Maarten Vandevoordt peut-il réussir à Leipzig ?
Transfert surprise en ce début de semaine, celui de Maarten Vandevoordt. Le jeune gardien de Genk partira pour Leipzig et la galaxie Red Bull en…2024. Retour sur le début de carrière d’un ado précoce et projection dans le futur pour imaginer la trajectoire d’un gardien surdoué.
Le 10 décembre 2019, Genk se déplace à Naples dans ce qui s’appelle encore le Stade San Paolo. Auteur d’un piètre 1/15 depuis le début de la campagne européenne, l’équipe belge n’a plus rien à jouer ce soir-là. Si la nouvelle défaite des Limbourgeois (4-0) ne restera pas dans les annales, un joueur va inscrire son nom dans les livres d’Histoire. En effet, Hannes Wolf, successeur de Felice Mazzu, lance le jeune Maarten Vandevoordt dans l’arène continentale. À 17 ans, 9 mois et 10 jours, le Belge devient le plus jeune gardien titulaire d’un match de Ligue des Champions, renvoyant ainsi Mile Svilar, détenteur du précédent record, aux oubliettes. Lancé dans le monde professionnel par Felice Mazzu un soir de Coupe de Belgique à Renaix, le gardien sera titulaire en championnat dès le mois de décembre. Mais une blessure au coude freine sa progression et il doit mettre un terme à sa saison au mois de janvier.
Premier trophée à 19 ans
La saison suivante, Maarten Vandevoordt ne retrouve pas tout de suite une place de titulaire. Le 10 février, John Van den Brom lui donne une chance, à nouveau en Coupe de Belgique face à Saint-Trond, dans le derby. Le jeune Belge âgé de 18 ans à l’époque ne laissera plus cette place dans les cages lui échapper, que ce soit en Coupe ou en championnat. Il remportera au terme de la saison le premier trophée dans sa carrière professionnelle en gagnant la finale de la Coupe face au Standard. Le remplacement de Van den Brom par Stork ne change rien pour le gardien qui continue de défendre les buts limbourgeois. Avec son statut et sa précocité, le gardien tape dans l’oeil des grands clubs. C’est finalement Leipzig qui mettra la main dessus.
Troisième belge dans la galaxie Red Bull
Le transfert, déjà signé n’aura lieu qu’en…2024 ! Le gardien perfectionnera son jeu encore deux saisons avant de rejoindre la Bundesliga, et le réseau Red Bull. Un réseau qui ne réussit pas spécialement aux Belges jusqu’à maintenant. Premier compatriote à tenter de s’aventurer dans le club allemand à l’époque, Massimo Bruno n’a jamais vu sa carrière décoller lors de son passage. D’abord prêté à Salzbourg, l’ailier fait une saison correcte en Autriche où il inscrit huit buts et donne huit passes décisives. Le retour en Allemagne et en Bundesliga 2 ne sera pas fructueux avec un but et deux assists. Bruno revient alors en Belgique, d’abord à Anderlecht où il ne retrouve pas son niveau, puis à Charleroi. Aujourd’hui, il évolue en Turquie, à Bursaspor. Un deuxième Belge est arrivé dans la galaxie Red Bull cet hiver. L’ancien Brugeois Ignace Van der Brempt a effectué le grand saut entre le Club et Salzbourg. Depuis janvier, le Diablotin est apparu trois fois sous la vareuse du club autrichien et espère gagner petit à petit ses galons de titulaire.
Red Bull, un tremplin…mais pas pour les gardiens
La galaxie Red Bull a déjà prouvé qu’elle pouvait être un tremplin pour les grands talents de demain. On peut citer le plus connu d’entre eux avec le Norvégien Erling Haaland, qui a choisi de scorer à Dortmund plutôt que de rester dans le giron Red Bull à Leipzig après une demi-saison exceptionnel avec Salzbourg. Il n’est pas le seul à avoir quitter l’empire de la marque aux taureaux pour découvrir un club du top européen. Chez les défenseurs, Dayot Upamecano est d’abord passé par Salzbourg puis Leipzig avant de devenir titulaire dans la charnière du Bayern Munich, Ibrahima Konaté est aussi passé par le club allemand avant de partir et d’éclore définitivement à Liverpool. Au milieu de terrain, MarcelSabitzer a fait les beaux jours de Salzbourg et Leipzig et évolue maintenant au Bayern Munich. Naby Keita a suivi le même parcours pour se retrouver chez les Reds. Les attaquants ont aussi réussi au top européen. En plus d’Erling Haaland, Timo Werner est aujourd’hui à Chelsea et a même remporté la Ligue des Champions la saison dernière avec le club anglais.
Mais chez les gardiens, aucun portier d’une équipe Red Bull n’est parvenu à passer l’échelon supérieur. Le gardien actuel, Péter Gulácsi, défend les cages du club allemand depuis la saison 2015-2016 et son transfert de…Salzbourg. Si le gardien est titulaire avec l’équipe nationale hongroise qui a posé quelques difficultés, notamment à la France, lors du dernier Euro, il n’a pas convaincu tous les cadors européens. Une explication est à mettre que trouver un gardien fiable n’est pas facile et que ce sont les éléments les plus chers. Maarten Vandevoort sera-t-il le premier gardien à réussir à exploser dans un club détenu par Red Bull ? L’avenir (lointain) nous le dira.
Quel statut en 2024 ?
À première vue, si Leipzig a fait l’effort pour acheter Maarten Vandevoordt dès maintenant pour 2024, c’est avant tout pour se protéger vis-à-vis d’une concurrence qui est forte. En le laissant mûrir deux ans en Belgique, Leipzig lui laisse aussi le temps de se développer afin d’en faire son futur gardien titulaire. En 2024, Péter Gulácsi, le gardien titulaire du RB Leipzig aura 34 ans et entrera dans sa dernière année de contrat. L’international espoir belge sera âgé de 22 ans. Beaucoup d’observateurs se posent des questions sur le niveau et le potentiel réel du gardien. Surdoué pour les uns, surcoté pour les autres ; celui qu’on appelle Le Sphynx est capable de réaliser un arrêt réflexe époustouflant puis de commettre une bévue le match suivant. Des matches en montagnes russes logiques vu son jeune âge. À Leipzig, le gardien aura le loisir de s’épanouir sans franchir les étapes trop rapidement. À l’image d’un Koen Casteels, lui aussi formé en terre limbourgeoise, il pourra trouver de la constance pour devenir le gardien du top qu’il est amené à devenir.
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