Cinq questions à Igor De Camargo : « Sans expérience, on ne gagne rien »
Igor De Camargo a prouvé, en inscrivant deux buts face au Standard, qu’à 36 ans on pouvait encore compter sur lui. Mais il sera bientôt en fin de contrat à Malines.
Il y a quelques semaines, les supporters du Borussia Mönchengladbach ont élu un de vos buts comme but de la décennie. Ça vous a fait plaisir ?
Oui parce que ça veut dire que j’ai écrit une partie de l’histoire de leur club. J’y ai passé trois belles années et nous avions une bonne équipe avec Marc-André ter Stegen, Dante, Marco Reus, Granit Xhaka, Juan Arango, … Je me souviens d’un autre but : celui de la victoire au Bayern Munich. Il y avait 25 ans que Gladbach n’avait plus gagné là-bas. Cette saison-là, nous nous étions qualifiés pour la Ligue des Champions. Mais ce qui me fait le plus plaisir, c’est d’être reçu à bras ouvert dans tous les clubs où j’ai joué. Cet aspect humain est très important pour moi.
Cet été, le Club Bruges s’est intéressé à vous. Auriez-vous dû faire le forcing pour y aller ?
Non car il n’y a rien eu de concret. J’ai juste parlé une fois avec Philippe Clement puis je n’ai plus eu de nouvelles. Je pense que mon âge effraye les clubs. Ils s’intéressent surtout à l’aspect financier et ils savent qu’un joueur de 36 ans ne leur rapportera rien. Je leur réponds que sans expérience dans l’équipe, on ne gagne rien. Il faut des joueurs qui supportent la pression et guident les jeunes. C’est important pour l’avenir du club. Quand on veut transférer un joueur, on doit s’intéresser à l’ensemble de son parcours, sur et en dehors du terrain, savoir s’il ne risque pas de pourrir l’ambiance s’il se retrouve sur le banc.
En début de saison, vous n’étiez pas titulaire. Vous espériez davantage de respect ?
Être sur le banc, ce n’est pas drôle. J’étais surpris car, la saison dernière, j’étais le meilleur buteur de l’équipe. Mais je suis resté positif, je n’ai pas loupé un seul entraînement et mes données physiques sont parmi les meilleures du groupe. Je ne me suis jamais entraîné autant et le staff médical de Malines est au top. Je ne suis pas surpris d’être revenu car je me suis toujours bien soigné. J’ai pris des coups mais je n’ai eu que deux blessures de longue durée.
Vous êtes en fin de contrat. Qu’avez-vous demandé à Paul Stefani, votre agent ?
Je trouve un peu bizarre que ça traîne autant. Je n’ai encore discuté qu’une fois avec les dirigeants. J’attends, je n’ai confié aucune mission à mon agent car je veux prolonger : ça m’offre une certaine sécurité et je me sens bien à Malines. Mais qu’attend le club ? Une qualification pour les play-offs 1 ? Alors tout le monde risque de partir. Et je ne resterai pas dans une équipe qui joue pour le maintien. J’ai encore envie de jouer mais s’il faut arrêter, j’ai suffisamment de choses à faire. Ça fait un bout de temps que je prépare mon avenir : j’ai ma propre usine de compléments alimentaires et des projets immobiliers. Avec une mère fiscaliste, un père professeur d’université et une soeur architecte, j’ai toujours eu un peu le sens des affaires. Mais, contrairement à mon épouse, je n’ai pas spécialement envie de retourner au Brésil. La vie y est très chère et les gens gagnent peu d’argent.
On parle des play-offs 1 dans le vestiaire de Malines ?
Bien sûr, mais la concurrence est énorme et nous ne devons pas oublier que quand nous sommes remontés, notre objectif principal était d’assurer le maintien. Nous avons prouvé que nous avions suffisamment de qualités pour rivaliser avec les meilleurs mais notre noyau est plus petit et un passage à vide est inévitable. L’absence de Joachim Van Damme constitue une perte énorme. Et on verra si, lorsqu’il reviendra, il retrouvera immédiatement le rythme pour nous aider à décrocher un ticket pour les play-offs. Engvall et Bijker ont été absents pour longtemps également. Pour un club comme Malines, ce n’est pas facile à digérer.
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