Dennis Eckert Ayensa, vraiment le remplaçant idéal de Deniz Undav ?
L’attaquant allemand de 25 ans a signé pour trois ans et demi au Parc Duden et partage comme point commun avec son prédécesseur le fait d’avoir évolué dans les divisions allemandes, même s’il n’en sera pas à sa première expérience à l’étranger. Et dans les chiffres cela donne quoi ? Surtout que les deux hommes partagent un exercice en commun en Division 3 allemande.
C’est dans une vidéo tournée dans un marché aux puces que l’Union a annoncé la signature de son nouvel attaquant : Dennis Eckert Ayensa. Dans ce genre d’endroits, l’on peut trouver aussi bien des trésors comme veut l’illustrer le clip, mais aussi parfois beaucoup de « brols » sans intérêt, histoire de rester dans le langage bruxellois. Reste à voir dans quelle catégorie rentrera celui qui devra épauler Dante Vanzeir en front de bandière
« Je suis fier de pouvoir désormais faire partie de la famille de l’Union. Dès le premier contact, j’ai ressenti une atmosphère très positive autour de ce club. Je suis impatient de jouer dans ce stade unique avec ses supporters enthousiastes », a déclaré la nouvelle recrue sur le site de l’Union. L’attaquant a paraphé un contrat de trois ans avec une année en option. Il arrive libre du FC Ingolstadt 04, cercle de 2e Bundesliga, tout comme Deniz Undav, auquel il est censé succéder, et qui n’avait pas non plus coûté un euro au matricule 11.
Seulement quelques mois séparent Undav d’Eckert. Le dernier artificier de la Pro League, qui portera désormais les couleurs de Brighton, est né en juillet 1996, alors que celui reprendra son flambeau à Saint-Gilles est né en janvier de l’année suivante. On peut aussi dire qu’ils ont les mêmes prénoms, même si celui d’Undav reflète plus ses origines turques, une communauté très présente outre-Rhin.
Une taille moyenne
Les deux attaquants ne sont en tout cas pas les plus grands. Undav toisait déjà seulement du haut de son mètre 78, Eckert mesure lui que cinq centimètres de plus. Mais la taille ne fait pas tout, le poids aussi aide. Grâce à son jeu dos au but, l’ancien fer de lance des Apaches faisait souvent la différence face aux défenseurs adverses grâce à sa conservation du ballon et sa capacité à se retourner facilement en direction des cages.
Une qualité qui semble moins présente dans le chef du nouveau renfort unioniste, même si au niveau de la force de frappe, Eckert semble être capable d’en décocher d’aussi violentes qu’Undav. Les deux joueurs savent aussi se montrer altruistes quand c’est nécessaire. Un autre point commun, tous comme leurs origines, qui ne sont pas qu’allemandes: Undav a de la famille turque et Eckert Ayensa de l’espagnole.
Deniz Undav a tapé ses premiers ballons dans l’équipe de sa ville natale, le TSV Achim ,avant d’intégrer le centre de formation d’un club historique allemand, le Werder Brême. Dennis Eckert, pour sa part, a effectué son écolage au sein de trois grands cercles du football teuton : le FC Cologne, Aachen (Aix-la-Chapelle) et enfin le Borussia Mönchengladbach, où il ne jouera que quatre duels pour le compte de l’équipe réserve qui évolue en Regionalliga, l’équivalent de la 4e division allemande. Eckert a cependant eu le droit d’être appelé en sélection d’âge (les U19) de la Mannschaft, en 2015. Une fois, mais pas plus.
Des attaquants passés par le centre de formation d’une équipe historique allemande
Incapables de s’imposer avec le groupe professionnel de leurs « historische vereinen » respectives, les deux hommes vont connaître des trajectoires bien différentes. Alors qu’Undav décide de faire son trou au sein des divisions inférieures de son pays, Eckert file pour la péninsule ibérique et la Galice où il s’engage avec le Celta Vigo.
