Qui est Adem Zorgane, le Mentaliste de Charleroi ?
Le nouveau grigri de Charleroi est un milieu tout terrain qu’on dit taillé pour le top niveau, et donc seulement en transit dans le Pays Noir. Retour sur la vie d’Adem.
Dans les coulisses carolos, on parle beaucoup plus de « l’instinct foot » d’Adem Zorgane que de sa relative timidité pour tenter de définir ce qu’apporte sportivement la nouvelle recrue aux Zèbres. Très attaché au processus d’appropriation individuelle de sa méthode, EdwardStill compterait d’ailleurs en Adem Zorgane l’un de ses meilleurs élèves. Pas une surprise pour les plus optimistes, parmi lesquels Mehdi Bayat, qui ne tarit pas d’éloges pour son transfert estival. Mi-juillet, ce dernier était convaincu que sa nouvelle recrue algérienne connaîtrait une acclimatation express. On susurrait ça et là qu’Edward Still en était moins certain. Cartésien, le coach carolo redoutait légitimement l’adaptation au football belge de celui qui reste le transfert entrant avec le débours initial le plus cher de toute l’histoire du club sambrien.
Trois mois plus tard, le bilan comptable carolo laisse Edward Still sur sa faim, mais l’apport d’Adem Zorgane n’est même plus un objet de débat en interne. Si le brassard a été confié à Marco Ilaimaharitra, personne n’imaginerait les Zèbres s’aligner sans leur numéro 6 algérien au coup d’envoi. Loin du joueur enveloppé décrit par certaines sources à son arrivée, Adem Zorgane s’est définitivement installé dans le costume de ce milieu de terrain relayeur à la zone d’influence sans limite selon un membre du vestiaire carolo. « Ce n’est pas un 6, parce qu’il n’a pas les gênes du récupérateur, ce n’est pas un 10, parce qu’il n’oriente pas son corps comme un Ryota Morioka, mais c’est quelqu’un qui comprend tout un peu plus vite que les autres. Adem, il sait tout faire. »
« Il y a des joueurs sur lesquels on peut miser sans crainte de se tromper », relance Francesco Chalo, son ancien coach. « Quand je l’ai lancé en équipe première, je l’ai fait parce que je savais qu’il me rendrait la vie facile. Honnêtement, je vous le dirais si c’était un imposteur, mais lui, c’est un crack. Déjà à 18 ans, il savait assimiler un système de jeu et passer à la pratique tout aussi vite. Une chose très importante, c’est la capacité technique d’un joueur. Mais il y a aussi l’éducation tactique. C’est-à-dire parvenir à mettre sa technique au service du jeu. Adem, c’est ça, il comprend le jeu. C’est un stratège. Il parvient à mentaliser le jeu. Et pour moi, quand tu fais le bilan de ce que t’apporte un joueur, ce facteur-là est indispensable. »
Les conclusions, Mehdi Bayat les tirera en fin de saison. Mais il semble que le joueur est programmé pour ne pas devoir s’éterniser dans le Pays Noir.
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