esprits du pays et même à l’échelle internationale. A 38 ans à l’époque, Roger Milla, avec ses trois buts, a été la véritable révélation de la compétition.
Depuis, la sélection camerounaise n’a plus réussi à dépasser le premier tour du tournoi. La transition post-Mondial 1990 a été plus que délicate et les défaites se sont enchainées. Mais pour cette édition, les Camerounais semblent montrer un nouveau visage. Toujours pas de victoire à la clé, mais une belle réaction contre la Serbie a permis à son sélectionneur Rigobert Song d’y croire. Les cadors de la sélection font acte de présence, avec notamment Eric Choupo-Moting ou encore le capitaine Vincent Aboubakar, buteur et passeur décisif lors du nul 3-3 contre les Serbes. De quoi donner espoir à tout un pays de retrouver les phases finales de la Coupe du monde.
Indomptable en CAN, docile en Coupe du Monde
Si les joueurs pêchent encore au Mondial, cela est loin d’être le cas en Coupe d’Afrique des Nations. Le Cameroun est d’ailleurs la deuxième équipe à avoir remporté le plus cette compétition, derrière l’Egypte (7 fois pour ce dernier, 5 fois pour le Cameroun ndlr.). Leur dernier trophée soulevé remonte d’ailleurs à 2017, avec un certain Hugo Broos comme sélectionneur.
Mais depuis février 2022, c’est Mister CAN Rigobert Song qui a repris les rênes des Lions indomptables. Le sélectionneur camerounais est le joueur le plus capé de la sélection avec 137 matchs joués pour son pays et pour avoir remporté deux fois la compétition, en 2000 et 2002. Il connait bien aussi la Coupe du monde pour y avoir participé quatre fois en tant que joueurs, entre 1994 et 2010.
Une expérience dans la compétition qui a pu l’aider pour passer les tours éliminatoires, en permettant de battre l’Algérie sur son terrain lors d’une victoire 1-2, grâce notamment à un but du joueur lyonnais Karl Toko Ekambi dans les arrêts de jeu.
Mais si le sélectionneur semble avoir perçu un nouveau souffle de la part de son collectif, il n’oublie pas les divers problèmes qu’a rencontrés la sélection lors des éditions précédentes.
Le retour des problèmes extra-sportifs
Lors de sa participation à la Coupe du monde 2014 au Brésil, le Cameroun avait littéralement coulé en phase de poule. Un but marqué, pour neuf buts encaissés et de nombreux dérapages sur et en dehors du terrain : voilà comment on peut résumer leur prestation.
Mais Rigobert Song assure que depuis l’arrivée du grand Samuel Eto’o à la tête de la Fédération camerounaise de football (depuis décembre 2021 ndlr.), les choses ont changé. « Les erreurs commises par le passé ne seront pas répétées, sur tous les plans. On n’a pas de problème de primes. Ce type de problème n’existe même plus, d’ailleurs. Les données ont quand même changé un petit peu. On a aujourd’hui à la tête de la Fédération un président, Samuel Eto’o Fils, qui est au four et au moulin tous les jours pour que les joueurs puissent être dans les meilleures conditions possibles ».
Sauf que pour cette édition 2022, c’est le gardien André Onana qui chamboule la sélection. Le portier de l’Inter Milan n’a pas pu disputer la rencontre contre la Serbie suite à « un différend avec son sélectionneur » et a même quitté Doha depuis. Pas de quoi perturber les Lions Indomptables qui sont malgré tout repartis avec un point contre les hommes de Dragan Stojkovic.
Mais une victoire se fait toujours attendre dans la compétition et ça, Rigobert Song le sait bien. Il est d’ailleurs assez confiant pour le prochain et peut-être dernier match contre le Brésil. « On n’est pas venus à la Coupe du monde pour faire de la figuration, ou juste pour participer. Le Cameroun a encore son mot à dire, même si on sait que c’est une grande équipe », a-t-il lancé lors de la conférence de presse post-match.
Lorsque l’on voit le vivier de talents que possède l’effectif camerounais, avec notamment Bryan Mbeumo mais aussi Frank Anguissa de Naples ou encore le Malinois Samuel Oum Gouet, l’exploit est possible. Certains matchs de phases de poule ont d’ailleurs montré que ce n’est pas forcément la meilleure équipe sur papier qui remporte les trois points. L’histoire pourrait d’ailleurs être belle puisque lors de leur dernière participation à une Coupe du monde, c’est le Brésil qui avait scellé le sort des Camerounais en les battant 1-4, avec deux buts de Neymar.
Une victoire contre les Brésiliens ce vendredi signerait donc une belle revanche, mais aussi une malédiction dans la compétition qui dure depuis 20 ans que Rigobert et ses hommes comptent bien briser.
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