Cinq choses à savoir sur Wout Faes, l’invité surprise de la sélection des Diables rouges
En manque de défenseurs centraux, Roberto Martinez a fait appel à une grande promesse du football belge dont le parcours en club a été plus laborieux que prévu.
Wout Faes n’est pas le nom le plus ronflant dans le football belge. Lorsqu’on évoquait les possibilités d’avenir au sein de la vieillissante défense diabolique, son nom était à peine cité ou en tout cas bien derrière des Zinho Vanheusden, Sebastiaan Bornauw, Hannes Delcroix ou même Marco Kana, lorsque celui-ci était encore un peu à la mode avant sa disparition de la circulation du côté de Saint-Guidon. Pourtant, le voici repris chez les grands Diables après avoir porté le brassard dans les équipes nationales d’âge et dans celles du Sporting d’Anderlecht où il fut formé. Retour sur la courte carrière du chevelu de Mol qui sera désormais l’autre Wout en vue du plat pays après Van Aert.
1. Un parcours de jeunes à la Romelu Lukaku
Né à Mol, comme un certain Tom Boonen, Wout Faes a tapé ses premiers ballons au Rauw Sport local avant d’être repéré par le Lierse puis Anderlecht. Ces deux derniers clubs sont d’ailleurs un point commun qu’il partage avec Romelu Lukaku. Lorsqu’il débarque à Neerpede, Faes est lui aussi vu comme un très grand espoir du club bruxellois qui n’hésite pas à délier les cordons de la bourse pour l’attirer et le conserver face aux convoitises des cadors européens. Malheureusement, contrairement à son aîné, il ne portera jamais la vareuse mauve en équipe première et sera prêté deux fois, à Heerenveen puis à l’Excelsior Rotterdam, avant d’être définitivement cédé à Ostende où il effectuera ses débuts en Pro League le 24 août 2018 contre Zulte Waregem.
2. Une demi-finale de Youth League contre Anderlecht
Wout Faes était l’un des fers de lance des jeunes mauves dans les équipes d’âge. En 2016, il est membre de la génération qui atteindra les demi-finale de la Youth League, la Champions League version espoirs. Anderlecht élimine tour à tour à tour Brann, le Servette Genève, Arsenal, le Dinamo Zagreb et le FC Barcelone avant de buter contre Chelsea en demi-finale. Parmi ses coéquipiers, on retrouvait Nelson Azevedo et Gilles Denayer (RAAL), Nathan De Medina (capitaine à l’époque et désormais à l’Armina Bielefeld), Sammy Bourard (ADO La Haye), Andy Kawaya (Cartagena), Antoine Bernier (Seraing), Jorn Vancamp (laissé libre par le Beerschot), Emmanuel Sowah (Eupen) mais aussi des noms plus familiers encore comme Mile Svilar (Benfica), Orel Mangala (Stuttgart) et Francis Amuzu. Ce dernier, qui avait joué notamment une vingtaine de minutes lors du quart victorieux contre le Barça, est finalement le seul élement de cette génération menée par Mo Ouahabi à être resté au Parc Astrid et à y jouer.
3. Capitaine des U17 belges qui ont ramené le bronze d’un Mondial (avec un autre nouveau venu)
Preuve que Wout Faes est l’une des anciennes grandes promesses de notre football, c’est autour de son biceps que se trouvait le brassard de capitaine des Diablotins U17 (avec des Verreth, Rigo, Teunckens, Ademoglu ou Gaetan Coucke) lorsque ceux-ci termineront sur la troisième marche du podium du Mondial Chilien de 2015. Une première pour une équipe belge à ce niveau. « Je vais certainement pendre cette médaille à un endroit spécial dans ma chambre. C’est un sentiment fantastique d’avoir pris le bronze », avait déclaré Faes qui avait été exclu après 71 minutes dans le match pour la 3e place. « Ce n’était pas un match facile. Le Mexique était une très forte équipe, mais grâce à l’analyse tactique de notre adversaire , nous avons joué une bonne rencontre et nous avons mérité notre victoire.C’était un honneur d’être le capitaine d’une telle équipe. » , avait conclu celui qui allait ensuite rejoindre les U18 de Gert Verheyen. Petit clin d’oeil de l’histoire, dans le groupe de Bob Browaeys qui a participé à l’épopée chilienne, on retrouvait un certain Dante Vanzeir qui avait dû se contenter d’un rôle de doublure. Orel Mangala est un autre des joueurs ayant participé à cette belle aventure qui pourrait bientôt rejoindre le groupe diabolique.
