Bilan de la 5e journée de Ligue des Champions: le Bayern comme chez lui, les derniers seront les premiers et l’inoxydable Lionel Messi
Les 16 rencontres de la cinquième journée de la phase de groupe de la Ligue des Champions ont livré leurs verdicts. De la nouvelle démonstration du Bayern au Camp Nou au double-double de Lionel Messi en passant par les débuts de rencontres chaotiques de l’OM et un Diogo Costa impérial sur les pénaltys, voici tout ce qu’il faut retenir.
La prestation collective de la semaine: le Bayern est comme chez lui au Camp Nou
La large victoire de l’Inter avait condamné les derniers espoirs du Barça de se qualifier pour les 1/8e de finale de la Ligue des Champions. Comme l’an dernier, les Blaugranas devront se contenter de l’Europa League après l’hiver et ils n’auraient pas été en mesure de renverser la vapeur si les Italiens avaient chuté contre le Viktoria Plzen puisqu’ils se sont à nouveau inclinés lourdement contre le Bayern Munich.
Les Bavarois doivent d’ailleurs rire dans leur barbe de continuer à fesser un adversaire auquel ils ont pourtant cédé leur artificier Robert Lewandowski au cours de l’été pour 50 millions d’euros. Sans compter la prime de qualification qui gonflera encore leur compte en banque déjà bien garni, les Allemands ont encore prouvé qu’ils étaient les rois pour réaliser des bonnes affaires puisque dans le même temps, leur recrue phare de l’été, Sadio Mané a marqué l’un des trois buts de la soirée pour le Rekordmeister. Lewandowski restait de nouveau muet contre son ancienne formation, comme souvent contre les adversaires de haut vol diront certaines mauvaises langues.
Pour continuer dans le mauvais esprit, soulignons aussi à quel point le Bayern Munich se sent comme chez lui au Camp Nou où il continue d’humilier les joueurs locaux année après année depuis un petit temps. C’était 0-3 hier comme c’était déjà le même score indiqué sur le tableau marquoir en septembre 2021 lors d’un autre duel en phase de groupe. En demi-finale, en 2013, les Bavarois l’avaient aussi emporté sur ce score de 0-3. A noter que le retentissant 2-8 des quarts de finale en 2020 s’était cependant joué à l’Estadio da Luz de Lisbonne, même si la rencontre était considérée comme disputée à domicile pour le Barça. Ce dernier n’a plus battu son homologue Munichois depuis le 6 mai 2015 et la demi-finale aller de la Champions League qu’il remportera quelques semaines plus tard en prenant la mesure de la Juventus en finale. Le score était de 3-0 pour des Blaugranas qui ont ensuite mordu la poussière à six reprises. Ne parlons même pas de la balance de buts sur ces rencontres perdues puisqu’elle est de 4 petits buts marqués pour… 22 concédés. Des chiffres dignes des mauvaises campagnes de C1 de clubs du calibre du Viktoria Plzen, Marseille ou Anderlecht.
Les chiffres de la semaine: le 24, le 7, le 2 et le 5
Beaucoup de chiffres à retenir de cette 5e journée de Ligue des champions. On commence par le 24 qui est le pourcentage d’équipes ayant compté 6 points après 5 journées d’une phase de groupes de Ligue des Champions et qui se sont qualifiés pour les huitièmes de finale. On parle de 11 formations sur les 46 qui se sont retrouvées dans ce cas de figure depuis l’instauration de la nouvelle formule lors de la saison 2003-04. De l’espoir pour le RB Salzbourg, le Shakthar Donetsk et Marseille qui sont encore dans ce cas de figure et peuvent encore espérer décrocher leur billet en C1 pour après l’hiver.
Si le Maccabi Haïfa a gagné le duel des supporters dans les tribunes du Parc des Princes, le club israélien s’est logiquement noyé sur le terrain contre le PSG et sa kyrielle de stars qui lui a passé sept buts. Les champions de France ont ainsi égalé leur record de réalisations marquées dans une joute européene réalisé contre les Norvégiens de Rosenborg en octobre 2000. Paris l’avait emporté 7-2 à l’époque dans un match comptant pour la Ligue des Champions. Et puis il y a eu La Gantoise en août 2001. Les Buffalos s’étaient inclinés 7-1 lors de ce match disputé dans le cadre de la défunte (et regrettée ?) Coupe Intertoto.
