
Ces stats qui expliquent la mauvaise passe d’Anderlecht

En difficulté en championnat, les Mauves peinent à trouver l’issue de leurs circuits offensifs. Analyse
Le constat n’a rien d’une surprise. Parce qu’en passant de Vincent Kompany à Felice Mazzù, l’idée des dirigeants mauves était probablement d’installer un jeu plus vertical et concret. Logique, dès lors, de voir que le nombre de passes par rencontre effectuées par les Bruxellois a chuté : de 535 passes par tranche de nonante minutes sous les ordres de l’ancien capitaine des Diables, la moyenne anderlechtoise est passée à 460 passes avec le coach sambrien à la barre. C’est moins que Bruges, Charleroi, Gand et l’Antwerp, alors qu’Anderlecht était la référence nationale en la matière la saison dernière.
Rien de préoccupant, si on constate que comme l’an dernier, le Sporting pénètre 23 fois par match dans la surface adverse. Une moyenne qui fait des Mauves l’une des équipes de pointe en la matière sur le sol belge. Pourtant, les approches des filets adverses peinent à se concrétiser en occasions. C’est sans doute là, dans les derniers gestes, que le chemin choisit par Mazzù se transforme trop souvent en voie sans issue. Depuis le coup d’envoi de la cuvée 2022-2023 de la Pro League, Anderlecht tourne à une moyenne de 1,4 expected goal par match. C’est loin des 1,92 de la saison dernière. C’est moins, surtout, que plus de la moitié du championnat. Même le Cercle ou Saint-Trond, pourtant pas réputés pour leurs élaborations offensives, font mieux que les Bruxellois. Un constat qui se dégage également des tribunes, où le ressenti du public évoque le retour à un football parfois trop lent, souvent stéréotypé, bien trop peu efficace.
Sur le terrain, le rythme de circulation du ballon s’est effectivement ralenti. De 15,4, les Mauves sont passés à 14,6 passes par minute de possession. Un tempo alourdi qui peut expliquer la difficulté à trouver des décalages significatifs dans les derniers mètres du terrain.
Surtout, l’arrivée de Mazzù n’est actuellement pas encore parvenue à soigner les maux bruxellois grâce aux vertus reconnues du tacticien carolo. Derrière, Anderlecht concède ainsi légèrement plus d’occasions que la saison dernière, passant de 1,13 à 1,15 expected goal concédé par rencontre. Une hausse presque insignifiante si elle ne s’était pas accompagnée de la baisse de productivité offensive évoquée plus haut, mais qui a une dangereuse tendance à « équilibrer » les matches des Mauves : la différence d’expected goal par match est effectivement passée de +0,79 à +0,25. Une marge trop peu conséquente pour faire des différences significatives sur la durée.

Comble de l’histoire, la domination – trop souvent stérile – des Bruxellois sur les rencontres a même diminué l’une des forces majeures du football de Mazzù : la possibilité de briller en reconversion rapide. Alors qu’ils ont bouclé la saison écoulée avec 2,9 contre-attaques par match sous les ordres de Kompany, donc le bloc médian en perte de balle ouvrait bien des espaces, les Anderlechtois ne réalisent pour l’instant que 1,7 contre-attaque par match, un secteur dans lequel les Bruxellois voulaient pourtant progresser pour élargir leur palette offensive. Actuellement, on est pourtant très loin de l’Anderlecht décrit en fin de phase classique la saison passée par Lior Refaelov comme une équipe qui, « dans chaque période du jeu, même quand on n’a pas le ballon ou qu’on doit défendre en bloc bas, a toujours la possibilité de marquer des buts. »
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