Cinq questions à Tom De Sutter
Libéré de son contrat à Lokeren, Tom De Sutter (33 ans) discute avec le Cercle Bruges et Roulers.
1. Le président de Lokeren, 14e au classement, a déclaré que tu ne valais pas ton argent et que l’entraîneur préférait se débarrasser de toi. Tu es en roue libre, Tom?
Certainement pas. Je sens que je peux beaucoup mieux que la saison passée à Lokeren. Je ne suis absolument pas en fin de carrière, ni physiquement, ni mentalement. Mais quand l’entraîneur ne t’aime pas, il est difficile de prouver le contraire. Ma première saison n’a pas été mauvaise, avec dix buts, mais ensuite, Peter Maes est arrivé et il apprécie moins les avants comme moi. Ce n’était plus le Lokeren qui voulait attaquer et jouer, comme les années précédentes. Je courais plus dans l’entrejeu pour défendre que je n’étais présent dans le rectangle. C’était même rarement le cas. Les nouveaux attaquants en font l’expérience maintenant. Lokeren ne se crée quasiment pas d’occasions. L’équipe prend trop peu d’initiatives sur le plan offensif. Il suffit de voir quel football attentiste elle développe.
2. Tu jouais encore moins à Bursaspor et tu as même engagé un avocat pour récupérer ton argent. Le football t’a-t-il procuré du plaisir ces trois dernières années ?
Sur le terrain, oui, même si perdre n’est pas agréable et que je n’ai jamais subi autant de défaites qu’avec Lokeren. Mais je peux dire que je me suis rendu avec plaisir à l’entraînement tous les jours afin d’être prêt à saisir ma chance. Ce qui se passe en dehors du terrain est plutôt accessoire pour moi. J’ai eu du mal à accepter d’être écarté en Turquie mais j’ai tourné cette page depuis longtemps.
Si je dois avoir un regret dans ma carrière, c’est peut-être d’avoir signé trop vite à Lokeren. » Tom De Sutter
3. Tu as rejoint Bursaspor pour l’argent il y a trois ans alors que tu étais titulaire au Club Bruges. L’argent que t’a rapporté ce transfert pèse-t-il plus lourd que le titre que tu aurais pu gagner avec le Club ?
Je reconnais que le voir champion m’a fait mal au coeur mais je n’ai pas choisi la Turquie uniquement pour l’argent. Je voulais aussi découvrir l’étranger. Je pense qu’à ma place, peu de gens auraient refusé pareille proposition. On ne peut pas savoir à l’avance que l’expérience sera négative sur le plan sportif. Elle aurait pu être une réussite. En outre, je dois dire que je songe parfois avec nostalgie à cette expérience en Turquie car ma famille et moi y avons vécu des moments heureux. Je ne regrette rien. Si je dois avoir un regret dans la carrière, c’est peut-être d’avoir signé trop vite à Lokeren. (Rires)
4. C’est bien d’avoir mis une affaire sur pied pendant ta carrière mais l’attention que tu portes à tes clubs de padel ne se fait-elle pas au détriment de l’énergie investie en football ?
Non. Mon partenaire et moi avons convenu que pendant ma carrière sportive, je ne devrais pas m’occuper de tout constamment, que je pourrais me reposer et que je n’interviendrais que quand ça me convient. Pose la question à Timmy Simons : il était déjà homme d’affaires quand il jouait. Parfois, c’est même un bon dérivatif car il n’est pas sain de ne penser qu’au football. D’ailleurs, j’ai connu ma meilleure période à Bruges au moment où je fondais le club de padel local et ça me prenait plus de temps que la gestion quotidienne.
5. Quelle fin de carrière espères-tu ? Un retour au Cercle, où tu as entamé ta carrière professionnelle et qui a été repris par l’AS Monaco ou quelques années en D1B, à Roulers, avec ton copain Stijn De Smet ?
Je veux surtout l’achever en beauté. La terminer au Cercle, en tant que Brugeois, serait fantastique. C’est là que tout a commencé et le stade n’est qu’à 300 mètres de mon domicile. Mais je devrai me contenter du banc de temps en temps, pour laisser leur chance aux jeunes, que je devrai aussi aider à se développer. Si je rejoins Roulers, en revanche, ce sera pour disputer chaque match.
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