Ce match entre le PSG et le Maccabi Haïfa aura été l’occasion de s’illustrer pour un ancien de Jupiler Pro League. Cet été, Abdoulaye Seck a quitté l’Antwerp, où Mark van Bommel ne comptait pas vraiment sur ses services, en direction d’Israël. Ce mercredi, il est devenu le premier défenseur central à s’offrir un doublé contre l’ogre parisien depuis janvier 2015. A l’époque, c’était le Bastiais Julian Palmieri qui avait réussi cette performance.
Matteo Kovacic n’est pas le joueur qui fait le plus souvent trembler les filets. Le milieu de terrain à vocation défensive a cependant trouvé la faille mardi en déplacement à Salzbourg. Et les changements d’entraîneur qu’il a connus au cours de sa carrière ne semble pas avoir d’influence sur ce rendement. D’ailleurs, Kovacic est devenu le second joueur à marquer ses cinq premiers buts en C1 sous cinq techniciens différents. Il y a eu Krunoslav Jurcic (qui était passé par Beveren quand il était joueur) au Dinamo Zagreb, Rafa Benitez, Zinédine Zidane au Real Madrid, Frank Lampard et désormais Graham Potter à Chelsea.
Le premier à avoir réalisé cela n’est autre qu’un de ses compatriotes, Luka Modric. Le petit stratège croate avait marqué son premier but en C1 sous les ordres d’Harry Redknapp à Tottenham avant d’inscrire les quatre suivants au Real Madrid, respectivement sous José Mourinho, Carlo Ancelotti, Rafa Benitez et Zinédine Zidane.
L’homme de la semaine : Diego Costa, roi des duels à onze mètres
Le FC Bruges est passé à côté de son sujet ce mercredi soir lors de la réception du FC Porto. Les Blauw en Zwart avaient humilié les Dragons dans leurs installations voici quelques semaines et ceux-ci leur ont rendu la pareille au Jan Breydel stadion. Le match aurait pu cependant rebondir lorsque le FC Bruges a hérité d’un pénalty après un geste d’humeur de David Carmo. Hans Vanaken fut le premier à se présenter devant Diogo Costa, le gardien de Porto. Le capitaine brugeois a manqué sa tentative mais l’arbitre a fait recommencer le pénalty. Changement de tireur pour les Blauw en Zwart mais pas de résultat puisque le fantasque Noa Lang allait lui aussi buter sur les gants du jeune dernier rempart portugais né en Suisse.
Un seul de ses arrêts sera cependant comptabilisé dans les statistiques officielles de l’UEFA. Il s’ajoutera aux deux autres réalisés un peu plus tôt dans la compétition contre le Bayer Leverkusen. L’international lusitanien de 23 ans devient donc le premier gardien à sauver autant de tentatives aux 11 mètres depuis 2003, année depuis laquelle Opta s’occupe des statistiques de la Champions League.
Le maestro semaine : 10/10 pour Lionel Messi
Il ne faut jamais enterrer Lionel Messi. Après une première saison décevante au PSG, le génial argentin semble avoir retrouvé plus d’efficacité cette saison comme en atteste sa feuille de statistiques jusqu’à présent.
Mercredi, contre le Maccabi Haïfa, La Pulga est devenue le premier joueur cette saison à marquer 10 fois et à délivrer autant de passes décisives, toutes compétitons confondues, parmi les joueurs évoluant dans les cinq grands championnats européennes. Un double double comme on dirait en basket.
L’Argentin ne s’arrête pas là puisqu’il a disputé son 50e match avec le PSG. Il était d’ailleurs avant le coup d’envoi de la rencontre l’un des quatre joueurs des cinq grandes compétitions du continent à compter au moins 20 buts et 20 assists, toutes compétitions confondues, depuis l’été 2021. Kylian Mbappé (55 buts et 25 assists dont 2 et 2 contre les Israéliens), Kevin De Bruyne (21 buts et 25 passes décisives) et Vinicius (30 buts (le dernier contre RB Leipzig) et 21 assists) sont dans le même cas de figure. Messi en est lui désormais à 22 réalisations et 26 passes décisives.
Les infatigables de la semaine: Edin Dzeko et Lionel Messi, seigneurs des années
Si certains joueurs déclinent avec les années, certains parviennent à conserver un joli niveau de performance. C’est le cas par exemple d’Edin Dzeko, buteur contre le Viktoria Plzen et qui est entré, à 36 ans, 7 mois et 10 jours, dans le club des trois joueurs à avoir secoué les filets en Ligue des Champions à 5 reprises après avoir soufflé. Didier Drogba était le précédent à l’avoir fait et puis il y a évidemment Cristiano Ronaldo qui fait encore mieux avec 12 roses plantées au-delà de cet âge « de péremption » footballistique. Un record qu’il ne risque pas d’améliorer cette saison.
