Alexis De Sart, l’indéboulonnable: « Le plan, c’est la D1 avec le RWDM »
Avec une double confrontation face au Beerschot dans le viseur, le RWDM et Alexis De Sart ont la montée dans le viseur.
Les contacts remontaient au début du mois de juillet. C’est pourtant à quelques secondes du gong sonnant la fin du mercato, le 7 septembre dernier, qu’Alexis De Sart débarque au Stade Edmond Machtens sous forme de prêt. Le cadet de la fratrie est alors sur une voie de garage à l’Antwerp. Après un premier prêt à l’OHL la saison dernière, le Liégeois patiente tout l’été sans qu’un projet ne l’emballe plus que celui du Daring et est finalement convaincu par les discours de Thierry Dailly, Julien Gorius et du coach Vincent Euvrard : “On a très bien été reçu”, confie Alexis. “Le coach avait réalisé une vidéo sur moi et sur ce qu’il attendait. Il s’était renseigné sur moi et j’ai senti qu’il me voulait vraiment. L’ambition de jouer le titre m’a également attiré.”
De nombreux joueurs complètent le noyau en fin de mercato et les résultats mettent du temps à venir, à l’image d’une cohésion de groupe à créer, ingrédient très important dans le succès d’une équipe : “Ce n’était pas évident au début, notamment avec les problèmes de langue”, se rappelle Alexis. “Mais les victoires ont aidé à créer un groupe. Tout le monde fait des efforts et c’est plus agréable quand on est tous ensemble. Moi personnellement, ça m’a fait du bien de revenir dans un groupe très francophone. On peut s’appuyer sur un gros noyau dur où on s’entend tous bien.”
Alors que les années précédentes, De Sart aimait se projeter vers l’avant et s’infiltrer dans les défenses adverses, comme lors de sa période trudonnaire, le numéro 25 molenbeekois parait désormais plus sobre et plus solide défensivement comme en témoignent ses statistiques de récupérations par match. Occupant un rôle hybride au milieu de terrain dans le système de Vincent Euvrard, De Sart est l’exemple parfait du numéro 8, un box-to-box qui parcourt de nombreux kilomètres à chaque rencontre : “J’apprends à mieux sentir les moments de projection et être plus efficace dans mes appels en profondeur. Je suis plus proche de la défense quand elle en a besoin mais je continue à le faire car c’est l’une de mes forces.”
Alors que le Liégeois de 26 ans avait précédemment connu des vestiaires composés de joueurs expérimentés, il se sent maintenant plus important dans le groupe des Coalisés où son expérience lui permet d’avoir un leadership naturel auprès de ses coéquipiers : “Je sens que j’ai davantage de responsabilités dans le groupe. J’ai toujours été quelqu’un qui parle et qui essaye d’aider les autres mais quand tu fais partie des plus jeunes d’un groupe, c’est plus compliqué. Cette expérience m’apporte du calme et de la maturité.”
Alexis De Sart, bâti pour contrer ?
Dans une équipe molenbeekoise qui forme un bloc, au jeu très direct, tentant de récupérer le ballon le plus haut possible, Alexis se sent comme un poisson dans l’eau grâce à ce style de jeu qui colle parfaitement à ses caractéristiques : “On désorganise l’équipe adverse et ça offre des espaces, notamment pour moi qui aime m’infiltrer. C’est un style de jeu qui me correspond et que j’ai eu l’habitude de jouer que ce soit à Saint-Trond ou à Anvers.” Pourtant, cette manière de jouer a pris du temps à se mettre en place, Euvrard mettant plus l’accent sur la construction depuis l’arrière au début de saison. Le jeune coach a réussi à remettre en question ses idées et s’adapter aux qualités de son noyau pour désormais en tirer le maximum de chaque joueur : “Au fur et à mesure de la saison, ce qui ressortait des analyses de matches, c’est qu’on avait des profils pour jouer ces contres” révèle De Sart. “On voit maintenant que c’est efficace donc c’est ce qui correspond à notre groupe aujourd’hui.”
Alexis De Sart est donc l’un des principaux hommes de main de Vincent Euvrard, le médian n’ayant manqué qu’une seule rencontre pour cause de suspension. “Le coach est un acharné de travail. Il est très perfectionniste, notamment tactiquement. Les analyses de nos matches et de nos adversaires sont toujours très poussées et il est souvent très juste dans celles-ci.” Et malgré un adversaire largué de 13 points dans la course au titre comme le Beerschot, Euvrard pourra compter sur le sérieux de son soldat liégeois : “Je ne connais pas un joueur de foot qui rentre sur le terrain en se disant: aujourd’hui je m’en fous. Se déplacer là-bas c’est toujours difficile, ils n’ont plus grand-chose à jouer mais ils doivent tout donner vis-à-vis de leur public.” La dernière confrontation entre les deux équipes avait été remportée 0-1 par le Racing White, alors que la tension et la nervosité étaient palpables : “C’était un match avec beaucoup d’enjeu et les duels étaient très durs. On était à 100% pour finalement remporter ce match et on devra à nouveau l’être ce week-end.”
Comme en février, le déplacement en terre anversoise sera à nouveau crucial pour le RWDM dans la course au précieux titre, synonyme de montée en Pro League. “Quel pourcentage de chances de finir champion ? Je dirais 60 %. Pour l’instant on a un petit avantage, tout est encore possible mais on a montré dans les matches à enjeu qu’on était présent. On mérite d’être devant.” Une potentielle première place qui devrait symboliser, pour Alexis De Sart, prêté avec option d’achat obligatoire en cas de montée, la continuité de l’aventure sous le maillot rouge et noir du Stade Machtens : “C’est le plan en cas d’accession à la D1. Être champion et jouer avec le RWDM en Pro League. Mais je ne l’apprends à personne, en football, c’est compliqué de se projeter à plus de 3 mois.”
Il reste donc 6 journées pour permettre à Molenbeek de récupérer sa place en Pro League, quinze ans après l’avoir quittée. Rendez-vous dimanche au Kiel pour la cinquième des dix batailles finales.
Par Robin Maroutaëff
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