
Abdoulay Diaby évoque les chances belges au Qatar: « Les gens ont la mémoire courte avec un Eden Hazard qui reste un joueur hors-pair »
Le Franco-Malien qui a passé deux saisons à Mouscron et trois au FC Bruges, où il a remporté deux titres de champion, est désormais exilé aux Emirats arabes unis, à Al Jazira, après un prêt peu concluant à Anderlecht lors des six premiers mois de 2021. Pour Eleven Sports, il a accepté d’évoquer sa nouvelle vie et les chances belges pour la prochaine Coupe du monde.
Lors de l’été 2021, Abdoulay Diaby a quitté le Sporting Portugal pour les Emirats arabes unis où il défend désormais les couleurs d’Al Jazira. Son vice-président Mansour ben Zayed Al Nahyane est l’un des hommes forts de Manchester City et de toutes les autres équipes du City Group, dans lequel on retrouve notamment un club belge, Lommel, qui milite en Challenger Pro League.
En quatre rencontres de l’UAE Pro League, l’ancien joueur de Mouscron, du FC Bruges et d’Anderlecht n’est pas encore parvenu à faire trembler les filets cette saison. Lors du dernier exercice, il avait marqué à 10 reprises en 23 rencontres et délivré 3 assists. Il avait aussi marqué à deux reprises pour son nouveau club lors du Mondial des clubs, dont une fois contre les Saoudiens d’Al-Hilal. Il avait aussi délivré une passe décisive lors du match contre la cinquième place contre les Mexicains de Monterrey. Au cours de son histoire, Al Jazira a été champion national à trois reprises. Lors des saisons 2011-12 et 2014-15, il fut entraîné par deux de nos compatriotes, respectivement Frank Vercauteren et Erik Gerets.
La compétition émirati attire souvent des joueurs entamant le dernier chapitre de leur carrière. Al Jazira a compté quelques anciennes gloires dans son effectif parmi lesquels Alen Boksic, Philip Cocu ou Lassana Diarra, mais aussi deux vieilles connaissances d’Anderlecht: Mbark Boussoufa et James Debbah, cet attaquant libérien qui n’a pas laissé un souvenir impérissable au Parc Astrid malgré qu’il se prétendait être le cousin d’un certain George Weah, qui a lui-même conclu sa brillante carrière à Al Jazira au début du siècle.
« Vous seriez étonné des noms qui m’ont demandé des renseignement sur les Emirats arabes unis »
« Pour tout ce que le pays propose ici, c’est magnifique d’y vivre. Il y a une culture formidable. Y jouer au football est nouveau mais ça me plaît aussi », lance Diaby au moment d’expliquer son choix de poser ses valises dans le Moyen Orient. « J’étais à Anderlecht, j’étais blessé et j’accumulais les problèmes physiques. Mon ancien coach du Sporting Lisbonne m’appelait pour que je vienne depuis deux ans. Et puis évidemment que les aspects financiers et qualité de vie ont joué. Et le niveau n’est pas si mauvais », poursuit-il.
Qu’entend-il par « pas mauvais » alors que les suiveurs de l’équipe nationale s’inquiètent du choix de Jason Denayer d’avoir rejoint la compétition émirati, du côté de Shabab Al-Ahli ? « Le niveau est meilleur en Belgique, mais des équipes comme la mienne, Al Jazira, ou Al Ain s’en sortiraient sûrement en Pro League », pense Abdoulay Diaby. « Beaucoup de joueurs aimeraient jouer au Moyen Orient et ils m’appellent pour savoir comment ça se passe. Vous seriez parfois étonné des noms qui m’ont demandé des renseignements. Le championnat évolue bien. Il y a un étranger en plus qui est autorisé dans le noyau et je pense que la compétition va encore progresser. Ce sont des gens passionnés, même si les stades sont pas remplis. Ils ont finalement les mêmes attentes que d’autres supporters dans d’autres pays. Ils font beaucoup d’efforts pour les structures évoluent », conclut-il.
« La Belgique a une équipe complète et régulière »
Nos confrères d’Eleven Sports en ont aussi profité pour évoquer le climat dans un pays proche du Qatar, où se déroulera la prochaine Coupe du monde. « On ne s’y habitue jamais vraiment. Il fait très chaud et il y a beaucoup d’humidité surtout aux mois de juillet et août », détaille celui qui fut deux fois meilleur buteur du FC Bruges.
Et justement, lui qui a raté la qualification de peu pour la Coupe du monde avec le Mali, quelles chances attribue-t-il au Diables rouges de briller lors ce prochain grand rendez-vous international. « On attend les Diables tous les ans. Ils répondent présents même s’ils ne vont pas au bout. Mais cela reste une équipe complète et régulière. Ils ont toujours une chance de réaliser quelque chose au Mondial, même si certains joueurs sont sur le déclin », affirme Abdoulay Diaby. « Mais il y a surtout d’autres équipes qui peuvent aussi revendiquer quelque chose. Il y a la France, le Brésil, l’Argentine etc. Mais pour moi, la Belgique reste une équipe nationale complète. Evidemment, il faudrait un Eden Hazard au top et sa situation au Real Madrid pose question pour le rythme. Mais il répond aussi pratiquement toujours présent avec les Diables rouges. On peut me dire tout ce qu’on veut, mais les gens ont la mémoire courte. Hazard reste un joueur hors-pair. Un peu de confiance et de temps de jeu et ça ira mieux », pense l’ancien attaquant de Mouscron et du FC Bruges.
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