Challenger Pro League: le RWDM creuse l’écart malgré des remous en coulisses, encore du suspense pour le top 6 et Virton change d’entraîneur
Vingt-une journées de compétition ont été disputées en Challenger Pro League et le week-end prochain, ce sera l’épilogue de cette phase classique. Alors qu’il ne reste plus qu’un match à jouer pour 10 des 12 équipes engagées (le Jong Genk et le Standard SL16 doivent encore rattraper un match reporté), quelles sont les conclusions que l’on peut tirer en vue de la lutte pour la promotion et la relégation ?
Le sprint final du RWDM perturbé par des agitations en coulisses
Alors qu’il éprouvait parfois des difficultés face aux équipes espoirs en début de saison, le RWDM n’a cette fois pas tremblé au moment de recevoir le Standard SL16 qu’il a battu relativement facilement 3-1. Le calme des Coalisés sur la pelouse contrastait avec les inquiétudes du public du Stade Edmond Machtens au sujet des rumeurs concernant un éventuel départ du président Thierry Dailly. La veille de la réception des jeunes pousses liégeoises, la DH annonçait, « de sources sûres », que l’homme qui a permis au RWDM de renaître de ses cendres pourrait tout simplement quitter ses fonctions. On ne parlait pas d’un licenciement comme ce fut le cas voici deux semaines pour le directeur sportif Julien Gorius. Un renvoi décidé et imposé par Eagle Football, la société des propriétaires américains parmi lesquels figure John Textor. Dailly ne se retrouverait plus dans les décisions actuelles et estimerait que l’ADN bruxellois qu’il avait tenté de garder pour permettre à ce club historique de revivre disparaîtrait petit à petit. Malgré la sérénité sportive qui s’est traduite par trois victoires en autant de rencontres depuis la reprise, les Coalisés pourraient être destabilisés par cette agitation en coulisses alors qu’ils vont aborder le sprint final qui pourrait leur permettre de retrouver l’élite pour la première fois depuis 2008.
Samedi, dans les travées du stade Machtens, une banderole “We want to keep oud identity” était déployée alors que Thierry Dailly montait sur la pelouse pour que le public salue Gilles Ruyssen, le capitaine transféré à Dender durant ce mercato. Un groupe de supporters a aussi adressé un message à John Textor via un communiqué: “Vous avez réussi avec beaucoup de succès à développer notre RWDM, de club bien géré à l’identité bruxelloise marquée à… un simple club satellite de votre galaxie”. Contre le Standard SL16, Vincent Euvrard avait en tout cas aligné six Belges dans son onze de départ et un seul Brésilien prêté par Botafogo, un club de la galaxie Textor.
Beveren fait la grimace contre les U23
Si le sourire est sur le terrain, mais la grimace dans les coulisses du côté de Bruxelles, cette dernière est clairement présente sur le terrain pour les deux clubs de la Province d’Anvers qui poursuivent le RWDM. Le SK Beveren, dont certains actionnaires détiennent des parts de Crystal Palace avec John Textor, pourrait peut-être profiter des remous internes qui agiteront peut-être le leader actuel du championnat. Mais il faudra surtout que Wim De Decker trouve des solutions sur le terrain pour réveiller ses troupes qui sont plus à la peine en ce début de nouvelle année. Après leur victoire contre le Beerschot, les pensionnaires du Freethiel ont coincé contre deux équipes espoirs, pourtant engluées dans le fond du classement de la Challenger Pro League.
Après être revenu miraculeusement à 2-2 contre le Standard SL16, ils ont à nouveau dû attendre les dernières minutes du déplacement au Jong Genk pour arracher un nouveau partage sur le score de 2-2. Si Thierno Barry, Dieumerci Mbokani ou Kevin Hoggas continuent d’assurer le part offensive du travail, la défense continue de se montrer fébrile pour protéger les cages de Beau Reus. Beveren recevra Dender pour la dernière journée et n’aura pas intérêt à de nouveau se louper, lui qui accuse déjà trois points de retard sur le RWDM. Rappelons que lors des Playoffs de montée, il n’est pas question de division de points ou autre.
Plus Belge la vie au Lierse, le Beerschot dans le rouge en 2023
Au Kiel non plus, ce n’est pas la fête. Les Rats avaient recollé au duo molenbeekois et beverenois juste avant la trêve hivernale. Depuis celle-ci, ils n’affichent plus qu’un bilan de 3 points sur douze qui les renvoient à cinq longueurs des Coalisés. A la Chaussée du Lisp, dans une rencontre qui a offert un pauvre spectacle, c’est un Lierse toujours plus belge (et flamand) sur le terrain qui a pris le dessus le matricule 13.
