Compte à rebours avant le Clasico: de la grogne au Barça et un Real déficient
Dimanche, à 16h15, le Real Madrid et le FC Barcelone croiseront le fer une première fois cette saison. Présentation du match de football le plus important au monde.
Mercredi soir, dans les loges du Camp Nou, les mines des dirigeants de Barcelone ne présageaient rien de bon. Le 3-3 face à l’Inter va quasi certainement empêcher le Barça de passer l’hiver en Ligue des Champions, alors même que chaque euro compte pour un club catalan en détresse financière. Il a certes ramené sa dette de 1,35 milliard à un milliards, par divers artifices, mais ça reste un montant colossal.
Si le FC Barcelone ne se qualifie pas pour les huitièmes de finale du bal des champions, son prestige en souffrira aussi. Ce serait la deuxième saison d’affilée et cela donnerait l’impression que les Catalans n’émargent plus à l’élite européenne.
Les foudres de la direction s’abattent sur trois des quatre capitaines. Sergi Roberto échappe à cette colère parce qu’il a accepté de revoir son contrat à la baisse. En revanche, Gerard Piqué, Sergio Busquets et Jordi Alba gagnent, ensemble, 120 millions d’euros par saison. Comble de malchance pour le Barça, les contrats de Piqué et d’Alba sont valables jusqu’en 2024, tandis que Busquets sera en fin de bail cet été. Ils n’ont pas mis d’eau dans leur vin et le club leur en veut.
Le meilleur défenseur central du monde
Piqué est la principale cible, surtout après sa lamentable prestation contre l’Inter : il a commis des erreurs sur le premier et le troisième but des Italiens. Avant le début de la saison, Xavi l’avait déjà prévenu qu’il avait chuté au numéro cinq dans la hiérarchie des défenseurs centraux, derrière Ronald Araujo, Eric García, Jules Koundé et Andreas Christensen. Selon TV3, une chaîne TV catalane, il aurait répondu: « Si tu en as l’audace, engage donc le meilleur défenseur central du monde. Il fera banquette. »
Ce sont des paroles en l’air car si Araujo, Koundé et Christensen n’étaient pas blessés, Piqué n’aurait pas été titularisé ces dernières semaines. D’ailleurs, il est possible que Koundé puisse disputer le clasico.
Trop peu d’auto-critique
Restent Alba et Busquets. L’arrière gauche de 33 ans ne joue pas beaucoup: il n’a disputé que 35% du temps de jeu total cette saison. Alba est confronté à la concurrence de Marcos Alonso et d’Alejandro Baldé.
Jusqu’à présent, Busquets était une valeur sûre mais lui aussi se retrouve sous le feu des critiques et sa gaffe contre l’Inter, qui a amené le deuxième but des Nerazzurri, a jeté de l’huile sur le feu. « Ce genre de faute est inadmissible à ce niveau », a déclaré Xavi à l’issue du match. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il a immédiatement remplacé Busquets par Frenkie de Jong.
Malgré ses brillants résultats en championnat, Xavi lui-même n’est plus intouchable. Le département sportif du club lui reproche de ne pas suffisamment procéder à son auto-critique et d’avoir rarement un plan B. Il ne faut pas non plus oublier qu’avant son arrivée au Barça, son expérience d’entraîneur se limitait à deux saisons à Al-Sadd, au Qatar.
Après trois ans sans prix, si ce n’est la Copa del Rey en 2021, le Barça est obligé de remporter le titre et donc, de gagner, dimanche, à Bernabéu, afin de reléguer le Real à trois points.
Un Ukrainien tranquille
Le Real, champion en titre, a déjà disputé treize matches, en comptant la supercoupe d’Europe, et il est toujours invaincu. Il n’a consenti que deux nuls, contre Osasuna en championnat et contre le Shakhtar Donetsk en Ligue des Champions.
Hasard ou pas, Thibaut Courtois n’a pas disputé ces deux matches. Il a été remplacé par Andrij Lounin, un Ukrainien de 23 ans. Il est de plus en plus improbable que notre compatriote soit rétabli à temps pour le clasico. Lounin est un talent prometteur mais il n’a pas la même autorité que Courtois.
L’Ukrainien n’a pas encore commis de bourde mais il n’a pas non plus accompli d’arrêt miraculeux. Il se comporte dans le but comme dans le vestiaire : paisiblement.
Benzema à la peine
Le manque de domination se manifeste aussi de l’autre côté du terrain. Karim Benzema, qui va certainement remporter le Ballon d’Or lundi, a été out tout le mois de septembre, suite à une blessure musculaire, et il ne parvient pas à retrouver ses marques. Les chiffres sont éloquents: ses tirs cadrés ont augmenté de 10% en une saison (2,16 fois contre 1,95 par match), mais il ne marque qu’une fois sur deux (0,48 buts contre 1,01 par match la saison 2021-2022).
Son dernier but date du 28 août, dans le match contre l’Espanyol. Vinícius, Rodrygo et Federico Valverde ont bien pallié son absence grâce à leur sens du but mais le Real a besoin de Benzema pour le clasico.
Sa seule présence constitue un stimulant pour le Real. Fin mars, Benzema était dans la tribune, blessé, quand le Barça a infligé une leçon de football à son équipe, à Bernabéu, sur le score de 0-4. Cette victoire prestigieuse n’a finalement rien apporté aux azulgrana mais los merengues n’ont pas oublié la raclée. Prendront-ils leur revanche ce dimanche ?
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