L’an 1 de l’ère Kompany: derrière les chiffres
Pour le premier anniversaire de Vincent Kompany comme coach d’Anderlecht, on a fouillé dans sa comptabilité.
Out: FrankyVercauteren. In: VincentKompany. C’était le 17 août de l’année passée. Du jour au lendemain, le Vince quittait le foot actif pour passer définitivement dans le monde des entraîneurs après l’une ou l’autre pige déjà, en périodes de blessures, depuis son retour à Anderlecht. Il y a un an, le 23 août, il dirigeait le premier match de sa nouvelle vie. Une prestation collective sans sel, à domicile contre Mouscron, avec un but de BisonGnohéré à la 93e minute pour offrir le point du partage aux Hurlus de FernandoDaCruz. C’était le temps où un AdrienTrebel, un JérémyDoku et un LandryDimata étaient encore dans l’équipe mauve. Un an après la prise de pouvoir de Vincent Kompany, voici son bilan chiffré.
Avec Kompany, la valeur de Sambi Lokonga a presque doublé en un an.
0 – Le nombre de victoire en play-offs 1. Dans les six matches contre Bruges, Genk et l’Antwerp, Anderlecht a signé quatre nuls et plus encaissé que marqué (9-11). La qualification pour ce « tournoi » à quatre a été vue comme un succès, un résultat inespéré, mais le coach n’a pas réussi à faire cracher le feu à ses hommes dans la dernière ligne droite.
2 – Le nombre de fois où on a vu ZakariaBakkali sur la pelouse avec Vincent Kompany comme coach. C’était en début de saison passée, avant sa longue indisponibilité pour une blessure au genou et son départ en prêt au Beerschot pour la fin du championnat. On retiendra que ses dernières minutes en Mauve ont coïncidé avec une débâcle à Bruges pour ce qui était le premier gros rendez-vous de Kompany comme entraîneur. Au moment où il lui a accordé du temps de jeu, il disait: « Ce que Bakkali a montré ces dernières semaines aux entraînements était phénoménal. » Relancer cet ex-espoir de notre football, Kompany en avait fait une affaire personnelle. Au bout du compte, comme plusieurs coaches avant lui, il s’est cassé les dents sur ce dossier. Bakkali est toujours sous contrat pour un an, et un contrat à près de deux millions d’euros.
2,5 – En millions, le salaire estimé de Vincent Kompany. C’est énorme pour un entraîneur du championnat de Belgique, encore plus énorme pour un coach débutant. Sans oublier qu’il a directement obtenu un contrat de longue durée. Mais Anderlecht s’en sort bien. En effet, son salaire précédent, qui prévoyait la double casquette de joueur et manager, tournait apparemment entre quatre et six millions. Une fois nommé T1 en remplacement de Franky Vercauteren (qui a reçu une indemnité de départ de 450.000 euros), Kompany a accepté de diviser son salaire par deux. Une façon de donner de l’air à une trésorerie mal en point.
4 – Le nombre de matches complets joués par Adrien Trebel la saison dernière. En phase régulière, il a été treize fois sur la pelouse et Anderlecht n’a perdu aucun de ces matches. Avant son opération au genou en octobre, il était régulièrement le meilleur Anderlechtois. Après son retour en janvier, on a eu la confirmation que Vincent Kompany n’était pas fan de son jeu. Il n’a plus joué que des bouts de matches. Le Français a un caractère bouillant, il est capable de sautes d’humeur et de coups de gueule. Mais il est toujours resté calme, pour deux raisons: parce qu’il a une relation humaine correcte avec Kompany et respecte sa carrière de joueur, aussi parce qu’il ne veut surtout pas partir à la faute. S’il commet un écart, le club pourrait en profiter pour résilier son contrat à trois millions par an qui court jusqu’en juin 2023. Début juillet, le club a communiqué que Trebel ne participerait pas au stage de préparation aux Pays-Bas. Ce n’est pas la première fois que le Sporting joue au yo-yo avec lui, mais cette fois, on a vraiment l’impression qu’aucune marche arrière n’est possible et qu’il ne rejouera pas avec Anderlecht aussi longtemps que Kompany en sera le coach.
5 – Le nombre de victoires contre les autres adversaires qui ont participé aux play-offs sur un total de treize matches (en comptant la demi-finale de Coupe de Belgique contre Genk). Les Mauves ont battu Bruges, Genk et l’Antwerp. Ils avaient plus qu’une moyenne de champions face à ces équipes en phase classique: cinq victoires et une seule défaite. C’est pour ça qu’on espérait beaucoup mieux en PO.
