Bilal El Khannouss, la surprise genkoise de la sélection du Maroc qui doit gagner en efficacité
Alors que les Mark McKenzie, Bryan Heynen, Mike Trésor ou Paul Onuachu regarderont la Coupe du monde à la maison, l’une des jeunes révélations de l’équipe qui domine actuellement le championnat belge, Genk, va disputer son premier tournoi international et ses premières minutes en sélection. Malheureusement pour la Belgique, ce sont les couleurs du Maroc que Bilal El Khannouss défendra au Qatar. Avec dans le viseur un duel contre son pays natal.
Le Maroc sera l’un de nos trois adversaires lors du premier tour de la Coupe du monde. Les Lions de l’Atlas peuvent s’appuyer dans leur effectif sur toute une série de joueurs qui entretiennent des liens avec la Belgique, soit parce qu’ils y jouent, comme Tarik Tissoudali, soit parce qu’ils y ont vu le jour et y ont été formés.
C’est notamment le cas de Selim Amallah, qui figurera bien dans la liste des 26 heureux élus qui défendront les couleurs marocaines au Qatar. Né à Hautrage, dans le Hainaut, celui qui est passé par Mons, Anderlecht et Mouscron dans sa jeunesse, a effectué ses premiers pas chez les pros à l’Excelsior Mouscron, avant d’être loué à Tubize, à l’étage inférieur. Il était ensuite revenu s’imposer chez les Hurlus avant de s’offrir un transfert plutôt inattendu du Standard.
A Sclessin, il s’affirme notamment sous la direction de Michel Preud’homme et rêve d’équipe nationale. Mais laquelle, lui qui peut défendre les couleurs belges et marocaines ? Roberto Martinez évoque son nom lors d’une interview. « Je suis Selim Amallah de très près. Ce joueur m’impressionne beaucoup. Il est techniquement très fort au-vu de sa taille. Il marque très facilement », explique alors le Catalan. Mais le flirt n’ira pas plus loin.
Après plusieurs discussions avec les instances marocaines, c’est finalement le pays d’origine de son père qu’il choisira, contrairement à d’autres bi-nationaux comme Marouane Fellaini, Nacer Chadli ou Zakaria Bakkali.
Nés à Grammont, les frères Mmae Sammy et Ryan, ont effectué leur écolage au Standard avant de se retrouver aujourd’hui à Ferencvaros, en Hongrie, et chez les Lions de l’Atlas, alors qu’ils avaient évolués au sein des catégories U19 et U21 de la Belgique. Alors qu’ils se voyaient bien au Qatar, aucun membre de la fratrie ne fera le déplacement.
International belge chez les U15, U16, U17 et U18
Au contraire d’un Bilal El Khannouss dont l’on n’attendait pas la présence dans la liste des 26 Lions de l’Atlas amenés à disputer ce Mondial 2022. Walid Regragui a donc pris tout le monde de court ce jeudi, même si certains se demandaient pourtant quelques heures plus tôt si l’une des jeunes révélations de Genk n’allait finalement pas être du voyage au Moyen-Orient.
El Khannouss, qui a défendu les couleurs belges dans les catégories U15, U16, U17 et U18 portera donc les couleurs marocaines chez les séniors, lui qui n’a fêté sa majorité que 10 mai dernier. Un choix de carrière internationale qu’il avait d’ailleurs révélé quelques jours plus tôt dans une conversation avec son coéquipier Patrik Hrosovsky sur la chaîne YouTube du Racing Genk. « J’ai ensuite eu la chance de jouer pour le Maroc. Mes grands-parents sont originaires du Maroc et je veux les rendre fiers, d’où ce choix », racontait-il. « Je ne sais pas si le coach m’appellera, mais je suis impatient et je respecterai son choix », ajoutait-il aussi, même si l’on peut imaginer que Walid Regragui lui avait déjà donné quelques certitudes, comme un Marc Wilmots en son temps, au moment d’annoncer la sélection d’Adnan Januzaj dans la liste des 23 Belges qui s’étaient envolés pour le Brésil en 2014.
