Bulles de savon, ambition et finale européenne de 1976: tout ce qu’il faut savoir sur West Ham, l’adversaire d’Anderlecht en Conference League
Si West Ham fait finalement parler de lui en cette fin de semaine dans l’actualité du football belge, ce n’est pas pour le transfert d’Hans Vanaken. Celui-ci ne devrait pas se faire, mais les Hammers devront se rendre prochainement en Belgique pour défier le grand rival du FC Bruges, Anderlecht, dans le cadre de la phase de groupe de la Conference League. Voici donc tout ce que vous devez savoir sur un club aussi surnommé les Irons.
Des hooligans à la réputation peu flatteuse
Par le passé, West Ham était connu pour être un club frappé de plein fouet par le fléau du hooliganisme. Dans les années 1970 et 1980, lorsque la violence des supporters était une caractéristique du football anglais, l’Inter City Firm était l’un des groupes les plus connus de la Perfide Albion. Le groupe s’est distingué des autres en s’habillant simplement et en ne portant pas de tenues de West Ham. Ils ont souvent échappé à la police et ont fait parlé d’eux partout dans le pays.
Les derbies contre Milwall, en particulier, donnaient souvent lieu à de violentes bagarres, qui ont même entraîné la mort d’un supporter de Milwall au milieu des années 70. L’histoire de la l’Inter City Firm a même été portée à l’écran dans le célèbre film « Green Street Hooligans ». Aujourd’hui, le hooliganisme a fortement reculé à West Ham, mais le soutien féroce des supporters reste un élément important de son l’histoire et de sa culture.
Un stade moderne mais controversé
West Ham joue ses rencontres à domicile dans l’ultra-moderne London Stadium, qui peut accueillir 60 000 personnes. Le stade a été initialement construit pour les Jeux olympiques de 2012, mais pour continuer à servir après l’événement il est devenu la nouvelle antre des Hammers qui évoluait auparavant au Boleyn Ground d’Upton Park, un enceinte qui sentait bon le football mais qui était devenue trop petite et inadaptée aux exigences modernes.
C’est ainsi qu’en 2016, West Ham a déménagé dans cette nouvelle et impressionnante maison. Le London Stadium fait presque le double de la taille de Boleyn Ground. Pourtant, de nombreux fans n’étaient pas satisfaits de cette décision. L’ancien stade faisait partie intégrante de l’histoire des Irons et de nombreux fans se plaignaient du manque d’ambiance dans le nouveau temple. Si le public est plus nombreux, il est éloigné du terrain à cause de la piste d’athlétisme. L’acoustique du stade serait également moins bonne.
Le groupe de supporters Hammers United a déclaré en 2020 : « Avant le match, vous aviez l’habitude de vous promener dans votre quartier et de rencontrer vos camarades supporters au pub. Aujourd’hui, nous traversons un centre commercial« . Et d’ajouter : « De l’extérieur, le stade est impressionnant, mais dès que vous entrez dedans, vous vous rendez compte qu’il n’est pas fait pour le football. »
Les bulles qui remplissent le London Stadium lors des rencontres à domicile sont une des traditions emblématiques du club de la capitale. Là où à Anfield, on entonne le « You’ll Never Walk Alone », à West Ham, on chante « I’m forever blowing bubbles ». La chanson a été écrite dans les années 1920 et probablement adoptée par les fans du club londonien une vingtaine d’années plus tard. Depuis lors, elle est devenue l’une des chansons de club les plus connues en Angleterre. West Ham joint également le geste à la parole puisqu’avant chaque coup d’envoi, des bulles de savon envahissent la pelouse. De quoi offrir des images surprenantes mais plutôt jolies.
Un coach expérimenté
L’Écossais David Moyes est un entraîneur expérimenté de Premier League. Il a d’abord entraîné Everton pendant onze ans, où il a lancé la carrière en Premier League de Marouane Fellaini. Puis, il a été choisi comme premier entraîneur de l’ère post-Ferguson à Manchester United. Il s’est avéré que la mission était très difficile et Moyes a été licencié après moins d’un an à la tête des Red Devils.
Sa carrière est ensuite marquée par deux autres passages peu concluants à la Real Sociedad et à Sunderland. A West Ham, il semble avoir enfin trouvé les recettes du succès qui lui avaient permis de faire d’Everton un club du subtop de la compétition anglaise. Moyes a sauvé les Hammers de la relégation en 2019, après avoir pris la relève de Manuel Pellegrini en cours de saison. L’année suivante, West Ham a réalisé le meilleur exercice de son histoire en termes de points. La sixième place en Premier League a permis aux Irons de retrouver les joies des soirées européennes et de l’Europa League au London Stadium. Cette année, le club découvrira la Conference League avec la victoire finale comme ambition. Histoire d’imiter l’AS Roma, premier vainqueur de la dernière née des compétitions européennes. Dans son histoire West Ham a remporté une Coupe d’Europe: la Coupe des vainqueurs de coupe en 1965. Les Londoniens ont aussi perdu une finale en 1976, tiens, tiens, contre Anderlecht.
Un football de contre, mais avec le style
Sous Moyes, West Ham s’appuie généralement sur un bon bloc collectif. Les milieux de terrain défensifs Declan Rice et Tomas Soucek sont essentiels pour garantir l’efficacité du système, grâce à leurs capacités de course, leur force physique et leur calme en possession du ballon. Ils soutiennent aussi leur défense qui évolue assez bas. En attaque, les Hammers comptent beaucoup de joueurs créatifs dans leurs rangs comme Saïd Benrahma, Jarrod Bowen et Manolo Lanzini. Leur vitesse et leur capacité technique balle au pied sont utilisées pour jouer le contre avec des combinaisons rapides. L’attaquant Michael Antonio s’inscrit parfaitement dans cette philosophie de jeu, lui qui joue principalement sur sa vitesse et sa puissance. Il peut à la fois servir de point d’ancrage et partir dans le dos de la défense. Le nouvel attaquant arrivé cet été, l’Italien Gianluca Scamacca, possède également ce profil.
West Ham compte aussi de nombreux joueurs expérimentés dans son effectif. Fabianksi, Dawson, Ogbonna, Creswell et Antonio sont tous des joueurs expérimentés qui ont largement dépassé la trentaine et qui sont des titulaires réguliers.
Un début de saison dramatique
West Ham déborde certes d’ambition depuis l’arrivée de Moyes, mais il a carrément raté son début de saison en Premier League. Trois matches sanctionnés par trois défaites, les Hammers n’ont toujours pas marqué et occupent une peu envieuse lanterne rouge . C’est la première fois depuis 2018 que West Ham subit trois défaites consécutives. Le club se crée pour l’instant trop peu d’occasions et le bloc défensif n’est pas assez fiable pour le moment. Le mécontentement est aussi présent en dehors du terrain, en raison des prix élevés de la nourriture et des boissons qui sont vendus dans le stade. Des éléments qui rendent un peu sinistre l’atmosphère au stade londonien.
Si Hans Vanaken ne devrait pas renforcer le milieu de terrain de West Ham, ce sera à Lucas Paqueta qu’incombera la tâche de ramener les Hammers dans le haut du tableau. Il aidera peut-être aussi ses probables futures couleurs à remporter un second trophée européen dans leur histoire. Mais avant cela, il faudra déjà écarter Anderlecht en phase de poule et par la même occasion, oublier le douloureux revers de la finale de la Coupe des vainqueurs de coupe de 1976 où les Mauves dirigés à l’époque par Hans Croon l’avaient emporté 4-2 au Heysel grâce à des doublés de Robbie Rensenbrink et François Van der Elst.
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