17,5 – En millions d’euros, le montant du transfert d’ AlbertSambiLokonga à Arsenal durant cet été. Vincent Kompany a été un vecteur fort pour faire grimper sa valeur la saison dernière. Il y a un an, elle était estimée à dix millions par Transfermarkt. Quand il a succédé à Vercauteren, Kompany l’a d’abord laissé deux matches entiers sur le banc, histoire de le réveiller. Après ça, il n’a plus été absent que pour suspension ou blessure. Le coach en a fait le nouveau patron de l’entrejeu et le joueur par lequel passent la majorité des actions. Son départ en Angleterre n’a pas rapporté autant que les ventes de Jérémy Doku et YouriTielemans (autour de 25 millions) mais Sambi Lokonga figure dans le top 5 des meilleures ventes anderlechtoises.
21 – Le nombre de buts marqués par LukasNmecha (quatorze en phase régulière, quatre en play-offs 1, trois en Coupe de Belgique). Il y a eu neuf penalties dans le lot, et donc douze goals de plein jeu. La venue de cet attaquant était une plume au chapeau de Vincent Kompany. Sans lui, Nmecha n’aurait probablement pas quitté Manchester City pour venir chez nous en prêt. Un objectif prioritaire de la direction était de reconduire la location. C’était déjà peu envisageable à la fin de la saison, puis quand Nmecha a brillé à l’EURO Espoirs (quatre buts en six matches), c’est devenu tout à fait impossible. City l’a vendu à Wolfsburg pour huit millions. Des prix qui ne sont plus, depuis longtemps, dans les cordes du Sporting. Aujourd’hui, on attend que JoshuaZirkzee soit la perle rare capable de faire oublier l’Allemand. Dans son cas aussi, on entend que la présence de Kompany a incité le joueur à choisir le projet anderlechtois plutôt que ce qu’on lui proposait dans d’autres clubs.
Sans Kompany, pas de Nmecha et pas de Zirkzee à Anderlecht.
35 – Le nombre de matches joués par AnouarAitElHadj avec Vincent Kompany. S’il ne faut retenir qu’un jeune que le coach a révélé, c’est celui-là. Avant le début de la saison dernière, ce joueur avait moins d’une demi-heure de D1A dans les jambes. Il a connu quelques baisses de forme depuis un an, mais Kompany a continué à lui faire confiance sur la durée.
45 – Le nombre de joueurs utilisés par Vincent Kompany en l’espace d’un an. Ceux qui ont eu le plus de temps de jeu avec lui sont, dans l’ordre, Lukas Nmecha, AmirMurillo et Albert Sambi Lokonga. Depuis le début de ce championnat, il y a trois intouchables avec le maximum de temps de jeu possible: Hendrik Van Crombrugge, Josh Cullen et Wesley Hoedt – sept matches complets consécutifs. On remarque que Kompany est surtout un coach de séquences, de périodes. Il peut laisser un joueur sur la pelouse pendant plusieurs semaines d’affilée pour le mettre subitement dans l’ombre, pour éventuellement le récupérer par la suite. C’était frappant, par exemple avec KillianSardella ou BogdanMykhaylichenko.
100 – Vincent Kompany ne donne pas 100% de temps de jeu aux joueurs qu’il a fait venir cet été mais on n’en est pas loin. Quand on voit les équipes qu’il aligne depuis la reprise, on a l’impression qu’il croit en ces nouveaux venus. Ainsi, dans le top 10 actuel des joueurs les plus utilisés, il y en a cinq qui viennent de débarquer: Wesley Hoedt, SergioGómez, BenitoRaman, KristofferOlsson et LiorRefaelov. Et probablement que Joshua Zirkzee figurerait aussi dans ce classement s’il était arrivé avant l’ouverture du championnat. La situation était comparable la saison dernière. Quelques nouveaux avaient été peu utilisés ( MustaphaBundu malgré son montant de transfert proche de trois millions), AbdoulayDiaby, MajeedAshimeru, JacobBruunLarsen), mais les autres entrants avaient souvent été dans l’équipe (Josh Cullen, Bogdan Mykhaylichenko, PaulMukairu, PercyTau jusqu’à son départ en janvier, TimonWellenreuther par défaut puisque Hendrik Van Crombrugge était blessé, Lukas Nmecha, MattMiazga). Tout cela démontre d’une part que Kompany croit en ses transferts sur la durée, mais aussi que le club construit chaque saison une nouvelle équipe. Dans le dernier match joué, la semaine passée contre Vitesse, il y avait six joueurs titulaires qui n’étaient pas à Anderlecht avant l’été. À charge pour des produits du cru (Killian Sardella, MarcoKana, YariVerschaeren) de patienter sur le banc.
404 – Le nombre de minutes de jeu de Marco Kana sous Kompany. L’équivalent de moins de cinq matches complets en un an. Surprenant à partir du moment où ce joueur s’était révélé durant l’année précédente et passait pour un des grands espoirs du club. Il n’a jamais réussi à séduire le nouveau coach. Et ce n’est pas mieux parti pour lui cette saison. Il a juste eu droit à une mi-temps sur la pelouse en Conference League contre Laçi. En championnat, on ne l’a toujours pas vu.
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