4. Une chevelure à la David Luiz qui n’est pas son idole
En raison de sa tignasse, Wout Faes a souvent été comparé à David Luiz. Il fut même à un moment suivi par le PSG à l’époque où le défenseur brésilien s’y trouvait. Mais Anderlecht mit un point d’honneur à prolonger celui qu’il considérait encore comme le futur de sa défense centrale et Wout Faes ne jouera jamais avec celui dont il est le sosie. Mais malgré cette ressemblance capillaire et un poste identique sur le terrain, Faes a pour idole Thiago Silva et Sergio Ramos. Deux noms eux aussi liés au PSG, le premier ayant d’ailleurs été remplacé par le second avec pas beaucoup de succès jusqu’à présent.
5. Septième membre de la filière belge du stade de Reims
En rejoignant le Stade de Reims en provenance d’Ostende voici deux ans, Wout Faes a rejoint un club historique dans l’histoire du football français. Le club de Champagne a connu ses heures de gloires dans les années 50 et 60 avec 6 titres de champion de France (le dernier en 1962) et deux finales de l’ancienne Champions League (1956 et 1959), perdues à chaque fois contre le grand Real Madrid. Le Stade de Reims, c’est aussi quelques uns des plus beaux noms du football hexagonal avec Raymond Kopa et Just Fontaine (qui reste le joueur à avoir le plus marqué lors d’une phase finale de Coupe du monde avec 13 buts).
Arrivé sur la pointe des pieds, Wout Faes s’est rapidement imposé au sein de la défense centrale rémoise aussi bien sous David Guion que sous Oscar Garcia actuellement. Lors de sa première saison, il a joué 33 des 38 matches possibles et marqué un but contre Strasbourg (Matz Sels ne jouait pas ce jour là). Mais il s’est aussi distingué par sa rugosité dans les duels puisque sur les 5 rencontres qu’il a ratées, une l’était pour blessure, les quatre autres pour suspension. Faes a en effet écopé de… 11 cartes jaunes et d’une rouge. Cette saison, il a pris part à 12 rencontres en n’étant jauni qu’une seule fois. Preuve qu’il est devenu plus mature. Il a aussi déjà marqué une fois, c’était contre le Stade Brestois.
Au stade Auguste Delaune, Wout Faes n’est pas le seul Belge et… Diable. Thomas Foket, absent de ce rassemblement mais présent lors de la Nations League, arpente le flanc droit de l’équipe champardennaise. Ils ne sont pas les seuls à avoir porté le maillot rémois puisqu’un autre éphémère Diable rouge, Björn Engels, actuellement à l’Antwerp, y avait joué lors de la saison 2018-2019. Thibault De Smet, un autre défenseur, a été acheté à Saint-Trond la saison dernière pour occuper le flanc gauche. Il est prêté au Beerschot pour cet exercice.
Bien avant eux, lors de la saison 1935-36, un certain Emil Cafmeyer avait porté les couleurs du Stade champardennais. Le premier défenseur belge à jouer là-bas fut Erwin Vandendaele lors de la saison 1977-78. Débarqué d’Anderlecht avec une Coupe des Coupes à son palmarès (il était réserviste lors de la finale contre West Ham), celui qui fut 32 fois Diable rouge restera un an avant de revenir au pays du côté de La Gantoise. Plus près de nous, lors de la saison 2008-2009, David Pollet avait porté à trois reprises la tunique champagnarde. On signalera aussi qu’il y a un mois, Will Still était encore l’adjoint d’Oscar Garcia avant d’accepter la proposition du Standard et de devenir le T2 de Luka Elsner.
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