Jacques Sys
« Anderlecht doit se remettre en question à tous les niveaux »
Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine, décrypte le week-end footballistique écoulé. Il évoque les cas d’Anderlecht,
Anderlecht est à nouveau en crise après la douloureuse défaite à Westerlo.
JACQUES SYS : « Je me demande si la direction du club bruxellois réfléchit à sa part de responsabilité dans la situation actuelle. Vincent Kompany a eu beaucoup de crédit parce que les dirigeants ont longtemps cru au process qu’il proposait. Felice Mazzu devait apporter à l’équipe cette mentalité et cette ardeur au travailt qu’il a utilisés pour faire tourner l’Union à plein régime pendant deux saison. Maintenant, Mazzu se défend des résultats actuels en affirmant qu’il n’y a pas de problème de qualité mais de maturité. Mais pourquoi n’y a-t-il pas de maturité ? Il n’y en a pas assez dans le noyau des joueurs ? Comment faut-il juger la politique de transfert actuelle et celle des années précédentes ? «
« Anderlecht a vraiment besoin de se remettre en question à tous les niveaux et ce n’est pas en recrutant Jan Vertonghen que tous les problèmes vont être réglés et que l’on va assister à un changement radical. Ce n’est pas la première fois que l’on évoque un problème de mentalité et de combativité à Anderlecht. C’est même une vieille rengaine que nous avons souvent entendu les dernières années. Mais quelles solutions ont été mises en place pour résoudre ce problème ? Il ne suffit pas de faire venir un nouvel entraîneur qui veut imposer un système de jeu différent et un football plus pragmatique. Les mêmes défauts reviennent sans cesse : les joueurs se la coulent douce et ne sont préoccupés que par eux-mêmes. L’esprit de groupe est souvent défaillant et cela semble être ancré dans la culture du club. Et puis, en tant qu’entraîneur, vous pouvez crier sur tous les toîts que vous allez travailler dur, mais cela ne dit pas comment vous allez inverser la tendance. Surtout si le mal est plus profond. »
Pendant ce temps, l’Antwerp a décroché son huitième succès en autant de rencontres et le KRC Genk continue à enchanter avec la qualité de son football.
SYS : « L’Antwerp continue de dominer les débats en s’appuyant sur un football très réaliste, comme il l’a encore montré sur la pelouse du Cercle Bruges ce dimanche. Cette manière de jouer semble fonctionner à 100%, même si Mark van Bommel a également insisté sur le fait que la qualité footballistique devrait être meilleur. Mais en attendant, ils réussissent un 24 contre 24 et le transfert de Toby Alderweireld est clairement une réussite. Il apporte beaucoup de sérénité à la défense. Les Diables Rouges qui n’étaient plus dans le coup à l’étranger ou qui n’avaient plus l’occasion de jouer, comme Jan Vertonghen, semblent vouloir revenir au pays pour assurer leur place pour la Coupe du Monde. Dans le cas d’Alderweireld, le pari semble bien parti pour être réussi. »
« Genk propose sans aucun doute le football le plus attrayant du moment sur les pelouses de Pro League. Vitesse, technique, mouvement, flexibilité, tout est présent dans cette formation. Wouter Vrancken s’affirme clairement et calmement dans son nouvel environnement. Même si certains piliers des dernières saisons sont partis sous d’autres cieux, comme Thorstvedt, Lucumí, Ito, Bongonda et Dessers, il peut s’appuyer sur un vivier de jeunes talents très prometteurs. Bilal El Khannouss, âgé d’à peine dix-huit ans, est désormais incontournable dans le onze de départ, alors qu’il n’avait disputé qu’un seul match lors du dernier exercice. »
OHL continue de surprendre tout son monde en occupant une superbe quatrième place.
SYS : « Tout cela, alors qu’ils ont acheté quatorze nouveaux joueurs et que leur noyau se compose d’un melting pot de cultures. Les Louvanistes ont aussi dû attendre très longtemps pour avoir leur groupe au complet. Mais il y a beaucoup de force mentale dans cette équipe et elle semble aussi très forte sur le plan physique. Ce résultat est le mérite de Marc Brys, l’entraîneur le plus exigeant de notre compétition. Les joueurs se plaignent parfois de ses séances d’entraînement, mais en attendant cela porte ses fruits. A OHL, vous voyez tout ce qui manque à Anderlecht : un groupe très soudé où chaque joueur se bat pour l’équipe sans rechigner au moindre effort. »
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