C’est pourtant le seul étranger de la pelouse, le Camerounais Serge Tabekou, qui a marqué l’unique but de ce derby de la Province d’Anvers. Il était même carrément le seul de la feuille de match et notons d’ailleurs qu’il évolue dans des clubs de notre pays depuis 2015. Au Lierse, le local semble donc faire recette puisqu’ils sont cinquièmes et sont bien partis pour jouer le mini-championnat qui décidera du futur montant en D1A.
Encore deux places à attribuer et beaucoup de suspense pour le top 6
Le RWDM, Beveren et le Beerschot avaient assuré dès le début d’année leur participation au top 6 qui se disputera le billet pour la Jupiler Pro League. Ils seront accompagnés par le Club NXT qui a battu Virton et est désormais assuré mathématiquement de sa place, même s’il ne pourra pas revendiquer le droit de monter à l’étage supérieur.
Le Lierse compte 33 points et peut toujours être dépassé par le RSCA Futures qui est resté dans le coup en arrachant le partage au stade roi Baudouin contre Lommel. Ce dernier, qui est intercalé à la sixième avec 32 points, reçoit justement les Lierrois le week-end prochain. Les deux clubs ne pourront en tout cas pas s’arranger pour se qualifier tous les deux puisque les jeunes pousses anderlechtoises auront leur sort entre leurs mains sur la pelouse de Deinze. Ces dernier, qui comptent 30 unités après leur victoire à Dender (qui a d’ailleurs renvoyé Regi Van Acker ce mardi), pourraient aussi profiter de la situation. Là aussi, ce sera malheur au vaincu. Pour le plus grand bonheur des amateurs de suspense.
Virton toujours lanterne rouge se sépare de son entraîneur
A Virton, la situation se dégrade semaine après semaine. Après avoir recruté plusieurs joueurs expérimentés et quelques vieilles connaissances de la série comme Vincent Koziello, Alessandro Albanese, Emeric Dudouit ou Pelé Mboyo, Christian Bracconi misait sur la carte du poil au menton pour tenter de déborder le Jong Genk et/ou le Standard SL16. Un pari raté puisque les Gaumais, malgré la présence des trois premiers cités au coup d’envoi, se sont inclinés 1-0, but du très prometteur défenseur équatorien Joel Ordóñez à huit minutes de la fin.
Pour ne pas arranger les choses, les équipes qui précèdent Virton au classement, le Jong Genk et le Standard SL16 s’affronteront le 19 février, soit sept jours après la dernière journée de la phase classique et alors que les Gaumais recevront les Limbourgeois dans leurs installations. En cas de victoire, l’Excelsior ne serait même pas assuré de ne pas finir lanterne rouge de la phase classique si d’aventure les U23 Genkois prenaient le dessus de leurs homologues du Standard. Ces derniers qui comptent trois points de plus que les Virtonais recevront avant cela le Club NXT déjà assuré de sa place dans le top 6. Autant dire que les Gaumais doivent impérativement l’emporter s’ils veulent conserver une chance de survie et éviter de quitter le football professionnel.
Cette mission se poursuivra en tout cas sans Bracconi. Le technicien corse a été démis de ses fonctions ce mardi matin. Il était revenu à Virton cet été après avoir dirigé l’équipe entre décembre 2019 et juin 2020. Cette saison Virton n’a remporté que deux rencontres en vingt-et-une disputée. Par le passé, Christian Bracconi avait déjà dirigé Tubize dans la même série. Il a aussi guidé le club congolais du FC Saint Eloi et les équipes françaises d’Ajaccio et de Bastia. Il a aussi été l’adjoint au FC Sochaux d’Albert Cartier, que l’on avait bien connu au milieu des années 2000 sur les bancs de La Louvière, de Mons, du FC Brussels, de Tubize et d’Eupen.
L’homme qui reprendra le relais sur le banc est désormais connu. Il s’agit de José Jeunechamps, démis de ses fonctions à Seraing en décembre dernier et qui se lancera donc dans une autre mission qui semble désespérée en compagnie de Jérémy Taravel, récemment retraité après un passage chaotique sur le plan extra-sportif à Mouscron. On leur souhaite d’ores et déjà beaucoup de courage…
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