Le SC Weyhe, le TSV Halvese, Braunschweig et finalement Meppen, d’où il arrivera à l’Union, libre de tout contrat, en juillet 2020, sont les modestes entités où Undav a tenté de s’affirmer et de progresser à son rythme. A Halvese, en quatrième division allemande, le dernier meilleur buteur de la Pro League, claque 32 buts en 67 matches. Cela lui vaut de rejoindre Braunschweig qui évolue alors en Bundesliga 2, mais il devra finalement se contenter de la seconde équipe, qui évoluait en quatrième division comme son club précédent. C’est pourquoi, il décide de filer à Meppen, club de troisième division, afin de ne pas sauter une marche dans sa progression. Il marque à 23 reprises en 69 rencontres. Des stats intéressantes, mais loin des brillantes qu’il obtiendra dans notre Royaume.
C’est une constante dans la carrière d’Undav. Il franchit les étapes rapidement, mais décide de ne plus enjamber deux marches à la fois au risque de trébucher. L’Union n’évolue qu’en D1B lorsqu’il la rejoint, c’est-à-dire un niveau entre la D3 allemande et la Bundesliga 2. Grâce à Felice Mazzu, Undav se métamorphose, notamment sur le plan physique, grâce à une alimentation plus digne d’un footballeur pro.
Résultat: il marque 17 fois en 26 matches de D1B et 25 fois en 33 rencontres de D1A, une marche de plus, franchie avec beaucoup d’assurance. A voir désormais si celle lui permettant d’avoir le niveau de la Premier League ne sera pas trop haute.
Il a connu Wesley Hoedt et Andrew Hjulsager en Liga
Au Celta Vigo, Dennis Eckert fait d’abord ses gammes avec l’équipe B lors de sa première saison. Il dispute 48 rencontres et marque 9 fois, ce qui lui permet d’intégrer l’équipe évoluant en Liga lors de la saison 2018-19. Son adaptation est compliquée et il ne jouera que neuf rencontres de Liga, sans trouver la faille. Il doit souvent se contenter de quelques minutes et n’est titulaire qu’à une seule reprise, contre le Deportivo Alaves. Une semaine avant, il était monté à la mi-temps d’un déplacement au FC Séville où il avait remplacé l’international danois Pione Sisto. A cette époque, il fréquentera deux connaissances de Pro League qu’il sera amené à retrouver dans les prochaines semaines : Wesley Hoedt, désormais à Anderlecht et Andrew Hjulsager de La Gantoise
Après six mois, les Galiciens décident de l’envoyer aux Pays-Bas pour qu’il essaie d’avoir du temps de jeu et surtout qu’il puisse marquer des buts. La Eredivisie est a priori un championnat où les attaquants disposent de plus de libertés, le contexte idéal pour relancer un jeune joueur. Encore faut-il que le club où il atterrit puisse jouer un peu plus haut dans le classement que l’Excelsior Rotterdam. Eckert jouera 12 matches pour le compte du deuxième club de la cité portuaire, d’abord sur le flanc gauche, puis dans l’axe. Il marquera le goal de la victoire contre Emmen, après être monté au jeu à 38 minutes de la fin. L’Allemand attendra ensuite 11 matches et un déplacement à Heracles pour de nouveau faire trembler les filets. L’Excelsior est contraint de disputer les barrages pour éviter la relégation. Dennis Eckert effectue deux montées sans être capable de faire la différence et son club sera rétrogradé à l’étage inférieur au terme de ce duel en aller-retour.
Deux saisons abouties en 3. Bundesliga où il affronte… Undav à deux reprises
Après deux échecs, le joueur formé au Borussia Mönchengladbach décide donc de rentrer au pays et n’hésite à pas redescendre en troisième division pour rejoindre Ingolstadt. Une ville bavaroise connue pour héberger le siège social d’Audi et qui avait réussi à intégrer la Bundesliga en 2015. Mais en quatre ans, le club a connu une véritable dégringolade. Retour en Bundesliga 2 en 2017 puis en D3 en 2019. C’est donc dans ce contexte compliqué qu’Eckert s’engage avec les Rouge et Noir. Mais dès le premier match, il marque et adresse un assist.