Lionel Messi aussi a passé cet âge symbolique depuis 123 jours. Il est devenu mercredi soir le plus vieux joueur de l’histoire de la plus prestigieuse des compétitions européennes de club à réussir un double-double avec 2 buts et 2 assists.
Il n’a pas encore cet âge, mais Mohamed Salah est aussi l’un de nos infatigables de la semaine. En marquant une fois et en donnant un assist, le gaucher égyptien affiche un bilan de 39 goals et 12 passes décisives en C1 et est devenu le troisième joueur à être impliqué dans plus de 50 réalisations d’un club anglais en Ligue des Champions. Il n’est plus devancé au classement que par deux retraités des pelouses, Ryan Giggs (impliqué dans 69 buts) et le T2 de notre équipe nationale, Thierry Henry (52).
Le remplaçant de la semaine : Romelu Lukaku, quatre minutes et un but
Alors que pas mal de Diables rouges tirent la langue en ce début de saison, Romelu Lukaku a rassuré quelque peu ce mercredi soir. L’attaquant de l’Inter, qui n’avait plus foulé les terrains depuis le 26 août en raison d’une blessure musculaire, est monté au jeu à la 83e minute de la rencontre entre sa formation et Viktoria Plzen. Il ne lui a fallu que 4 minutes pour faire trembler les filets tchèques. Reste désormais à prendre du rythme pour tenir plus longtemps dans une rencontre. Mais dans le climat actuel, Roberto Martinez se réjouira de toute bonne nouvelle. Surtout quand elle concerne l’un des pions les plus importants de son échiquier.
Les stats cocasses de la semaine : les pénalties de Man. City, les débuts de rencontres de l’OM et les buts de la famille Simeone
Il y a 10 ans, Anderlecht se taillait une mauvaise réputation dans le botter de pénalties. Symbolisée par le fiasco d’une séance de tirs au but perdue contre le Partizan Belgrade en barrages de la Ligue des Champions, les Mauves avaient continué à être fébriles sur les tirs à onze mètres dans les semaines et les mois qui ont suivi cette journée noire de leur histoire européenne.
La malédiction semble désormais frapper Manchester City qui a été contraint au partage sur la pelouse du Borussia Dortmund, notamment après que Ryad Mahrez ait perdu son duel face à Gregor Kobel. Un raté qui a particulièrement énervé Pep Guardiola impuissant contre ce manque d’efficacité de ses ouailles. Depuis son arrivée sur le banc des Cityzens lors de la saison 2016-17, Guardiola a vu ses troupes manquer la conversion de 25 pénalties, toutes compétitions confondues.
Dernier de son groupe avec 6 unités au compteur, Marseille peut encore espérer se qualifier pour les huitièmes s’il s’impose au Vélodrome pour son dernier match. Pour ce faire, il faudra que les hommes du bien nommé Igor Tudor ne fassent pas comme le nom de leur entraîneur. Cette saison, seulement deux buts ont été concédés dans les trois premières minutes des rencontres. Et les deux fois, c’était pour la pomme de l’unique club français vainqueur de la Coupe aux grandes oreilles.
Quelque peu remis en question l’an dernier après une campagne européenne décevante, Julian Nagelsmann a imposé ses idées au sein du Rekordmeister. Le Bayern s’est facilement qualifié dans son groupe et s’est imposé largement sur les terres d’un Barça faisant décidément office de victime consentante des Bavarois. Grâce à cette victoire, Nagelsmann est devenu le premier entraîneur en Ligue des Champions à gagner quatre matches contre le Barça. Il dépasse ainsi José Mourinho qui avait vu ses formations l’emporter par trois fois contre le club où il avait effectué un passage dans le stage de Louis van Gaal.
On termine par ce bilan avec une histoire familiale. Contre les Glasgow Rangers, Giovanni Simeone a marqué deux des trois buts de Napoli. Il a ainsi trouvé la faille par quatre fois au cours de ses quatre premières apparitions dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. Il égale ainsi un autre argentin qui n’est ni Diego Maradona ni Lionel Messi mais…. Diego Simeone, son père. El Cholo avait réalisé la même performance mais n’avait sans doute pas totalement le sourire après l’élimination de son club, l’Atlético Madrid, après son partage à domicile contre le Bayer Leverkusen. C’était d’ailleurs sous les couleurs Rojiblancas que Simeone senior avait marqué ces fameux quatre buts. En septembre 1996, il s’offrait même deux doublés, tout d’abord contre le Steaua Bucares à domicile puis en déplacement à Widzew Lodz.
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