« Il est risible de comparer le coup de poing de Dante Vanzeir à celui de Gilles De Bilde »
Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine revient sur le week-end footballistique. Au menu ce lundi, l’Union, l’Antwerp, le FC Bruges et Robert Lewandowski.
Le coup de poing de Dante Vanzeir à Charleroi est malheureusement ce que l’on retiendra principalement de cette 28e journée de Pro League. Avec la lourde suspension que l’attaquant risque, l’Union a-t-elle vu ses chances de titre diminuer ?
JACQUES SYS : « Je ne pense pas. L’Union pourra faire face à la suspension du Vanzeir. Ils n’ont certes pas un grand noyau, mais ils ont suffisamment de solutions de rechange. À Charleroi, l’Union a joué sans le concours de trois titulaires, dont Casper Nielsen qui est sans doute le meilleur milieu de terrain du championnat. Mais, c’est certain que l’absence de Vanzeir sera une tuile pour son équipe. Ce coup de poing est d’ailleurs incompréhensible, un black-out total, complètement inutile et dans la surface de réparation de Charleroi. D’une certaine manière, il révèle sans doute le stress qui grandit au sein des troupes unionistes. Vanzeir traversait une période plus compliquée sur le terrain. Il est confronté à des joueurs qui le marquent avec plus de fermeté et n’hésitent plus à employer tous les moyens pour l’arrêter. D’une certaine manière, c’est un nouveau contexte pour lui. Vanzeir n’est pas vraiment un joueur brutal et en ce sens, je trouve malheureux et même risible que son geste ait été comparé au coup de poing que Gilles De Bilde a donné à Krist Porte en 1996. L’attaquant de l’Union est quelqu’un de plutôt fair-play, d’intelligent et qui sait garder ses nerfs. C’est aussi quelqu’un qui s’exprime plutôt bien. Le fait qu’il soit allé s’excuser dans le vestiaire de Charleroi après la rencontre illustre le fait que c’est plutôt un bon garçon. Mais bien sûr, il faudra qu’il assume les conséquences de ce coup de sang. Les footballeurs doivent être capables de se contrôler. Il n’échappera probablement pas à une suspension assez longue, même s’il a une image plutôt irréprochable. Mais elle pourrait servir de circonstance atténuante. »
Le fait que l’Union dispose d’une avance assez confortable s’explique aussi par l’irrégularité de la concurrence qui perd trop de points en route comme ce fut le cas ce dimanche avec l’Antwerp contre le FC Malines.
SYS : « C’est vrai. Les Anversois s’inclinent à domicile contre un Malines qui venait d’être balayé par Genk quatre jours plus tôt. Il y a clairement un manque de stabilité et de régularité assez flagrant comme le soulignait encore Brian Priske. Mais le constater c’est bien, sauf qu’il n’y a aucun changement dans les faits sur le terrain. Dimanche, l’Antwerp se déplacera au FC Bruges qui ne progresse pas spécialement des masses sous la direction d’Alfred Schreuder. Le football proposé sur la pelouse d’Eupen était bien médiocre. L’une de ces deux équipes perdra donc des points et l’Union pourrait donc en profiter pleinement contre Eupen. Du moins s’ils gagnent, car on a appris qu’il ne fallait pas trop s’avancer dans les pronostics depuis le début de ce championnat. »
A l’étranger, la machine à marquer polonaise Robert Lewandowski continue à empiler les buts du côté de Munich. Cette saison, il en est déjà à 28 réalisations en 23 duels.
SYS : « Si Lewandowski maintient ce rythme effréné, il aura marqué 41 buts à la fin de la saison. Un nombre qu’il avait déjà atteint la saison dernière en battant le légendaire record de Gerd Müller (40 buts). Nous savions déjà que Lewandowski était une garantie de buts pour son employeur. Le plus remarquable reste les progrès qu’il parvient encore à réaliser malgré son âge plutôt avancé de 33 ans. Ses objectifs sont de plus en plus beaux. Lewandowski exige le maximum de lui-même à chaque entraînement, il veut toujours s’améliorer et il râle lorsque les entraînements manquent d’intensité, même si c’est très rarement le cas au Bayern Munich. L’intensité élevée à l’entraînement fait partie de la culture du club bavarois depuis un certain temps. C’était pareil, aussi bien quand le groupe était sous la direction d’un entraîneur fantastique comme Pep Guardiola que sous le regard distant d’un Jupp Heynckes qui déléguait ce travail à ses assistants. Sous Hansi Flick, on ne rigolait pas non plus lors des sessions d’entraînement et l’approche plus scientifique de Julian Nagelsmann n’a certainement pas changé la donne. Le Bayern est une machine dont la seule devise est la victoire. »
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