C’est le début d’une saison aboutie avec 14 réalisations et six passes décisives en 30 matches. Dans une équipe évoluant en 4-4-2 avec deux milieux défensif, il se régale aux côtés du capitaine Stefan Kutschke avec lequel l’entente semble idéal.
Petit détail amusant : Dennis Eckert a affronté Deniz Undav, qui évoluait à Meppen, le 1er décembre 2019. Le premier restera muet alors que le second plantera sa neuvième rose de la saison à ce moment-là. Lors de la rencontre retour, disputée le 28 juin à huis-clos, c’est Eckert qui trouve le chemin des filets pour le deuxième but des siens dans les arrêts de jeu, alors qu’il avait remplacé Kustchke à la 57e. Le nouveau buteur de Brighton ne marquera pas. Lors de cette saison commune, Eggert aura donc fait sauter le verrou à 14 reprises, alors qu’Undav le fera 17 fois et délivrera en plus 13 passes décisives. Sur leur seule saison commune, l’avantage est clairement en faveur du dernier meilleur buteur de la Pro League.
Saison 2019-20 (3. Bundesliga) | Buts | Assists |
Deniz Undav (Meppen) | 17 | 13 |
Dennis Eckert Ayensa (Ingolstadt) | 14 | 6 |
Après la pause sanitaire de 2020, Eckert est coupé dans son élan par une blessure musculaire qui va le tenir éloigné des terrains pendant plusieurs semaines. La concurrence de Fatih Kaya pousse son entraîneur à le laisser plus souvent sur le banc. Même si Ingolstadt retrouve la Bundesliga 2 cette saison-là, les performances d’Eckert Ayensa sont en revanche nettement moins brillantes avec neuf réalisations en 24 matches, même s’il adresse aussi 8 assists et démontre ainsi son sens du collectif.
Après deux saisons dans l’ensemble assez abouties à un niveau inférieur, l’attaquant allemand a l’occasion de franchir un palier. Sauf qu’une fracture de la clavicule viendra perturber une saison qu’il avait pourtant commencée dans la peau d’un titulaire, toujours aux côtés de Kutschke. Mais un titulaire qui n’était pas assez décisif puisqu’il n’avait adressé qu’un seul assist en 11 duels.
Le procès de Nuremberg puis plus rien
De retour de blessure, il attend la 21e journée pour retrouver une place dans le onze de base à l’occasion d’un déplacement à Nuremberg. Au Max-Morlock Stadion, il fait le procès de la défense locale en s’offrant un triplé d’assists en plus d’un but, pour association en pointe avec Patrick Schmidt. La saison de Dennis Eckert Ayensa semble alors lancée, mais il ne marquera plus qu’une fois, avant d’être même écarté de l’équipe à la fin du mois d’avril. En fin de contrat, Ingolstadt ne fera pas le forcing pour le prolonger.
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Son histoire devait donc s’écrire ailleurs. Et c’est dans un marché aux puces que l’Union espère avoir déniché la perle rare qui pourra faire oublier Deniz Undav. Comme on peut le voir lors de leurs matches, les deux hommes partagent quelques caractéristiques communes et semblent à l’aise l’un comme l’autre au sein d’une attaque à deux tête. Ils aiment aussi se déporter sur la gauche et sont capables d’armer de belles frappes puissantes et placées.
Cependant, malgré son éclosion lente, Undav présente de meilleures statistiques, tant en pour faire trembler les filets que pour donner la dernière passe. Eckert évolue dans un registre assez similaire, mais avec une efficacité moindre.
Contrairement à Deniz Undav, le nouvel attaquant des Apaches a trébuché sur quelques marches dans sa progression. Pourra-t-il inverser la tendance au Parc Duden aux côtés de Dante Vanzeir, dans une animation offensive à deux qui semble lui convenir ? Il peut éventuellement jouer dans le couloir gauche, si d’aventure Karel Geraerts décidait de mettre en place un schéma avec deux ailiers. Mais il ne faudra peut-être pas en attendre les mêmes chiffres à moins qu’il ne connaisse un déclic soudain.
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