Le natif de Strombeek-Bever avait déjà été sélectionné deux fois avec les Lionceaux de l’Atlas, le surnom de l’équipe des U23. Une première étape importante pour déterminer le choix d’El Khannouss.
Passé par Neerpede, il a rejoint Genk en 2019, alors qu’il était âgé de 14 ans. Ce droitier va assez rapidement s’affirmer comme l’une des grandes promesses des Limbourgeois. L’année dernière, il a été avec Andras Nemeth, l’un des moteurs des U23 de Genk qui ont brillamment remporté le championnat des espoirs.
Promu des espoirs et titulaire régulier
Alors qu’on s’attendait à le voir poursuivre l’aventure avec cette équipe, intégrée à la Challenger Pro League depuis cette saison, El Khannouss a été invité, à l’instar de Nemeth, à renforcer le noyau A de Genk lors de l’arrivée de Wouter Vrancken sur le banc.
Le profil du Strombeekois a semble-t-il directement plu au nouveau guide des Limbourgeois puisqu’il a été titularisé à 14 reprises d’affilée, après une courte montée au jeu de seulement trois minutes lors de la défaite initiale du Racing sur la pelouse du FC Bruges.
Bilal El Khanouss semble être l’un des porte-bonheur d’un Genk qui enchaîne les victoires depuis lors. Il ne manque encore que l’efficacité au jeune homme qui a dû attendre le 28 octobre pour adresser sa première passe décisive à Daniel Munoz, lors de l’ouverture du score de son équipe à l’occasion de la venue de Malines à la Cegeka Arena.
Etrangement, c’est le seul des sept derniers matches disputés par Paul Onuachu où le colosse n’a pas trouvé la faille. Mais on ne remettra pas pour autant en cause la complémentarité entre les deux hommes. Bilal El Khanouss aime décrocher pour faire parler son toucher de balle soyeux dans le dos du milieu adverse. Il aime aussi permuter avec les deux ailiers que sont Mike Trésor et Joseph Paintsil, deux joueurs qui alimentent les statistiques en compagnie d’Onuachu.
Une efficacité à travailler
Wouter Vrancken, qui rappelle le jeune âge de son protégé, pointe cependant les progrès qu’il doit encore accomplir. « Il ne doit pas chercher expressément les buts et les assists. Il doit s’assurer de venir dans la zone où il est possible d’être décisif », estime le T1 limbourgeois.
« Bilal ajoute de la stabilité à l’équipe, mais je crois qu’il peut être encore plus décisif. Ca ne se travaille qu’en jouant », pense le nouveau coach à succès des leaders du championnat. « Il est encore jeune mais a le profil pour devenir un leader. Le plus important est son envie de s’améliorer », poursuit Vrancken.
Ce garçon calme, et qui garde les pieds sur terre, est connu pour être un travailleur acharné à l’entraînement. Il se montre aussi très à l’écoute des anciens, même s’il entend réussir le plus rapidement possible. Mais avant de découvrir le niveau international dans quelques jours, il aura l’occasion de prouver une dernière fois à Genk qu’il peut déjà être plus décisif.
Et le hasard l’emmènera à Anderlecht où il avait passé la première partie de son écolage. Pour rappel, il n’avait pas participé à la victoire des siens contre l’autre Sporting, celui de Charleroi, puisqu’il était suspendu pour son exclusion contre Malines.
Un carton rouge qui avait fait couler pas mal d’encre dans le Limbourg puisque certains l’estimaient injustifié. Bilal El Khanouss avait adressé un geste à Mr Nathan Verboomen que celui-ci avait interprété comme une demande de carton jaune pour un adversaire. Les hommes en noir ont reçu des consignes très stricts à ce sujet et le nouveau Lion de l’Atlas l’avait appris à ses dépens. C’est aussi cela le métier qui rentre.
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