Que fait vraiment Tim Cahill à Eupen ?
Intégré au conseil d’administration des Pandas l’été dernier, la légende du foot australien est rarement physiquement présente au Kehrweg. Tout en augmentant peu à peu son influence.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Du côté des cantons de l’Est, ces signes prennent la forme de quatre chiffres bien mis en évidence dans les nouveaux contrats. Arrivé chez les Germanophones cet hiver, James Jeggo s’est engagé jusqu’en juin 2023. Presque une anomalie, selon L’Avenir, dans un club où la plupart des contrats ne vont pas plus loin que le terme de cette saison. Un été 2022 synonyme d’approche d’une Coupe du monde au Qatar qui a toujours eu des airs d’échéance pour l’aventure d’Aspire au Kehrweg.
Longuement passé par les pelouses autrichiennes avant de poursuivre sa carrière en Grèce, Jeggo est surtout international australien. Les liens avec Tim Cahill sont évidents, et les suiveurs les plus assidus de l’actualité des Pandas n’hésitent pas à faire du trentenaire la première pierre du nouvel Eupen que l’ancienne star des Socceroos s’apprête à construire.
Débarqué sur la pointe des pieds au mois d’août dernier, l’ancien joueur d’Everton ne s’est exprimé que par communiqué depuis son arrivée dans les cantons. Nouvelle figure de proue d’Aspire, en sa qualité de directeur sportif de l’Aspire Zone Foundation, l’Australien est devenu membre du conseil d’administration au Kehrweg, avec la mission autoproclamée de « développer l’identité du club et contribuer à sa croissance et à son développement futur. » Quelques mois plus tard, ses apparitions dans l’un des stades les plus confidentiels de l’élite se comptent pourtant toujours sur les doigts d’une seule main.
De quoi limiter sa fonction à un rôle protocolaire ? Avant même l’arrivée de James Jeggo, certains indices laissent déjà penser le contraire. Au début du mois de janvier, le staff eupenois accueille ainsi un certain Michael Valkanis pour renforcer une équipe pourtant déjà conséquente autour de Stefan Krämer. À peine plus d’un mois plus tard, l’Australien – très actif sur le banc de touche pour un adjoint – est le successeur du coach allemand, condamné par un bilan peu flatteur d’une seule victoire en 17 matches.
Interrogé par FTBL, Valkanis confirme le rôle joué par Cahill – qu’il a coaché lors de sa fin de carrière en Australie – dans son voyage jusqu’aux cantons de l’Est : « Il a dû être content de la façon dont j’avais coaché à l’époque. Il a suivi ce que j’avais fait, aux Pays-Bas et en Grèce, et il était à une position au club qui lui permettait de me demander de le rejoindre et d’aider Eupen. »
L’appel à l’aide n’a pas les airs d’une mission à court terme. Dans le giron du club germanophone, on affirme que l’importance de Tim Cahill sur la stratégie sportive des Pandas ne fera qu’aller crescendo dans les prochains mois. L’échéance de l’été 2022 sera l’occasion pour l’ancien international australien d’activer ses réseaux, en vue de remplacer la quinzaine de joueurs en fin de contrat. Pour l’essentiel d’entre eux, le club n’a même pas entamé de pourparlers en vue d’évoquer le prochain exercice. Le signe d’une révolution de palais.
Sera-t-elle une nouvelle fois grandiloquente ? Il se disait la saison dernière qu’Aspire avait coupé une bonne partie des robinets qui abreuvaient les comptes eupenois. Pourtant, la masse salariale des Pandas était au 30 juin dernier la septième la plus élevée du championnat, seulement précédée par les clubs du G5 et l’Antwerp. Convoités sur le sol belge, des joueurs comme Julien Ngoy ou Stef Peeters ont des émoluments qui ont fait ouvrir de grands yeux à ceux qui sont entrés en pourparlers pour s’offrir leurs services. À l’abri des regards, Eupen a longtemps mené la grande vie. Pas sûr que Tim Cahill soit venu pour un retour à l’austérité.
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